La momie d’un pharaon maudit et un cadavre réanimé terrorisent une université de médecine. Seuls un égyptologue et un professeur d’université, le dérangé Dr Frankenstein, pourront peut-être arrêter les créatures avant qu’il ne soit trop tard.
Avis de John Roch :
Damien Leone régale les fans de cinéma gore avec la saga Terrifier, purs splatter movies qui jouent le gore pour le gore, réalisés par un fan de cinéma gore pour les fans de cinéma gore. Mais viendra un jour où il faudra passer à autre chose et si le réalisateur a montré tout l’amour qu’il porte envers Art le clown, est-il capable de s’en affranchir pour tourner autre chose ? En regardant dans le rétroviseur, on peut déjà apporter un début de réponse évidement non définitive, du moins il faut l’espérer : pas vraiment. Prenons All Hallow’s Eve : passé les sketchs et le fil rouge mettant en scène sa créature, le second est loin d’être au niveau tant il y est difficile d’y trouver un intérêt. Puis il y a son second long métrage : Frankenstein Vs. The Mummy, tourné un an avant Terrifier premier du nom, qui fait un peu flipper pour la suite de la carrière de Damien Leone. L’intention de départ est bonne, à savoir se faire affronter deux figures majeures du fantastique à la manière de ce qui se faisait dans les années 60-70 avec des films tels que Dracula Vs. Frankenstein ou Dr. Jekyll Vs. The Werewolf, tout en modernisant les deux mythes mais dans les deux cas, le pari n’est pas tenu. Pire encore, il y a un sacré coté foutage de gueule et ce qui ressort en premier lieu, c’est qu’il y a trois mots en trop dans le titre, ce qui est con quand celui-ci est constitué de justement trois mots.
Car oui, pour voir le Vs. du titre, il va falloir se montrer patient, très patient. Frankenstein Vs. The Mummy affiche une durée de 1h55, ce qui aurait pu passer si les créatures étaient présentes à l’écran une bonne partie du métrage mais ce n’est pas le cas. A la place, Damien Leone développe son scénario de la mauvaise manière en s’intéressant beaucoup trop à ses personnages, pourtant bien creux. A ma gauche, Victor : enseignant en médecine. A ma droite, Naihla : enseignante en archéologie. Lui confectionne sa créature dans son coin, elle ramène d’Égypte une momie. Lui est un peu dans la merde depuis que son assistant, le technicien de surface de la fac et psychopathe à ses heures perdues, le fait chanter et elle l’est aussi depuis que la malédiction de la momie se déchaîne. Mais tout ça, c’est secondaire car, voyez-vous, malgré quelques divergences d’opinions, les deux sont amoureux et c’est ça qui est central dans Frankenstein Vs. The Mummy. Sauf que c’est très chiant, les dialogues sont à dormir debout, l’amourette est tout sauf passionnante, et ça bouffe une bonne partie du métrage. De plus, le Victor Frankenstein du campus est mal joué par un acteur au charisme proche du trou noir. En revanche, bonne pioche pour l’archéologue en la personne de Ashton Leigh, qui fait plus d’effort que les autres et surtout elle est mimi car ça on ne peut pas l’enlever à Damien Leone : niveau casting féminin, c’est un homme de goût. Damien Leone justement, parfois il nous la fait à l’envers. On se dit que ça y est ça va enfin décoller mais son film ne dépasse jamais le stade de benzodiazépine hypnotique sur pellicule. Et il va falloir lutter pour garder ses yeux ouverts afin d’apercevoir la momie à la cinquantième minute, puis la créature de Frankenstein cinq minutes plus tard.
Frankenstein Vs. The Mummy ne se réveille pas pour autant. Les apparitions des deux monstres, et donc l’action, sont beaucoup trop ponctuelles et le metteur en scène a du mal à trouver un équilibre entre les deux histoires qui ne se croisent qu’à une dizaine de minutes de la fin (générique compris) pour un affrontement d’une durée de trois minutes montre cassée en main ce qui, dans un film qui se nomme Frankenstein Vs. The Mummy, fait office de belle carotte, et je ne vous gâcherai pas la raison qui amène au pseudo versus du titre mais sans spoiler, ou si peu, disons que Ashton Leigh elle est si mignonne que tout le monde veut la serrer. Il ne faudra pas compter sur le gore, le film est radin et propose plus de hors champs que de tripes à l’air, à signaler tout de même deux scènes cradingues, mais là encore, il ne faut pas cligner des yeux. En fait, la seule chose à sauver de Frankenstein Vs. The Mummy est cette seconde, plutôt bien foutue. Quant à la créature de Frankenstein, il faut adhérer à son design inspiré du comic book avec sa veste en cuir et sa clope au bec. C’est un peu compliqué au départ mais les yeux, si ils sont toujours ouverts, s’y habituent. Dommage que les deux antagonistes soient si peu présents à l’écran, c’est même complètement con pour un film qui se nomme Frankenstein Vs. The Mummy. « The epic battle has begun » que dit la jaquette, il aurait peut être fallu qu’il commence car en l’état il n’y a pas vraiment de créature de Frankenstein, pas de momie, pas de gore, pas de rythme, pas grand-chose au final. Ceci dit, si vous êtes à court de somnifères, gardez ce film sous le coude, ça pourrait vous aider. Comme quoi, le film a au moins une qualité, bien qu’ elle ne soit pas la bonne.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La momie est bien foutue… ♥ Ashton Leigh aussi ♥ Si vous êtes à court de somnifères, la note peut passer à 10/10 |
⊗ … la créature de Frankenstein moins ⊗ Pas vraiment de momie ⊗ Ni de créature de Frankenstein ⊗ Ni de gore ⊗ Du vide par contre, il y en a ⊗ C’est d’ un chiant ⊗ Frankenstein Vs. The Mummy, ou ça? |
Frankenstein Vs. The Mummy, tout est dans le titre. C’est con, ce n’est jamais dans le film. |
Titre : Frankenstein Vs. The Mummy
Année : 2015
Durée : 1h55
Origine : USA
Genre : Vos paupières sont lourdes
Réalisateur : Damien Leone
Scénario : Damien Leone
Acteurs : Max Rhyser, Ashton Leigh, Constantin Tripes, Brandon deSpain, Boomer Tibbs, John Pickett, Martin Pfefferkorn, Rahul Rai