
Les vacances d’une famille dans une destination isolée prennent une tournure inattendue lorsqu’ils découvrent que l’île sur laquelle ils se trouvent est habitée par un tueur en série.
Avis de Cherycok :
Nick Frost acteur, on le connait, et ses différentes collaborations avec Simon Pegg ont fait le tour du monde et sont souvent très appréciées des amateurs de cinéma, que ce soit Shaun of the Dead, Hot Fuzz ou encore Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde. Mais on connait moins le Nick Frost scénariste qui aime bien détourner les codes de certains genres pour les mettre à sa sauce à lui, avec son humour typiquement british. En 2011, il détourne les codes des films d’extra-terrestres avec Paul. En 2014, il détourne les codes des films de danse avec Salsa Fury. En 2024, il détourne les codes du slasher en milieu forestier avec maison isolée de tout avec Get Away. Pour mettre en scène son idée, il fait appel à un des deux réalisateurs néerlandais des bobines complètement barrées New Kids Turbo (2010), New Kids Nitro (2011), Bro’s Before Ho’s (2013) ou encore Cascadeur Malgré Lui (2017), le bien nommé Steffen Haars. Un duo qui sur le papier promet des étincelles et des grands moments de n’importe quoi. Enfin, sur le papier seulement. Car si Get Away reste une comédie horrifique des plus sympathiques, elle n’en demeure pas moins une semi-déception.
Get Away va mélanger la comédie avec la folk horror. On retrouve tous les clichés des films d’horreur se passant en forêt, mais aussi de ceux mettant en scène une communauté qui va annuellement faire une cérémonie bien particulière. Le film va ici mélanger les cultures, avec d’un côté cette famille anglaise bien sous tous rapports, du moins en apparence, et les traditions de cette petite ile suédoise isolée qui fête le 200ème anniversaire d’un massacre de la population par des anglais. Le casting est réellement excellent et, quel que soit le personnage, principal ou secondaire, ils ont tous quelque chose bien à eux, soit dans leur dégaine, soit dans leur façon d’être et il se dégage de ces personnages une certaine démence, mais une démence qui est là aussi bien pour inquiéter que pour amuser. Get Away n’explore malheureusement pas suffisamment les choses. On aurait aimé en savoir un peu plus sur les habitants de cette île, sur leurs traditions. Même chose en ce qui concerne la famille anglaise, comme par exemple pourquoi ils viennent spécifiquement sur cette île. Un fois le twist dévoilé, un peu plus d’informations n’auraient pas été de trop. Et du coup, lorsque le générique de fin retentit, il reste beaucoup de questions sans réponses. Et puis il y a quand même un cruel manque de finition avec par exemple pas mal de petits problèmes d’écriture, en particulier dans la première heure. Par exemple, tout ce que le scénario met en place par rapport au fait que les habitants de la maison soient espionnés ne sert au final à pas grand-chose, pour ne pas dire à rien. Sans parler du final où le policier entend clairement ce qu’il se dit mais ne bouge même pas d’un iota.
Le scénario se divise clairement en deux parties, l’arrivée de la deuxième faisant passer le film de 0 à 100km/h en l’espace de quelques secondes. La première heure pose les choses, nous montre qu’il se trame des choses sur cette île et qu’il risque d’arriver des choses clairement néfastes à cette famille qui n’a pas suivi les recommandations de toutes les personnes qu’ils ont croisées et qui étaient simples : n’allez pas sur cette île si vous tenez à votre vie ! Mais ils y vont quand même parce que le film joue avec les clichés des films d’horreur. Et puis à 20/25 minutes de la fin, c’est le virage à 180 degrés, le gros pétage de plombs. Après une première heure calme, avec quelques touches d’humour ci et là mais un rythme qui traine un peu trop en longueur, le film devient complètement fou de manière assez inattendu même si, en y réfléchissant après coup, on se rend compte que des indices avaient été laissés ci et là comme pour teaser ce qui allait arriver. Là, ça vire dans le bon gros délire gore parfois complètement décalé, se finissant sur une note assez amorale bien qu’il ne faille pas chercher une quelconque logique ici. Get Away est malheureusement un peu moins drôle que prévu car il semble avoir le cul entre deux chaises. Dans la première heure, il ne s’assume ni réellement en tant que comédie, ni en tant que film d’horreur, ni même en tant que mix des deux. Certaines scènes sont trop étranges pour être comiques, mais pas assez dérangeantes pour être horrifiques. Heureusement, l’inversion des rôles et le délire gore du long acte final proposent un divertissement bien plus jouissif, quoi que pouvant paraitre un peu artificiel tant il arrive comme un cheveu sur la soupe et tant le comportement des habitants de cette ville change du tout au tout mais pas dans le bon sens du terme. Mais le jeu de massacre plein d’entrain qui nous est présenté arrive à compenser certaines de ces lacunes et même si le film est très imparfait, on en ressort un minimum amusé, et c’est déjà ça de pris.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un bon casting ♥ Les 25 dernières minutes ♥ Des situations qui font mouche ♥ Plutôt bien mis en scène |
⊗ Des problèmes d’écriture ⊗ Une première heure longuette ⊗ Manque de développement |
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Get Away est une semi-déception. Certes, le long délire final virant au gore est des plus funs, mais la première heure se montre parfois laborieuse, le scénario de Nick Frost ayant un peu le cul entre deux chaises. Amusant malgré tout. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Lorsque Susan fait remarquer à Richard qu’il y a du ketchup sur sa veste, il s’agit probablement d’un clin d’œil à la réplique qui revient plusieurs fois dans Shaun of the Dead, « You’ve got red on you » (tu as du rouge sur toi).
• Le film se déroule en Suède, bien qu’il ait été tourné en Finlande.
Titre : Get Away
Année : 2024
Durée : 1h26
Origine : Angleterre / Finlande
Genre : Comédie horrifico-gore
Réalisateur : Steffen Haars
Scénario : Nick Frost
Acteurs : Nick Frost, Aisling Bea, Sebastian Croft, Maisie Ayres, Jouko Ahola, Eero Milonoff, Ville Virtaren, Anitta Suikkari, Ilkka Koivula, Maria Järvenhelmi