Un employé de banque, découvrant un jour qu’il n’est en fait qu’un personnage d’arrière-plan dans un jeu vidéo en ligne, décide de devenir le héros de sa propre histoire, quitte à la réécrire. Evoluant désormais dans un monde qui ne connaît pas de limites, il va tout mettre en œuvre pour le sauver à sa manière, avant qu’il ne soit trop tard…
Avis de Rick :
Free Guy ne me tentait pas vraiment de base, mais les plutôt bons avis un peu partout, autant spécialisés que du public, étaient encourageants, et il faut dire que 2021 est une année qui se lâche, vu qu’elle nous sort en effet son catalogue de l’année, mais aussi une grande partie du catalogue de 2020 qui a été dans un placard. Du coup je me suis lancé dans le film de Shawn Levy, réalisateur dont un rapide coup d’œil à sa carrière me fait dire que je n’ai vu que La Nuit au Musée de lui, et avec Ryan Reynolds, qui commence souvent à m’énerver puisque depuis un certain film qui a été encensé par tous sauf un petit groupe d’irréductibles cinéphiles de bon goût, il ne fait que jouer encore et toujours ce même rôle, jusqu’au dégoût le plus total. Ce qui est dommage vu qu’il n’est pas mauvais acteur pour autant. Mais voilà donc, Free Guy, un film surfant encore sur la vague des jeux vidéo depuis que l’industrie s’est rendu compte que cela pouvait rapporter gros, et qui, encore une fois, a été retardé pendant un an. Et au final, c’était un peu exactement ce que je pouvais attendre. Très sympa, film estival bien fichu, jamais ennuyeux, quelques gags bien vus et franchement drôles, une équipe qui a l’air contente d’être là, de s’éclater, et au milieu de tout ça, un Ryan Reynolds qui nous fait encore et toujours la même chose, à tel point qu’on va finir par croire qu’il ne fait pas que rejouer son rôle iconique dans chaque film, mais que ce rôle est justement très proche de ce qu’il est en vrai, et donc qu’il ne joue pas. Mais Free Guy, c’est donc l’histoire plutôt classique du méchant chef d’entreprise qui a volé le code de ses employés pour les utiliser dans un jeu de son invention, appelé Free City. Ces deux employés font tout pour trouver la preuve que leur code est dans le jeu. Et au même moment, car le hasard fait bien les choses, voilà que Guy, simple employé de banque au sein même du jeu, et donc, un PNJ (personnage non jouable, NPC en anglais), décide qu’il en a marre de sa vie, et se rebelle lors d’un braquage, ce qui n’est pas du tout dans son programme.
Oui, il devient conscient, prend ses propres décisions, et par extension donc, va pouvoir être en avant, ne plus être le PNJ de l’arrière plan que chaque joueur voie et oublie aussitôt, mais être le héros de sa propre aventure, et même monter de niveau comme s’il était un joueur. Sauf qu’il ne l’est pas, et n’a pas conscience non plus d’être dans un jeu, et donc, dans une ville fictive. Mais sa rencontre avec l’avatar virtuel d’une des deux employés va changer sa vie. D’une car, comme dans tout métrage Américain, il y aura une romance (pour multiplier les enjeux, et plaire au public, sans doute), et cela va le motiver à monter de niveau pour l’impressionner, et d’autre part car cette rencontre va peu à peu avoir une influence sur lui, sur Millie (l’employée, enfin, ex employée), mais sur le jeu en lui même et la petite routine de tous les PNJ à l’intérieur de Free City. Voilà, Free Guy ne brille pas forcément par son originalité. Son propos, il n’est pas nouveau, que ce soit au cinéma ou dans d’autres médias. Le réveil de l’intelligence artificielle, qui apprend, a sa propre conscience, se développe au fur et à mesure de ses contacts avec les autres, ce n’est pas nouveau. La romance dans un univers virtuel, ce n’est pas nouveau non plus, même Spielberg l’avait fait dans son Ready Player One (même si sa romance continuait elle dans le monde réel). Free Guy ne respire pas l’originalité. Et en fait, là n’est clairement pas son but, son envie. Free Guy, il veut divertir, il veut faire rire son public, il veut être un petit film estival qui donne le sourire et pas plus. Et force est de reconnaître que si tout n’a pas fonctionné sur moi, et bien malgré tout, c’était en effet divertissant et que les presque deux heures passent plutôt bien. Même si Reynolds fait du Reynolds.
C’est rythmé, la mise en scène et les CGI, forcément nombreux, n’en font pas des tonnes malgré le contexte qui permettait justement tout et n’importe quoi, et mieux, quelques moments font totalement mouche, là où je ne m’y attendais absolument pas. Quand Free Guy se moque gentiment de Disney en général (Marvel, Star Wars), il le fait avec un ton bon enfant et de manière certes facile dans le fond, mais inattendue, puisque le film ne tire pas toutes ses cartouches dés le départ. C’est sans doute la raison pour laquelle j’aurais eu besoin d’une bonne demi-heure avant de me prendre au jeu. Car de son postulat classique et vu et revu, le film n’en abuse jamais et disperse ses bonnes idées. Comme cet affrontement entre Guy et le Dude, amusant. Ces scènes d’action sont lisibles, son humour fait parfois mouche, et on aura même droit à Taika Waititi en chef d’entreprise maléfique qui en fait des tonnes jusqu’à être savoureux. Alors, nous n’avons clairement pas là le film du siècle, ni même un blockbuster renversant qui bouleverse les codes du genre, mais un film honnête, qui fait bien les choses, et qui malgré mes réserves en début de film, aura réussi à me faire passer un bon moment, ce qui n’était donc pas gagné. Mais c’est léger, ça passe tout seul.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Rythmé de bout en bout ♥ Un humour souvent bon enfant qui fait parfois mouche ♥ Taika Waititi, excellent ♥ Un divertissement compétent |
⊗ Pas mal de moments assez faciles, voir prévisibles ⊗ Ryan Reynolds fait encore et toujours du Ryan Reynolds |
Free Guy, c’est amusant. Pas un grand film, mais on passe un bon moment dans cette ville virtuelle, gag après gag, scène d’action après scène d’action. Et c’est déjà pas si mal. |
Titre : Free Guy
Année : 2021
Durée : 1h55
Origine : Etats Unis
Genre : Comédie d’action
Réalisateur : Shawn Levy
Scénario : Matt Lieberman et Zak Penn
Acteurs : Ryan Reynolds, Jodie Comer, Lil Rei Howery, Joe Keery, Utkarsh Ambudkar, Taika Waititi, Britne Oldford et Camille Kostek
Galerie d’images :