Bienvenue à Dillford où, il y a trois jours, tout était paisible et normal : les vampires étaient en haut de l’échelle sociale, les zombies en bas et les humains au milieu. Le tout en parfaite harmonie. Mais cet équilibre délicat est rompu quand des aliens attaquent Dillford. À présent, c’est humains contre vampires contre zombies dans un combat à mort alors que tous fuient les aliens. Trois ados – un humain, un vampire et un zombie – doivent s’allier, deviner comment chasser les aliens et restaurer l’ordre dans leur ville.
Avis de Cherycok :
Le script de Freaks of Nature a fait un temps partie de la blacklist d’Hollywood, c’est-à-dire un scénario prometteur mais trop risqué pour que les producteurs s’y frottent. C’est finalement Columbia Pictures qui s’intéresse au projet, les films de zombies, d’autant plus s’ils sont délirants, sont toujours à la mode, donc il y avait forcément un peu de pognon à se faire. Après un tournage de 37 jours débuté en août 2013, et sans doute après quelques problèmes de postproduction, le film déboule enfin aux States le 30 octobre 2015 (oui, deux ans après…) et chez nous quelques mois plus tard, accompagné d’une bande annonce complètement délirante nous annonçant un bon gros foutoir mélangeant zombies, humains et vampires un peu à la manière de la série Death Valley, mais le tout à la sauce Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde de Edgar Wright. Avouez que le mélange est des plus alléchants n’est-ce pas ? Sauf que voilà, une fois de plus, toutes les bonnes scènes se trouvent dans la bande annonce… Et le reste ? Ben ça ne vaut pas grand-chose…
Freaks of Nature avait tout du chouette film « bières / potes ». Et les dix premières minutes confirment le ressenti de la bande annonce. L’introduction est bien barrée, avec ce bon gros joyeux bordel où s’affrontent des vampires, des zombies et des humains, le tout dans un bon gros bain de sang avec ces vampires qui explosent littéralement au moindre pieu dans le cœur, ces zombies qui n’ont que le mot « brains » à la bouche et ces humains qui essaient tant bien que mal de tirer leur épingle du jeu au milieu de tout ça, jusqu’à l’arrivée improbable d’aliens. Et puis tout d’un coup, fond noir avec au milieu une simple phrase : « 1 jour avant ». On se dit, ok, on va nous présenter un peu plus en profondeur les personnages. Pourquoi pas, c’est toujours utile pour s’attacher à eux. Dix minutes passent, vingt minutes passent, trente minutes passent et punaise mais c’est quand la suite de l’introduction !?! On veut de la scène WTF nous, on veut que ca se charcute, on veut ce que nous promet la bande annonce ! Mais non, au lieu de ça on se retrouve avec des pseudos histoires d’amour façon Twilight, avec des scènes de baseball typiques des teenmovies façon American Pie et consort, et des scènes de parlotte interminables dans lesquelles on sent qu’ils ont essayé d’inclure un certain humour (le dialogue entre le héros et ses parents qui fument de l’herbe), mais avec un résultat qui frôle le niveau zéro. En fait, on a l’impression que Robbie Pickering a voulu jouer avec pas mal de clichés des genres dont il s’inspire… Sauf qu’un cliché mal utilisé tombe encore plus à plat que celui qu’on cherche à pasticher…
En fait, une fois la mise en place terminée, le film tourne en rond. C’est ennuyeux, redondant, et on frôle parfois le vide intersidéral, et les diverses tentatives d’injecter un certain aspect comique (qu’il soit visuel ou dans les dialogues) tombent à plat. Alors non, on ne va pas non plus cracher totalement dans la soupe, Freaks of Nature arrive à rebondir à de maigres reprises, un peu comme si le réalisateur se disait que qu’il fallait tout de même en donner pour son argent au spectateur à qui on a vendu son film comme un bon gros délire. Du coup oui, on esquisse deux ou trois sourires, comme lors de la scène de la cave rendant directement hommage à celle de la Guerre des Mondes, mais guère plus. On se dit alors qu’on va pouvoir toujours se consoler avec la scène finale, qui pourrait peut-être conclure le film tel qu’il a commencé, tel qu’il aurait dû être tout le long. Et la scène finale arrive, mais là non plus, tout ne va pas se passer comme prévu. Vampires + Humains + Zombies + Aliens, avouez qu’il y avait de quoi faire une fin WTF… WTF, elle l’est… Mais vous savez, ce WTF qu’on regarde le visage un peu interloqué, avec un sourcil plus haut que l’autre, et le regard un peu bissextile. Mais si, vous savez, ce genre de moment un peu gênant où on ne sait pas si on doit rire de ce que l’on voit parce que c’est ouvertement WTF ou si on doit trouver ça navrant parce que c’est ouvertement WTF. Ça a l’odeur du final de Le Dernier Pub Avant la Fin du Monde, mais ce n’est à aucun moment comparable.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La scène d’introduction ♥ La bande annonce, mieux que le film |
⊗ Le concept sous exploité ⊗ C’est plat et redondant ⊗ Trop de parlotte inutile ⊗ Le final, navrant |
Malgré une mise en scène pas dégueux et des acteurs qui semblent croire à ce qu’ils font, Freaks of Nature est un ratage quasi-total qui nous prouve une fois de plus que les bandes annonces sont souvent trompeuses… Un gros gâchis. |
Titre : Freaks of Nature
Année : 2015
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : Encore un trailer trompeur !
Réalisateur : Robbie Pickering
Scénario : Oren Uziel
Acteurs : Nicholas Braun, Mackenzie Davis, Josh Fadem, Denis Leary, Ed Westwick, Vanessa Hudgens, Keegan-Michael Key, Bob Odenkirk, Joan Cusack, Chris Zylka, Ian Roberts