Le retour de Jack Deth, chasseur de primes temporel, six ans après le premier chapitre, à la poursuite d’un savant fou créateur de zombies.
Avis de Cherycok :
Trancers / Future Cop premier du nom, sorti en 1984, a été un énorme succès pour Charles Band et sa boite Empire Entertainment. Une suite a été pensée, puis finalement elle est devenue un segment d’une anthologie qui finalement ne sortira jamais, et c’est la banqueroute d’Empire Entertainment. Mais lorsque Charles Band renait de ses cendres en créant la Full Moon, l’idée d’une suite à Trancers germe dans son esprit. C’est en 1991 que cette première suite voit le jour, première car d’autres suivront jusqu’au dernier opus, Trancers 6, en 2002. Intéressons-nous aujourd’hui à Trancers 2 donc, qui va délaisser le côté film noir des années 40 du premier film pour devenir une série B d’action / SF plus classique comme c’était la mode dans les années 90. On baisse ici d’un cran par rapport à Trancers, comme en témoigne la moyenne IMDB de 5.3/10 (le 1 arborait un joli 6/10), et force est de constater que cette suite fonctionne moins bien malgré un Tim Thomerson toujours aussi impliqué et badass.
Charles Band va faire revenir une partie du casting du premier film. On retrouve donc de nouveau Tim Thomerson, mais également Helen Hunt (qui n’avait pas encore explosée à Hollywood), Biff Manard ou encore Art Lafleur. Mais il fait venir tout un tas de têtes connues de la série B US des années 80 comme par exemple Jeffrey Combs (Re-Animator), Barbara Crampton (From Beyond) ou encore le culte Richard Lynch (Barbarians) et sa gueule cassée. De quoi réjouir les amateurs avec sincèrement un casting qui a de la gueule. Et une fois de plus, c’est Charles Band qui va réaliser la bobine, essayant de reproduire le succès du premier film mais qui délaissera le poste de réalisateur dès le 3ème film pour se contenter de produire. Tim Thomerson est toujours très impliqué dans son personnage de héros cynique et sarcastique. Il aura ici beaucoup à faire. En plus de devoir arrêter les plans diaboliques de l’antagoniste qui tente de créer une armée de Trancers, il devra sauver sa première femme ressuscitée pour l’occasion, s’assurer qu’un des personnages ne soit pas assassiné et gérer la jalousie de sa femme actuelle par rapport à son ex-femme ressuscitée. Trancers 2 tente de retrouver l’esprit du premier film mais son scénario est inutilement compliqué, comme si Charles Band voulait faire croire que son film était intelligent alors que, au final, lorsqu’on met de côté ces complications inutiles, on est sur quelque chose d’ultra basique. Ça a perdu en route tout le charme du premier film. Sa simplicité qui en faisait une série B efficace n’est donc plus présente, les dialogues ont perdu de leur piquant, et le côté film noir a complètement disparu tout comme l’alchimie entre Tim Thomerson et Helent Hunt.
Les deux premiers tiers du film se trainent et les quelques scènes d’action qu’on y trouve sont beaucoup trop courtes pour nous réveiller de notre torpeur. Elles sont un peu mollassonnes et on attend patiemment que le film décolle. D’autant plus que l’intrigue réelle du film n’est pas très intéressante. L’ensemble est souvent trop bavard, avec ce triangle amoureux qui, bien qu’il aurait pu être une idée sympathique sur le papier, n’est pas bien traitée. Le film est conscient de sa pseudo complexité et va sans arrêt chercher à tout expliquer à son public, comme s’il était trop bête pour comprendre. Et c’est sans compter certaines scènes qui ne font clairement office que de remplissage (celle de baseball en pleine rue) et qui n’ont aucun intérêt. Le premier film, avec ses 1h16 au compteur, allait à l’essentiel. Ici, ça traine trop alors que ça ne dure que 1h28. Heureusement, Trancers 2 s’énerve un peu lors de son dernier tiers et nous propose un final qui fait boum boum qu’on attendait réellement histoire de ne pas s’endormir. Un boum boum façon série B fauchée, parfois assez kitch, mais avec suffisamment de légers effets gores rigolos et d’explosions pour maintenir l’intérêt jusqu’au générique de fin. La mise en scène de Charles Band offre le minimum syndical. Chaque ligne de texte est balancée par des acteurs filmés en gros plans face caméra et ça en devient presque grotesque. La photographie s’en sort par contre correctement, tout comme la bande son de Phil Davies et Mark Ryder qui fait partie des points forts du film. Mais on sent que cette suite n’a d’autres vocation que rapporter de l’argent en vidéoclub / vente de VHS et que jamais Charles Band ne tente de réellement faire un film aussi efficace que son ainé, ne serait-ce que par le nombre d’incohérences dont il semble se foutre par rapport au scénario du premier film.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un Tim Thomerson impliqué ♥ Cette bonne vieille trogne de Richard Lynch ♥ Les 20 dernières minutes |
⊗ Une mise en scène presque inexistante ⊗ Une première heure trop bavarde ⊗ Un scénario inutilement compliqué |
Future Cop 2 / Trancers 2 est une suite clairement au rabais. Souvent stupide, offrant malgré tout 20 dernières minutes divertissantes, cette bobine dans son ensemble est un DTV flemmard qui risque même de décevoir les amateurs du premier film. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Les deux clochards qui demandent du piment et de la moutarde sur leurs hot-dogs sont Albert Band et Gordon Hunt, les pères respectifs du réalisateur Charles Band et d’Helen Hunt.
• Les deux vieilles dames de la Landscape Company sont respectivement la mère et la (désormais ex) belle-mère de Charles Band, producteur/réalisateur/chef de la direction de Full Moon.
Titre : Trancers 2 / Future Cop 2
Année : 1991
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : Demi pschitt
Réalisateur : Charles Band
Scénario : Charles Band, Danny Bilson, Jackson Barr
Acteurs : Tim Thomerson, Helen Hunt, Megan Ward, Biff Manard, Martine Beswick, Jeffrey Combs, Richard Lynch, Art LaFleur, Alyson Croft, Telma Hopkins