Perdu quelque part dans le futur, le policier Jack Deth apprend qu’il a perdu sa femme pour une autre et atterrit dans une nouvelle dimension dangereuse, où règne le méchant Lord Caliban.
Avis de Cherycok :
Après une petite pause, je reprends mon exploration de la saga Trancers / Future Cops avec le 4ème opus qui est le premier film de la série à ne pas être arrivé chez nous. C’est également à partir de là que la Full Moon décide de réduire drastiquement le budget. Réalisé par David Nutter, qui réalisera également le 5ème film qui en fait ne fait qu’un avec ce 4ème (ils ont été tournés en même temps, par souci d’économie), un réalisateur essentiellement d’épisodes de séries TV (Game of Thrones, Smallville, X-Files, …) qui s’est aventuré à quelques rares reprises dans les longs métrages. On lui doit notamment Comportements Troublants (1998) avec Katie Holmes et James Marsden, et donc ce Trancers 4. Si on sent que la saga prend ici un tournant, c’est aussi car Tim Thomerson est le seul à reprendre son rôle, à l’inverse des trois premiers films où on retrouvait presque tous les personnages d’un film à l’autre. Une fois de plus, tout ou presque va reposer sur les épaules de Thomerson, mais est-ce cela va être suffisant ? Pas vraiment non…
Après un looOooOOong générique d’introduction de 3 minutes se contentant d’afficher des noms en bleu sur fond noir, le film nous explique que notre héros qu’on connait désormais bien en a fini avec les Trancers et que, désormais, il travaille pour le Conseil et qu’il se balade à travers le temps afin de préserver l’ordre chronologique des choses. Le temps s’écoule et il doit s’assurer que rien ne va venir perturber les choses. Le job sérieux, ‘voyez ? Et alors qu’il est censé repartir en mission, un petit incident se passe. Histoire de varier les plaisirs, le scénario de Trancers 4 se démerde pour envoyer son héros dans le passé. Oui, Evil Dead 3 était passé par là quelques mois auparavant. Et sur quoi va tomber notre héros à peine arrivé dans cette nouvelle époque ? Un trancer ! Mais attention, un trancer du moyen âge. C’est bien fait quand même. Bon, on se demande ce qu’ils foutent déjà là à cette époque mais on ne va pas s’arrêter à ce genre de détails. Quelque part, on est dans le même genre de scénario que justement Evil Dead 3 de Sam Raimi, avec ce héros charismatique qui revient dans le passé avec ses armes d’un autre temps du coup, et qui va aider des rebelles à lutter contre le tout puissant méchant. Comme le troisième film annonçait une suite avec un sidekick androïde et que cette idée semble avoir été abandonnée, on justifie en une phrase et un plan la non présence de l’androïde en question. Même chose concernant la femme de Jack Death, une phrase et on n’en parle plus. Et on aurait pu ne pas avoir de film non plus puisqu’il semblerait que Tim Thomerson n’avait guère envie de continuer la saga et qu’il serait embarrassé par son implication dans ce film et sa suite. Bref. Le scénario n’a pas vraiment de sens. Il aligne des idées à droite à gauche mais n’en fait pas grand-chose, il colle plein de personnages mais beaucoup sont interchangeables, il ne dure que 1h14 mais a du mal à les remplir.
Tourné en Roumanie (avec une partie des figurants recrutés sur place), ce Trancers 4 fait bien plus fauché que les trois films précédents qui n’avaient déjà pas énormément de budget. Un bar a des rideaux bleus un peu partout pour cacher la misère ; la chambre de Jack est quasi entièrement blanche ; le bureau de l’ingénieure en chef est un grand hangar dans lequel il n’y a qu’une table et une chaise. C’est vrai, pourquoi se faire chier à mettre des décorations… De manière générale, les décors sont très pauvres dès qu’on sort des paysages naturels type forêt. Mais à l’inverse des films précédents pour lesquels le kitch donnait un certain charme, ici ça donne vraiment cette impression de film extrêmement fauché et, si on met de côté le cachet des acteurs, le gros du budget a dû passer dans la location du château dans lequel se déroule une bonne moitié du film. Trancers 4 est assez bavard pour pas grand-chose et on a vraiment cette impression qu’il développe (mal) son contexte, son univers, ses personnages, pour préparer sa deuxième partie (qui est donc Trancers 5) Du coup, on s’emmerde un peu, il faut l’avouer, bien qu’il y ait quelques gags qui arrivent à nous soutirer un rire (le coup de la montre qui ralentit le temps mais pas pour les bonnes personnes). Les scènes d’action, peu nombreuses en dehors du final, ne sont guère mieux avec des combats à l’épée assez pachydermiques et des bastons ratées.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ C’est court ♥ Tim Thomerson ♥ Quelques gags |
⊗ Le jeu des acteurs ⊗ Visuellement très pauvre ⊗ Le scénario vide de sens ⊗ Des scènes d’action ratées |
Si on résume Trancers 4, le casting joue mal, l’intrigue n’a pas réellement de sens, les combats sont mauvais, mais on se marre parfois grâce à certaines lignes de dialogue et certains gags. Un opus clairement de trop (et dire qu’il en reste 2…). |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Plusieurs problèmes budgétaires sont survenus au cours du tournage. Le réalisateur David Nutter a déclaré qu’ils avaient été résolus en déchirant simplement plusieurs pages du scénario.
• Le sous-titre alternatif du film, « Journeys Through the Dark Zone », est en fait tiré d’un film du même nom qui n’a pas été tourné et qui devait être réalisé par les scénaristes originaux des Trancers, Danny Bilson et Paul DeMeo, en 1986.
Titre : Future Cop 4 / Trancers 4 : Jack of Swords
Année : 1994
Durée : 1h14
Origine : U.S.A / Roumanie
Genre : Past Cop
Réalisateur : David Nutter
Scénario : Danny Bilson, Peter David, Paul De Meo
Acteurs : Tim Thomerson, Stacie Randall, Ty Miller, Terri Ivens, Mark Arnold, Clabe Hartley, Alan Oppenheimer, Lochlyn Munro, Jeff Moldovan, Stephen Macht