Après la disparition de sa fiancée journaliste, l’ancien marine Angga Saputra travaille pour le nouveau gouvernement. En 2031, la Terre va mal, et l’Indonésie est au cœur de tout, produisant la ressource la plus chère du monde : la nourriture. Mais bien entendu, cela creuse encore plus les inégalités entre riches et pauvres. C’est alors qu’Angga retrouve sa fiancée Sari, qui a rejoint un groupe de résistants. Angga va changer de camp et former une équipe de six mercenaires pour renverser le gouvernement actuel.
Avis de Rick :
Foxtrot Six, je n’en avais jamais entendu parler, mais sur le papier, tout était aligné pour que le film défonce sa maman. Oui j’ai envie de vous parler de manière familière aujourd’hui. Car si Foxtrot Six est le premier long métrage écrit et réalisé par Randy Korompis, et bien il a su s’entourer le grand gaillard. Mario Kassar, toujours vivant malgré 10 ans d’inactivité après le flop financier du quatrième Terminator, produit le métrage, et en fait un film visant l’international avant tout, ce qui fait que Foxtrot Six sera tourné en anglais, intégralement, ce qui me fait dire que oui, là-bas, l’Anglais est couramment parlé, et ils le parlent vraiment bien. Devant la caméra, on retrouve une partie des acteurs les plus connus d’Indonésie d’ailleurs, avec Oka Antara dans le rôle principal, que l’on a pu voir dans The Raid 2, Killers ou encore VHS2, et à ses côtés, on trouvera d’autres acteurs connus, dont un certain Arifin Putra, vu dans, tiens, The Raid 2 aussi. Sans oublier la divine présence féminine de Julie Estelle, bien connue des amateurs pour avoir joué dans Macabre, The Night Comes for Us, mais aussi… oui, The Raid 2, promis j’arrête. Et puis, on nous promet un film d’action situé dans le futur, donc de la SF d’action, et c’est l’équipe qu’Iko Uwais qui se charge de l’action, et on le connaît bien pour… Oui bon j’arrête j’ai dis. Bref, tous les astres sont alignés. Et en plus, le film a droit au budget le plus conséquent pour un film Indonésien. Budget qui sur le papier envoie du lourd, 70 milliards d’IDR… Qui se traduit en réalité par 5 millions de dollars. Ah, oui, c’est peu, mais quand on voit donc ce que The Raid 2 est parvenu à faire avec donc forcément moins, si Foxtrot Six est le plus gros budget là-bas, et bien on salive d’avance. Et bien croyez moi, plus dure sera la chute. Non pas que Foxtrot Six soit un film incroyablement mauvais, non, il est même compétent sur plus d’un point. Mais il ne propose rien de nouveau, rien de transcendant, et quand on voit les talents devant et derrière la caméra, on se dit que c’est du gâchis de talent.
Foxtrot Six prend donc place dans un futur pas si éloigné que ça, 2031, et on nous dit que ce n’est plus le pétrole qui coûte cher et gouverne le monde, mais la nourriture, mais le président de l’Indonésie à la solution pour sauver le monde. Sur le papier, car en vrai, on s’en doute, voilà qui augmente une nouvelle fois les inégalités sociales. Et du coup, forcément, qui dit gouvernement qui fait nawak, dit rebelles et résistants. Et le futur dans tout ça ? Oh, c’est finalement assez optionnel, on n’aura pas grand-chose de futuriste ici, si ce n’est une tenue d’invisibilité (avouez, ça ne coûte pas cher ça) et une armure blindée portée par des mecs avec une gatling façon Predator. Sinon, futur ou présent, c’est un peu la même chose. Le film n’exploite pas son concept de science fiction Mais ça à la limite, pas grave vous me dites, car on est là pour l’action, on prendre pleins les yeux. Mais là aussi, il faut croire que plus gros budget Indonésien ou pas, ce n’était clairement pas assez pour les ambitions du projet, qui veut nous donner des fusillades, combats à mains nues et à l’arme blanche, et même des sauts en parachute depuis des avions, qui sentent bons le fond vert d’ailleurs. L’action manque clairement d’ampleur, de moments de bravoures. Et ça, c’est quand on a le droit de voir l’action. Car durant la première heure, le film est assez avare, et fait même des choix très curieux. Lors d’une fusillade en extérieur qui commence bien, on se dit que ça va envoyer du lourd. On a de la fumée, et on voit pour la première fois notre armure avec gatling XXL… et puis ça coupe à la scène suivante, avant qu’il ne se passe quoi que ce soit. Aie ! Même cas de figure l’instant suivant avec Julie Estelle, qui, comme on le sait, a du répondant. Un personnage nous le dit « on a réussi à la maitriser mais à elle seule, sans armes, elle a mis KO trois gars ». Oui, j’arrive facilement à y croire, mais j’aurais aimé le voir film. Le classique coup du « Show Don’t Tell ». Mais non, le film préfère nous le raconter.
Heureusement, après la fameuse scène assez ratée du saut en parachute, le film se réveille et veut nous offrir une dernière demi-heure blindée d’action, pas déshonorante, mais finalement assez banale vu le potentiel du métrage. Et du coup oui, le film l’a laissé indifférent. Je ne l’ai pas détesté comme beaucoup, mais je ne l’ai pas vraiment aimé non plus comme certains. J’y vois du potentiel gâché. Avec des acteurs qui savent se battre et faire des choses physiquement qui impressionnent, mais qui sont soit en arrière plan (Julie Estelle, again), soit finalement peu exploités (le reste du casting). Dès lors oui, Foxtrot Six se présente comme un métrage qui ressemble plus à un DTV Américain classique qu’un vrai film de cinéma qui veut impressionner, et ce même si techniquement, tout n’est pas à jeter, pour son premier long métrage, Randy Korompis soigne sa copie, livre quelques beaux plans. Mais il aurait du revoir ses ambitions à la hausse sur certains aspects, et à la baisse sur d’autres. Et sans doute revoir son scénario, qui met donc en avant une équipe de six mercenaires, et laisse tous les autres de côté. Le gouvernement méchant ? Ben, ils sont juste méchants et c’est tout, comme à la belle époque, sans développement particulier. Julie Estelle ? Une femme, donc de côté, comme il y a de ça de nombreuses années, après tout, regardez l’affiche mettant fièrement en avant ces hommes, avec la pauvre Julie certes centrée, mais en tout petit au-dessous. Il y a bien des soucis de scénario, mais aussi donc des soucis d’attente. Il est désormais impossible de faire un film d’action avec de tels acteurs si l’on ne les laisse pas exprimer leurs talents. En réalité, le mieux aurait été sans doute de laisser un autre réalisateur, plus confirmé, s’occuper des scènes d’action. Car encore une fois, Randy Korompis prouve qu’il n’est pas manchot, mais pas forcément le meilleur réalisateur dans le domaine de l’action. Foxtrot Six est donc moyen, peu impressionnant. Pas une purge, mais le genre de films aussitôt vu, aussitôt oublié.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Tout ce qu’il faut sur le papier : le budget, l’équipe ♥ Toujours un plaisir de revoir Julie Estelle ♥ Ça se regarde comme un petit DTV |
⊗ L’action peu impressionnante ⊗ Le côté SF finalement inutile ⊗ Des acteurs sous exploités… quasi tous en fait |
Foxtrot Six est une grosse déception. Un film d’action bancal, autant dans son scénario que finalement dans ses scènes d’action. |
Titre : Foxtrot Six
Année : 2019
Durée : 1h54
Origine : Indonésie
Genre : Action
Réalisation : Randy Korompis
Scénario : Randy Korompis
Avec : Oka Antara, Chicco Jerikho, Verdi Solaiman, Rio Dewanto, Arifin Putra, Julie Estelle, Mike lewis, Miller Khan et Giselima Firmansyah
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