Des militaires doivent faire face à une créature féroce et insaisissable au beau milieu d’une forêt tropicale…
Avis de Cherycok :
Les amateurs de cinéma bis savent qu’il existe déjà plusieurs clones du Predator avec Schwarzy sorti en 1987, à commencer par le célèbre et complètement bourrin Robowar (Italie / 1988) de Bruno Mattei. 25 ans après, le film culte de McTiernan fait encore des petits comme le prouve ce Flesh Wounds retitré chez nous Mission Commando. Avec un titre pareil, on sait directement qu’on va être dans quelque chose de très intellectuel, mais surtout dans quelque chose de complètement fumeux avec un casting « haut de gamme » et un budget des plus limité…
La discrétion, c’est leur point fort !
En guise de héros, Kevin Sorbo, acteur de seconde zone œuvrant de série B en série B au même titre qu’un Steven Seagal ou qu’un Dolph Lundgren, mais que beaucoup connaissent pour avoir interprété le rôle de Hercules dans la série du même nom (merci TF1…). Et pour ceux qui ne le connaitraient pas, imaginez simplement une sorte de Schwarzy ou de The Rock en mode « L’Oréal, parce que je le vaut bien », chevelure soyeuse à l’appui.
Pour le scénario, on ne se fait pas chier : une jungle, un groupe de militaires armés jusqu’aux dents, une nana bien roulée, des narcos-trafiquants, et un prédateur, avec un prétexte bidon pour lancer l’histoire. Et comme on a pas une thune (le budget doit à peine avoisiner les 1 ou 2 millions), on bâcle rapidement les scènes en décor intérieur avec tout ce que cela implique de petits salon de maison lambda qu’on essaie de nous faire passer pour un bâtiment ministériel et de draps verts ou blancs tendus pour cacher la misère derrière, pour rapidement amener l’action dans la jungle. Parce que la jungle, c’est bien, ça coute pas cher.
Petite astuce pour les réalisateurs en herbe : cachez le visage de vos terroristes avec un foulard, histoire de pouvoir réutiliser le même figurant plusieurs fois. Effet garanti !
Notez que l’écran n’est pas électriquement alimenté…
On retrouve donc un groupe de personnages stéréotypés au possible (le black, le latino, le rookie,…), interprété par des acteurs tout simplement mauvais. Il n’y a guère que Kevin Sorbo qui tire son épingle du jeu même si voir soit disant l’élite de l’armée en petite surcharge pondérale, ça fait toujours son petit effet sur l’amateur de nanar que je suis. On a droit également à des narcos trafiquants dont on a aucune idée de ce qu’ils peuvent bien branler dans cette jungle mais comme il y étaient dans le Predator originel, il fallait les y mettre, et qui, pour couronner le tout, sont cons comme des burnes et aveugles comme des taupes, parce que niveau discrétion, nos « héros » n’est franchement pas ce qu’il y a de plus compétent… Ces derniers ne sont pas beaucoup mieux intellectuellement parlant avec leurs pièges dignes d’un gamin de 10 ans et des répliques tout simplement magiques. Les doubleurs français s’en sont donnés à coeur joie, jugez sur pièce :
– « Le cigare… un des derniers plaisirs de la vie. Mais ce qui le surpasse, c’est de tâter du beau cul. »
– « Fait gaffe aux morpions en léchant le cul du Colonel. »
– « La torture par l’eau à coté, c’est du pipi de chat. »
– « Faut que j’arrête de fumer : avant je pouvais baiser pendant 2h. Maintenant, je dépasse pas 20 minutes. »
Je me meurs, je me meurs !
Mais si j’en crois les quelques critiques du film qui trainent ci et là sur le net, c’est du même acabit en VO. Du coup, les scènes se voulant sérieuses et badass sont tous simplement fendardes et ne plongent que plus le film vers le nanar.
Et ce n’est pas le pseudo predator qui va arranger les choses tant il est kitch, décoré de quelques bouts de câbles, de quelques plaques de fer, d’une pseudo lame rétractable et d’une lunette mono-oeil lui donnant diverses visions tel le vrai Predator. Il nous offre néanmoins quelques effets gores plutôt rigolos avec tout ce que cela implique de tripaille, de headshots, de giclées de sang et même d’aspiration de cerveau. Par contre, aucune idée si c’est un hommage au film d’origine ou tout simplement du plagiat, mais certaines scènes sont des copies quasi conformes des scène du film de McTiernan, le talent et le budget en moins bien entendu, la photographie étant assez immonde, et allant même jusqu’à pomper certaines musiques.
Du coup, c’est vrai qu’on se marre bien parce que, autant le manque de budget ne se fait pas trop ressenti au niveau des effets spéciaux plutôt corrects pour ce genre de production, autant les scènes d’action prêtent à sourire. Les gunfights passent encore, quoi que tous les bruitages n’accompagnent pas correctement les tirs, mais les quelques combats au corps à corps sont mous, avec des coups tellement retenus que ça en est ridicule.
Astuce numéro 2 pour les réalisateurs en herbe : si un mec se fait couper les doigts, faites le saigner par la bouche. Ca n’a aucun rapport, mais ça fait le mec qui souffre vachement !
The foot, the foot, the foot is on fire.
Blindé de faux raccords et de bourdes à tous les niveaux (Un écran d’ordinateur qui si on regarde bien n’a aucun câble d’alimentation de branché par exemple), Flesh Wounds est un divertissement de choix pour qui sait apprécier à leur juste valeur les nanars d’action. Sa faible durée permet de ne jamais s’ennuyer et en fait une petite crétinerie parfaite pour qui a envie de se mater un sous Predator avec le cerveau en mode off. Un nanar rigolo.
Note :
Note nanar :
Twix, deux doigts coupe faim !
Un prédateur au charisme exceptionnel…
Comme on dit dans le milieu du jeu vidéo : HEADSHOT !
C’est beau l’amour…
T’as pas un Doliprane ? J’ai mal à la tête.
La fine équipe au complet
Ca sent même pas le rajout en post-prod tout ça…
Tu veux un coup de main ?
Titre : Flesh Wounds / Mission Commando
Année : 2011
Durée : 1h17
Origine : U.S.A
Genre : Predator-like
Réalisateur : Dan Garcia
Acteurs : Kevin Sorbo, Bokeem Woodbine, Heather Marie Marsden, Cat Tomeny, Wallace Merck, Gabe Begnaud, Caled Michelson, Kyle Clements, John Edward Lee, Armando Leduc, Kirk Kepper