En rentrant chez lui où il espère retrouver sa femme pour Noël, Brent Magna ne trouve qu’un appartement dévasté. Son téléphone sonne. Un homme mystérieux qui a kidnappé sa femme lui demande d’exécuter au volant d’une voiture volée différente mission s’il veut sauver la vie de sa femme.
Avis de Rick :
Getaway, c’est la bonne surprise, le film dont on n’a absolument pas entendu parlé, toujours inédit en France après une sortie discrète aux Etats Unis. Et contre toute attente, malgré des similitudes énormes, il ne s’agît pas d’une adaptation du jeu vidéo du même nom sorti il y a bien dix ans sur Playstation 2. Getaway nous propose donc de suivre le parcours de Brent Magna, manipulé par téléphone par un homme dont on ne verra jamais le visage entièrement qui va lui demander d’accomplir différentes missions à bord d’un bolide de course dans une ville de Bulgarie. Première constatation, le film ne perd pas de temps. L’histoire tient sur un timbre poste, et le film ne va pas s’embêter à parasiter notre temps avec celle-ci, le film commence directement.
À peine quelques logos, quelques courtes phrases, et la première course poursuite s’engage. Et c’est ainsi, du début, jusque la fin du métrage. Getaway prend alors l’apparence d’un film concept, puisque 90% du temps, l’action se déroule dans la voiture de Brent Magna, envoyée à pleine vitesse dans les rues de la ville. Les courses poursuites ou autres prouesses en voitures représentent environ 60% de la durée du métrage, ce qui est assez conséquent, et donc, utile de le préciser. Et rapidement, quand on se penche un peu sur le film, le plus surprenant est de remarquer qu’il n’a coûté que 18 millions de dollars. Un petit budget, où chaque dollar investi se remarque à l’écran. En terme de courses poursuites réalistes, Getaway fait même fort, et met la barre très haut, si bien que les futurs concurrents devront faire attention.
Se déroulant donc quasi intégralement à bord du véhicule conduit par Brent Magna, joué par un Ethan Hawke comme souvent crédible et parfait dans son rôle, le film ne nous laisse que rarement le temps de souffler, les poursuites se succédant les unes après les autres. Et malgré cette action constante, le film évite d’être répétitif. La mise en scène de Courtney Solomon, que je ne connaissais pas, s’avère extrêmement efficace, et les angles de caméras sont très variés, et souvent justifiés par l’histoire, puisque la voiture est équipée de petites caméras un peu partout à l’intérieur et à l’extérieur, permettant au kidnappeur de la femme de Magna de voir toute l’action en temps réel. Malgré tout, Ethan Hawke n’est pas seul. Si le kidnappeur ne sera jamais vraiment à l’écran, on reconnaîtra rapidement la voix de Jon Voight, convaincant, et le casting s’étoffe d’une présence féminine quasi obligatoire dans ce genre de métrage.
C’est la petite princesse Disney Selena Gomez qui s’y colle, après avoir brisée son image dans Spring Breakers cette même année. Au départ peu crédible en mode « je met ma capuche et je menace avec une arme », puis prenant le rôle de la potiche qui commente l’action en permanence, elle ne partait pas avec de bonnes bases, et pourtant, au fur et à mesure des minutes, son personnage devient alors attachant, et elle forme un plutôt bon duo avec Ethan Hawke, et se révèlera même plus importante qu’elle n’en avait l’air aux premiers abords. Le reste du casting ne sert pas franchement à grand-chose, mais l’amateur reconnaîtra la tête du petit Bruce Payne (Highlander Endgmae – aie, Warlock 3 – aie encore, ou encore Necronomicon) dans un minuscule petit rôle.
Mais qu’à cela ne tienne, Getaway n’est pas un film que l’on regarde pour son histoire ou pour ses personnages, mais pour en prendre plein la vue, et là, bingo, le spectacle est total. Fait encore plus appréciable, malgré le maigre budget, le film n’utilise pas une seule fois les effets numériques. Ainsi, les multiples (oh oui) crashs durant le film sont tous réels, et certains sont spectaculaires. Le montage dynamise l’ensemble comme il se doit, se voulant parfois très cut, mais toujours compréhensible (ce qui est assez épatant d’ailleurs). Sur la fin, le film se permettra même un plan assez étonnant en vue subjective, et un plan qui rappellera à beaucoup À Toute Épreuve de John Woo. Au final, Getaway est une excellente surprise, pas parfaite pour autant. En effet, lors des rares moments où le film se déroule hors de la voiture (allez, 10% du film), il prend des airs de séries B Américaine plus classique et donc beaucoup moins prenante, à coup de petits truands. De même, lorsque l’on arrive au fin mot de l’histoire dans les cinq dernières minutes, l’histoire simpliste mais prenante tente d’en faire peut-être un peu trop, sans parvenir pour autant à se justifier. Mais ce n’est aucunement une raison pour bouder le film, qui nous donne 1h30 d’action quasi non-stop, avec un montage au top et une musique excellente.
Inédit en France et un peu boudé sur le net, Getaway est un excellent film d’action, se déroulant quasi intégralement sur la route et qui nous en met plein la vue.
Titre : Getaway
Année : 2013
Durée : 1h30
Origine : Etats Unis – Bulgarie
Genre : Ça roule !
Réalisateur : Courtney Solomon
Acteurs : Ethan Hawke, Selena Gomez, Jon Voight, Rebecca Budig et Bruce Payne