[Film] FleshEater, de S. William Hinzman (1988)

Une soirée d’Halloween organisée dans une forêt lugubre par un groupe d’étudiants va devenir le théâtre d’une série de meurtres particulièrement brutaux. Ignorant la légende sanglante qui plane sur ces lieux, les fêtards vont devenir les infortunées victimes d’une horde de morts-vivants bien décidés à profiter de cette livraison inopinée de chair humaine. Un petit groupe de survivants parvient à se barricader dans une vieille maison espérant ainsi échapper aux mâchoires acérées de leurs assaillants qui les traquent sans relâche. Lorsque la bâtisse est assiégée par les zombies, le petit groupe n’a plus d’autre choix que d’affronter les monstres sanguinaires.


Avis de John Roch :
Libre de droit et donc exploitable à toute les sauces, la Nuit des Morts-Vivants aura profité à beaucoup, en particulier à John Russo, scénariste de l’œuvre de Romero, qui en écrira la novélisation, puis deux suites toujours sous la forme de romans, dont, le Retour des Morts-Vivants qui inspirera le film du même nom. Mais son méfait le plus connu reste la version trentième anniversaire de la Nuit des Morts-Vivants, version purement mercantile dans laquelle il ajoute de nouvelle scènes tournées pour l’occasion, dont certaines avec S. William Hinzman, le premier zombie que l’on aperçoit dans le film. Hinzman justement, lui n’aura pas attendu Russo pour profaner le film de Romero, il l’a fait pour 60000 Dollars en 1988, soit pour le vingtième anniversaire du métrage en produisant, scénarisant et réalisant FleshEater, dont le sous-titre est Revenge of the Living Dead histoire de l’affilier Night of the Living Dead, et reprend ni plus ni moins que son rôle de zombie en costume, histoire de donner à son film un vague air de suite.

FleshEater reprend beaucoup de la Nuit des Morts-Vivants, mais histoire de copier sans plagier, Hinzman commence son film comme ce qui marchait à l’époque : des jeunes venus boire, fumer, danser et jouer au frisbee en forêt. Mais ici, point de tueur au masque de hockey, mais une tombe découverte par hasard par un homme en tracteur qui bien évidement au lieu de toucher à son cul l’ouvre et surprise : S. William Hinzman himself fringué comme le rôle pour lequel il est devenu célébre s’y trouve, se réveille et commence à répandre une mini apocalypse zombie, une quinzaine à tout casser. Car les jeunes introduits au début du métrage que vous oublierez au bout d’un quart d’heure ( il y en a un qui s’appelle Ralph, mais je ne me souviens pas de qui c’est) ne sont pas les héros de l’histoire, tout juste deux parcours une intrigue pendant laquelle plein de personnages vont être présentés pour rien puisqu’ils finiront tous par devenir des zombies. Tout comme les fondus au noir en témoignent, FleshEater n’est qu’une succession de saynètes indépendantes les unes des autres, heureusement que les morts vivants restent les mêmes pour nous rappeler que c’est bel et bien le même film que l’on regarde, film qui par ailleurs n’est pas avare en scènes gores, mais l’ennui se pointe rapidement.

Car passé un bodycount généreux, il semble que l’équipe de tournage était zombifiée et FleshEater est un film mou. Mou dans sa mise en scène qui n’ose pas le plus simple des mouvements de caméra, mou dans ses scènes d’exposition qui au final ne mènent à rien, mou dans ses dialogues peut être écrits mais qui semblent avoir été improvisés par des acteurs locaux et lowcost qui le sont restés, pas aidé par un mixage sonore qui manque d’équilibre (dès les premiers dialogues j’ai cru avoir lancé une piste de commentaire audio), mou dans sa musique qui ne tient que sur un thème vite gavant, mou dans ses situations déjà vues dans la Nuit des Morts-Vivants, car tout y est, le premier zombie, Hinzman donc, les pseudos protagonistes qui se barricadent dans une maison, le final où les rednecks du coin font le ménage jusqu’au moment où les héros supposés meurent confondus avec la menace, dialogue bien pathos à l’appui pour rendre la chose émouvante, FleshEater ne marque aucun point. Pas plus sur le coté occulte de cette histoire d’homme qui passe de trépas à vie expédiée en une phrase, pas plus sur un coté mine de rien innovant dans le monde du film de zombie car voyez vous, ici les zombie ont juste à tuer un personnage avec une arme contondante pour que celui-ci se transforme en mort-vivant, morts-vivants parmi les plus mal joués au monde et au maquillage foiré. Reste quelques effets gores assez sympas et des plans boobs dès que l’ennui pointe le bout de son nez, mais c’est trop peu pour considérer FleshEaters comme ne serait-ce qu’un petit Z au moins sympa, c’est même tout le contraire.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques scènes gores sympa
♥ Des boobs
⊗ Une mise en scène plus basique que basique
⊗ Une décalque à peine déguisée de la Nuit des Morts-Vivants
⊗ Un scénario vide
⊗ Probablement les zombies les moins bien joués de l’ histoire
⊗ Les maquillages craignos
⊗ C’est rythmé en apparence, mais on se fait vite chier
⊗ La musique qui gave très vite
Passé quelques scènes gores sympas, FleshEater reste une décalque fauché de la Nuit des Morts-Vivants qui se repose sur la renommée de son réalisateur pour attirer les curieux. Une série Z qui fait ce qu’elle peut avec les moyens qu’elle a, mais qui n’y arrive pas.

LE SAVIEZ VOUS ?
• La petite fille zombie est la fille du réalisateur.
• S. William Hinzman a croqué dans un vrai cœur de porc pour les besoins d’ une scène.
• Le titre FleshEaters vient du titre original de la nuit des morts-vivants avant de changer de nom: night of the flesheaters.



Titre : FleshEater / FleshEater: revenge of the living dead / Zombie nosh
Année : 1988
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : Zombie moisi
Réalisateur : S. William Hinzman
Scénario : S. William Hinzman et Bill Randolph

Acteurs : S. William Hinzman, john Mowod, Leslie Van Wick, Kevin Kindlin, James J. Rutan, Lisa Smith, Denise Morrone

 FleshEater (1988) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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