[Film] Future Cop 6, de Jay Woelfel (2002)


Jack Deth, chasseur de Trancers, voyage à travers le temps et se réveille dans le corps de sa fille. Il doit maintenant se sauver lui-même (son corps) et sauver le monde d’une nouvelle race mortelle de Trancers.


Avis de Cherycok :
Il fallait que j’en finisse vite avec cette saga car, sincèrement, je n’en pouvais plus. Le premier était sincèrement cool dans le genre petite série B avec un cachet certain. Le 2 et le 3 étaient des bobines très moyennes. Le 4 et le 5 des sombres navets. Ce n’était plus possible. Mais voilà, il restait ce 6ème film, à la réputation encore pire, et je n’étais plus qu’à 1h20 de la libération, plus qu’à 1h20 de tourner définitivement la page Trancers / Future Cop. J’y allais à reculons, d’autant plus qu’il n’y avait même plus le charismatique Tim Thomerson au casting puisqu’ici, c’est sa fille qui est l’héroïne. Ou plutôt l’esprit de Jack Deth, le personnage de Thomerson dans les 5 premiers films, dans le corps de sa fille, ce dernier ayant demandé un cachet trop gros pour le budget du film, en plus de s’être brouillé avec Charles Band. Et donc voilà, ce 6ème Trancers sort de nulle part 8 ans après son prédécesseur, juste histoire de surfer sur le nom d’une saga qui a de nombreux fans aux États-Unis et sans faire aucun effort pour la faire renaitre après autant de temps d’absence. Ce n’était définitivement pas bon et il était temps que ça se termine.

Ce 6ème film est mis en boite par le réalisateur / compositeur / scénariste / monteur / acteur / producteur (oui oui, tout ça) Jay Woelfel, un nom qui ne parlera pas à grand monde tant sa filmographie est composée de bobines obscures répondant aux doux titres de Demonicus (2001), Ghost Lake (2004) ou, plus près de nous, Asylum of Darkness (2017). Et s’il y a une chose qu’on peut affirmer en voyant ce Trancers 6, c’est que le bougre n’est pas ce qu’on appellerait un bon metteur en scène. Un coup d’œil aux notes IMDB de ses autres films nous le confirme. Bien qu’il s’agisse du 6ème film de la saga, il n’y a aucune mention des évènements des 4ème et 5ème bobines. Les évènements du 3 sont malgré tout rapidement mentionnés, mais guère plus. De toute façon, le scénario de ce Trancers 6 n’a pas vraiment de sens. Il ne sait pas réellement où aller et se contente au final d’aligner des scènes vaguement reliées ensemble pour essayer de suivre un fil conducteur très mince. Les décors sont d’une pauvreté hallucinante, souvent tourné directement dans les bureaux de la Full Moon semble-t-il. Quand ce n’est pas en intérieur, c’est tourné à la sauvage dans le parking du coin, avec parfois une tente posée à la va-vite histoire de faire croire à une base des méchants. Les figurants semblent avoir été recrutés sur place, à même ledit parking, tellement ils ne semblent pas être des acteurs. Les accessoires sont aux abonnés absents et entre un canon laser Ficher Price, des fioles remplies de grenadine ou de menthe, ou encore ce figurant qui fait de la musculation avec … une pancarte de musculation (sans doute trouvée à côté de la poubelle du coin), tout cela fait sincèrement peine à voir. La saga n’a jamais eu trop de pognon, particulièrement les films 4 et 5, mais ils avaient essayé de faire illusion. Là, il n’y a plus rien, et il y a fort à parier que le budget devait se situer entre 50000 et 100000$US, guère plus. Et je ne vous parle même pas des maquillages dégueulasses à base de fond de teint emprunté à Mme Band ou les effets spéciaux primitifs faits avec la version shareware du dernier logiciel plus à la mode…

La saga Trancers n’a jamais brillé par le talent des acteurs du casting, bien que Tim Thomerson sauvait les meubles par son charisme. Mais sa remplaçante, Zette Sullivan, c’est une catastrophe. Et avoir cette jeune fille frêle comme personnage central avec l’esprit de Jack Deth enfermé dans son corps, c’est clairement une idée de merde. La faire jouer comme si elle était un dur qui en avait dans le slibard, à balancer des punchlines à la con, ça ne fonctionne à aucun moment et surtout, l’humour qui est censé en ressortir rate le coche. Les plans où Tim Thomerson est censé apparaitre, c’est soit du stockshot, soit un sosie approximatif qu’on évite de filmer de trop près ou trop de face. Heureusement, sa présence est extrêmement limitée. Même la bande son est lowcost, jusque dans les bruitages. Les bruits de coups de feu ont rarement été si peu convaincants, tout sonne faux à l’oreille au point qu’on se demande si ce n’est pas un sabordage, si au final ce Trancers 6 n’est pas qu’une parodie de la saga. Rien que la prise de son de certaines scènes sent l’amateurisme à plein nez, avec un volume qui change en fonction de qui parle, voire un son qui résonne comme lorsque vous téléphonez depuis vos toilettes. Tout est plat, sans entrain, fainéant. Aucun effort pour essayer de relancer les choses après 8 ans. Juste l’envie de faire un peu de pognon sur le nom d’une saga qui a ses fans sans rien proposer de plus. Heureusement, l’insuccès cataclysmique de ce dernier opus a définitivement persuadé Charles Band de laisser cette saga tranquille et, 21 ans après, pas de nouvel opus à l’horizon. Il y a malgré tout quelque chose que je sauverais de ce naufrage, 5 secondes très exactement, une scène où un sbire chute d’une tour et s’éclate par terre. J’ai ri, mais j’ai ri ! J’en ai pleuré de rire les 4 fois où je me suis remis la scène tellement c’était épiquement mauvais. L’art selon Charles Band, ça a quand même parfois quelque chose de réjouissant, même si ça dure 5 secondes. Et rien que pour ce petit passage, je rehausse ma note d’un point.

LES PLUS LES MOINS
♥ Une scène de 5 secondes
♥ C’est enfin la fin
⊗ Un piètre jeu d’acteurs
⊗ Des décors très pauvres
⊗ Une mise en scène inexistante
⊗ Un personnage central jamais crédible
⊗ Rythme extrêmement mou

Trancers 4 et 5 étaient très médiocres, Trancers 6 est encore pire. Là, on atteint des niveaux stratosphériquement bas et il était clairement temps que tout cela se termine. Maintenant, plus qu’à trouver une nouvelle saga à m’infliger.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Il s’agit du 2ème et dernier film en date de Zette Sullivan, héroïne du film, qui arrêtera le cinéma après ce Trancers 6.



Titre : Future Cop 6 / Trancers 6
Année : 2002
Durée : 1h20
Origine : U.S.A
Genre : Enfin fini !
Réalisateur : Jay Woelfel
Scénario : Danny Bilson, Paul De Meo, C. Courtney Joyner

Acteurs : Zette Sullivan, Jennifer Capo, Robert Donavan, Timothy Prindle, Jere Jon, Jennifer Cantrell, Ben Bar, James R. Hilton, Kyle Ingleman, Gregory Lee Kenyon

Trancers 6 (2002) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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