Fat Bao vit avec son père et exerce un petit job de bagagiste dans un hôtel avec son ami Siu Hon. Rêvant de devenir riche, Fat Bao passe son temps à parier de l’argent et à jouer. Déjà pas très chanceux de nature, une de leur farce finit par mal tourner, et Siu Hon se fait enlever par des malfrats, et sera libéré contre la somme de 1 million de dollars. Alors qu’il rentre chez lui, Fat Bao se fait sévèrement passer un savon par son père qui lui reproche d’être malhonnête, lorsque soudain apparaît le fantôme de son grand-père. Ce dernier leur explique qu’il a été tué par son partenaire et réclame vengeance…
Avis de Cherycok :
Rick pourra le confirmer, j’ai une mémoire de merde. Je préfère le terme « sélective », mais le résultat est malgré tout le même : il arrive que parfois je me lance dans un film et que je me rende compte au bout d’un moment que je l’ai déjà vu. Lorsque je suis tombé sur la jaquette de ce Gambling Ghost avec Sammo Hung, je me suis dit « chouette, un film avec Sammo que je n’ai pas vu. Bon, après cette phrase d’introduction, vous l’aurez compris, je l’avais déjà vu. Mais au final, ce n’est pas bien grave, car j’ai passé un bon moment devant ce mélange de comédie et d’action, saupoudré de fantastique. Et puis parce qu’un film avec Sammo Hung, ça vaut toujours le coup d’œil, même si ce n’est pas le meilleur de sa carrière, surtout quand on le voit dans de meilleures conditions.
Gambling Ghost est un film un peu oublié de la carrière de Sammo Hung. Cela pourrait paraître logique étant donné que c’est loin d’être le haut du panier de sa filmographie, mais c’est surtout parce qu’il a longtemps été difficile à trouver. Réalisé par Clifton Ko (les sagas Happy Ghost, It’s a Mad Mad Mad World ou encore All’s Well End’s Well), spécialiste de la comédie made in Hong Kong, nous n’allons pas avoir droit ici à un Sammo Hung, mais à trois Sammo Hung : le grand père bien gratiné et charismatique, le père un peu austère et plein de principes, et le fils agité et rancunier. Trois personnalités très distinctes que Sammo Hung va incarner avec brio, parfois dans la même scène ! Les effets spéciaux lorsqu’il est plusieurs fois simultanément à l’écran sont par ailleurs très convaincants, surtout pour cette époque à Hong Kong. Il y a même une scène d’action où il se bat contre lui-même. Oui, Sammo vs Sammo vs Sammo. Bien entendu, il n’est pas tout seul et les amateurs de peloches de Hong Kong apprécieront le casting de fou furieux du film. Il partage la vedette avec Meng Hoi (Yes Madam, L’Exorciste Chinois 2), également chorégraphe du film, et la belle Nina Li (Tiger on the Beat, Pedicab Driver). Mais c’est au niveau des cameos que le film fait fort, jugez par vous-même : Stanley Fung et Richard Ng en policiers, Wu Ma dans un clin d’œil à Chinese Ghost Story, Corey Yuen et Paul Chun en joueur de cartes dans un hommage à God of Gamblers, le regretté Lam Ching Ying en fat-si extrémiste, Teddy Yip en méchant aux côtés de Chung Fat, Billy Chow en garde du corps, James Tien en moine expert en arts martiaux, et même le réalisateur Clifton Ko en présentateur TV. Avouez que ça a de la gueule.
Le déroulement de l’histoire est assez classique. Sammo l’a déjà utilisé dans certains de ses films. Ici, c’est la bonne humeur qui domine, malgré un petit détour rapide dans des enjeux plus dramatiques sur la fin. Nous sommes avant tout dans une comédie, dans laquelle vont venir se greffer de l’action et des éléments fantastiques. Le premier vrai combat n’arrive d’ailleurs qu’à la 52ème minute. Puis on en aura un deuxième rapide, avant d’arriver au long final de 15 minutes, façon multifight (Menh Hoi vs Billy Chow, Sammo vs Robert Samuels, puis Sammo vs Billy Chow et James Tien). Les combats ne sont pas les meilleurs de Sammo car, dans l’absolu, son personnage ne sait pas trop se battre. Par contre, dès que l’esprit de son grand père possède son corps, la qualité vient avec. Rien de très mémorable mais l’ensemble est toujours très satisfaisant. L’hommage à la ghost kung fu comedy, genre dans lequel Sammo Hung a pas mal œuvré (avec notamment les deux Exorciste Chinois), est très fun, ne serait-ce que parce qu’il fait intervenir le plus grand représentant du genre, Lam Ching-Ying dans une scène très amusante. Par ailleurs, le film dans son ensemble s’en sort très bien niveau comédie, avec des gags souvent bien sentis, bon enfant, et pas trop lourdingue contrairement à beaucoup de comédies cantonaises de cette époque. C’est fun, léger, certes pas mémorable, mais rien que pour voir la triple performance de Sammo Hung, ça vaut le coup d’œil.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un casting de fou ♥ L’humour pas trop lourd ♥ Les scènes d’action réussies |
⊗ Une mise en place assez longue |
Note : | |
Film injustement oublié de la carrière de Sammo Hung, Gambling Ghost est une très chouette comédie proposant en plus quelques très sympathiques combats. Nous sommes loin d’un Pedicab Driver ou d’un Eastern Condors, mais on passe un très bon moment. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• L’idée d’un fantôme qui force un homme à se venger ou à tourner la page est une idée que Sammo Hung avait déjà utilisée dans The Dead and The Deadly (1982), Where’s Officer Tuba (1986) et qu’il reprendra l’année suivante dans Ghost Punting (1992).
Titre : Gambling Ghost / The Gambling Ghost/ 鬼賭鬼
Année : 1991
Durée : 1h27
Origine : Hong Kong
Genre : 3 Sammo pour le prix d’un !
Réalisateur : Clifton Ko
Scénario : Roman Cheung
Acteurs : Sammo Hung, Meng Hoi, Nina Li, Teddy Yip, James Wong Jim, Norman Ng, Lam Ching-Ying, Wu Ma, Corey Yuen, Paul Chun, Richard Ng, Stanley Fung