Un ténor du crime se retrouve face à un dilemme : continuer à accroître sa richesse ou arrêter ses activités souterraines pour reprendre une vie normale. Mais pendant ce temps, un nouveau criminel débarque en ville avec la ferme intention de le vaincre…
Avis de Cherycok :
Après Dangerous Man (2009), Sous Haute Protection (2009) et Maximum Conviction (2012), la collaboration entre Steven Seagal et le réalisateur Keoni Waxman se poursuit avec Force of Execution (2013), bobine au casting intéressant puisque, outre Seagal, on retrouve l’imposant Ving Rhames (Pulp Fiction, L’Armée des Morts), l’excellent artiste martial Bren Foster (Life After Fighting) et l’homme aux 448 rôles à l’heure où j’écris ces lignes, Danny Trejo (Desperado, Machete). Est-ce que cela sera suffisant pour proposer un petit divertissement badass ? J’avoue que je n’y crois plus. Ce marathon Steven Seagal commence à devenir difficile avec cette dernière décennie qui s’annonce compliquée et je me lance constamment dans chaque nouvelle bobine sans grand entrain. Et comme pour le précédent film, je n’avais aucune attente pour Force of Execution. Eh bien j’en sors quand même déçu. C’est un peu mieux que Maximum Conviction, mais c’est clairement la fin d’une légende de la série B d’action burnée (certains diront que cela faisait déjà un moment).
Le réalisateur Keoni Waxman a déclaré que le ton du film était différent de celui des films précédents, qu’il y avait ici un style grindhouse fou et violent, avec moins d’armes que Maximum Conviction et plus de kung fu. Mouais… Steven Seagal incarne un baron de la drogue vieillissant et qui souhaite raccrocher mais, je vous rassure, il a longtemps travaillé pour le gouvernement auparavant. Seagal interprète un personnage qu’il n’a pas l’habitude de jouer, une sorte de antihéros dans un film où il n’y a que des bandits et autres gens peu fréquentables. Mais quelque part, malgré cela, les films se ressemblent et les chroniques qui vont avec également. Il faut dire que depuis quelques films, les quelques qualités qui restent et les nombreux défauts qui subsistent sont toujours les mêmes, aussi bien au niveau du scénario, de la mise en scène que du jeu d’acteur. On aurait pu espérer quelque chose avec la présence de l’excellent artiste martial Bren Foster qui obtient ici un plus gros rôle que dans le film précédent Maximum Conviction, d’autant plus que, quelque part, c’est lui le « héros du film ». Mais il est ici aux côtés de Seagal, Ving Rhames et Danny Trejo, trois stars du DTV qui vont tour à tour être mis en avant, le premier le plus souvent derrière son bureau à montrer toute sa sagesse, le deuxième à faire des choses de grand méchant, et le troisième dans un rôle fun. Heureusement, Foster revient de manière régulière dans le rôle finalement le plus intéressant du film, balançant quelques coups de pieds retournés ultra nerveux dont il a le secret. Mais le film s’attarde clairement trop sur des choses non essentielles, comme cette fâcheuse tendance à revenir sans cesse dans ce bar à striptease parce que, apparemment, il faut montrer des boobs et des fesses. Ils voulaient manifestement en faire le personnage principal, mais ils ont évité de le faire pleinement, et se sont trop concentrés sur Seagal et Rhames, brouillant ainsi l’intérêt du film et donnant l’impression que Foster est plus un personnage secondaire que le héros qu’il devrait être. C’est dommage car Force of Execution aurait pu être un film d’action sympathique centré sur le personnage de Bren Foster, Jenny Gabrielle et Danny Trejo, avec seulement Ving Rhames dans le rôle du méchant, mais Seagal et les horribles choix d’écriture et de réalisation le font descendre bien en dessous de la moyenne.
L’histoire du film par dans tous les sens. Steven Seagal se contente de téléphone, Ving Rhames se contente de grogner. Les décors passent d’un endroit à l’autre, sans jamais vraiment relier l’ensemble du récit et encore moins laisser la possibilité au public de s’intéresser à l’un ou l’autre des personnages. La plupart des scènes de parlotte sont des discussions ringardes sur le respect et l’honneur, des discours musclés qui n’ont d’autre but que de faire paraître les personnages plus badass. Des moments ridicules comme ceux-ci ne sont qu’un petit exemple de la façon dont les interactions entre les personnages n’ont que peu de sens. A l’instar du film précédent, Steven Seagal se fait de moins en moins présent dans ses propres films, au point qu’il est clairement relégué ici au rang de second rôle. Une constante dans les années 2010 d’après ce qui peut se lire ci et là. En termes de mise en scène pure, même si la photographie est meilleure que le film précédent de Seagal, on ne peut pas dire que Keoni Waxman a un énorme talent. La caméra est souvent tremblante, et dès que Seagal ou Ving Rhames se mettent à castagner, le montage devient atroce au point qu’on n’y comprend plus rien, sans doute pour cacher la misère martiale qu’ils donnent tous les deux. Surtout que lorsque c’est Foster qui se bat, la caméra prend un peu de recul et le montage se fait moins épileptique, ce qui permet d’avoir au moins quelques scènes intéressantes et qui sauvent clairement le film du naufrage, preuve s’il en est que ce montage affreux est voulu par Seagal lui-même qui a peut-être un peu honte de ce qu’il est devenu, passant de Saumon Agile à Panda Bouffi. Le discours final du film est d’ailleurs assez étrange, prônant l’idée qu’il faut s’effacer au bout d’un moment lorsqu’on a fait son temps, et c’est d’ailleurs ce que semble faire l’acteur puisque son temps de présence est et sera des plus limités, laissant aux autres la place de s’exprimer.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Breen Foster Les scènes d’action avec Bren Foster |
⊗ Des dialogues nuls ⊗ Un scénario foireux ⊗ Le montage souvent aux fraises |
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| La fin de mon marathon est proche, tout comme la fin de carrière d’un Steven Seagal fatigué, plus capable de tenir seul un film sur ses épaules. Force of Exécution ne vaut clairement que pour la présence de Bren Foster et de ses compétences martiales qui empêchent le naufrage absolu. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Une préquelle intitulé A Good Man est sorti en 2014. Seagal et Keoni ont repris respectivement leurs rôles d’acteur et de réalisateur.
• Tom Holland devait à l’origine incarner le personnage de Danny Trejo. Mais il a abandonné au bout d’une semaine. Holland a affirmé que Steven Seagal lui volait constamment sa nourriture et le fixait pendant qu’il la mangeait.
Titre : Force of Execution
Durée : 1h39
Année : 2013
Origine : U.S.A
Genre : Ca sent le sapin
Réalisateur : Keoni Waxman
Scénario : Richard Beattie, Michael Black
Acteurs : Steven Seagal, Ving Rhames, Danny Trejo, Bren Foster, Jenny Gabrielle, Marlon Lewis, Gillie Da Kid, David House, Big U. Henley, Andy Brooks, Jermaine Washington
