[Film] Fog, de Rupert Wainwright (2005)


1871, un navire fait naufrage au large de l’île d’Antonio Bay. L’équipage disparaît avec le bateau. Il ne s’agit pas d’un accident, mais les quatre coupables voient leur effroyable crime dissimulé par une étrange brume. Plus d’un siècle plus tard, le passé refait surface et un mystérieux brouillard envahit l’île. Face aux épouvantables morts qui se multiplient, les habitants terrifiés doivent affronter la malédiction de ceux qui veulent se venger. Si le mystère demeure, il n’y aura plus de paix. Sans vérité, personne ne survivra…


Avis de Rick :
Fog ! Carpenter ! Culte tout simplement. Fog ne fait pas partit de mes films préférés de Carpenter, mais c’est un de ses films qui à chaque vision devient meilleur, jusqu’à ce qu’au final, je le préfère à Halloween. Oui, vous avez bien lu. L’ambiance est extra, la musique superbe, le système D pour les effets spéciaux donne un cachet indéniable au métrage. Fog, le remake de 2005 par contre, est souvent considéré comme un des pires remakes existants, si ce n’est le pire. Il fallait donc que je juge ça de mes propres yeux, puisque comme Carpenter le dit lui-même, le monde du cinéma est peuplé de remakes depuis bien longtemps. Certes de nos jours, la mode est vraiment coriace et envahissante, mais ce n’est pas nouveau. Mais comme je l’ai déjà dit je ne sais plus où, les remakes avant, c’était clairement pour donner une nouvelle vision de l’histoire, avec un vrai metteur en scène qui avait une vision. Aujourd’hui, les remakes, c’est juste la même chose qu’avant, avec des effets spéciaux par ordinateurs souvent moins bons, sans subtilités, et filmés par des faiseurs, qui certes savent filmer, mais n’ajoutent rien à des œuvres qui au final tiennent toujours la route. Et l’œuvre de Carpenter, on la remake de plus en plus. Il aura fallut des années pour que les critiques y voient de grands films et que le public devienne fan, et maintenant que c’est le cas, les studios se font plaisir pour violer ce que l’on aimait. Assaut, Halloween, Fog, The Thing, et ce n’est pas terminé. Mais bon, revenons à nos moutons avec Fog. Un film qui met en confiance le temps de 40 secondes avec l’affichage de quelques noms durant le générique.

Oui, c’est écrit, noir sur plan (enfin blanc sur des images en fait), et je cite « Produit par John Carpenter et Debra Hill ». Il n’en aura pas fallut plus pour que je me jette sur la télécommande, appuie sur pause et parte vite fait sur internet vérifier quelques détails. Donc non, Carpenter, il aura annoncé être juste venu un jour sur le tournage, faire coucou, pour se barrer ensuite. Debra Hill quand à elle, RIP, mais elle aura quittée notre monde en Mars 2005. Le film fut justement tourné en 2005. Oui bon, si ça arrange les producteurs de vendre un mauvais film sur le nom de deux légendes du cinéma de genre hein… Fin du mode pause, nous pouvons revenir au métrage. Donc Fog, version 2005. Que dire ? Que c’est mauvais ? Tout le monde l’a déjà dit. Que ça ne respecte pas le film original ? Déjà dit aussi. Qu’il ressemble à n’importe quel film de genre récent, avec des personnages jeunes et beaux gosses pour plaire au jeune public ? Rappelons que chez Carpenter, les personnages sont souvent des personnages adultes et matures, alors les remplacer par Selma Blair (Sexe Intentions) et monsieur Tom Welling de Smallville, ouais ouais… Que le film délaisse le système D, l’ambiance du tonnerre, pour une absence totale d’ambiance et des CGI bien voyants, bien dégueulasses et utilisés pour un oui ou pour un non tout le temps. Que le métrage confond ambiance et jumpscares ? D’ailleurs, c’es amusant, mais même si je déteste les jumpscares, ils parviennent souvent à m’énerver car le volume sonore me fait sursauter (et gueuler, car non, ce n’est pas de la peur, c’est juste m’exploser les tympans), et ici, non rien, le calme plat, aucun sursaut, juste un grand ennui.

Fog version 2005, c’est ça, réellement un des pires remakes existants, et pourtant, pas mal d’œuvres se disputent la première place. Qui a oublié Rollerball de McTierman ? Ou encore Hantise de Jan de Bont, The Wicker Man de Neil LaBute, En Quarantaine de John Erick Dowdle, Freddy les Griffes de la Nuit de Samuel Bayer, La Malédiction de John Moore, ou encore Les Visiteurs en Amérique ? Fog parvient grâce (à cause) à un nawak total à parvenir dans les premières places du podium, et ça il fallait le faire. Fog, avec son budget de presque 20 millions de dollars (le premier qui fonctionnait beaucoup mieux n’avait coûté qu’un million), prend tous les clichés à la fois du cinéma de genre et du blockbuster pour foncer tête baissée dans… je ne sais pas vraiment dans quoi il fonce, mais il fonce. Alors on a un brouillard (en CGI bien entendu, pourquoi se casser le cul sur le plateau quand un ordinateur peut le faire en moins bien ?), des personnages devenus tous des jeunes, des fantômes (en CGI aussi comme ça ils peuvent être transparents woooooohoooooo), le noir de service qui balance des blagues (bordel, on n’échappe pas à ce cliché), des morts qui surviennent et tout le monde s’en fou, les acteurs sont tous en mode minimum syndical sans aucune expression. Et quand un acteur se décide à montrer des émotions, attention c’est parce qu’il doit retourner en arrière pour… sauver son chien !

Oui, on a le cliché du chien à sauver bordel, un cliché que je ne croyais voir que dans les blockbusters ! En fait, on se fiche totalement de ce qui se passe à l’écran, le film parvient l’exploit de ne jamais jouer sur l’ambiance, de ne jamais jouer sur la surprise, et on s’ennuie ferme. Comme je le disais, même les tentatives de jumpscares sont ratées, et si on est d’humeur, pourront sans doute faire rire nerveusement par tant de nullité. Ils tentent même un jumpscares façon Le Blob avec un évier et attention, une main en sort woooo. Et bien entendu, c’est sans parler du final, qui n’a apparemment rien comprit au film original, et qui achève le spectateur, avec des moments d’une niaiserie absolue et gerbante. En plus d’être un suicide artistique, le film tente de pousser le spectateur au suicide, c’est moche ! Tout est mauvais, tout est médiocre, les acteurs se foutent de tout, la mise en scène essaye de nous réveiller avec des éléments tape à l’œil (attention ma caméra traverse le bateau, passe dans une grille, bouge dans tous les sens…. Oui bon ton plan est en CGI ne te casse pas la tête cher réalisateur), la peur n’est pas présente, l’horreur est ratée. Rien à sauver ? Non rien, quand le film a une idée un tant soit peu intéressante et s’éloignant de l’original, il ne l’exploite pas. Quand au bout d’une heure, le personnage de Selma Blair tombe à la mer, entourée par la brume, je me suis écrié « hey mais c’est une excellente idée ça, comment vont-ils l’exploiter ? ». La réponse fut simple, ils ne l’exploitent pas, on retrouve le personnage sur la terre ferme 3 minutes après… Merci Hollywood !

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques idées jamais exploitées ⊗ Les acteurs qui s’en foutent d’être là
⊗ La brume numérique
⊗ L’aspect horrifique risible
⊗ Ennuyeux
Oui, Fog mérite sa réputation, c’est bel et bien l’un des pires remakes existants, une œuvre vide qui ne parvient jamais à faire quelque chose de bien.



Titre : Fog – The Fog
Année : 2005
Durée : 1h40
Origine : U.S.A
Genre : Fantastique
Réalisateur : Rupert Wainwright
Scénario : Cooper Layne d’après John Carpenter et Debra Hill

Acteurs : Tom Welling, Maggie Grace, Selma Blair, DeRay Davis, Kenneth Welsh, Adrian Hough et Sara Botsford

 The Fog (2005) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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