Une forme de vie, échappée d’explosions solaires, est arrivée sur la terre il y a des milliers d’années. Ces serpents de feu ont inspiré des légendes bibliques à propos d’anges et de démons. De nos jours, un spécimen a été capturé par l’armée, qui compte bien s’en servir comme arme. Mais ce dernier s’échappe. Un pompier épaulé par un ex-scientifique et une policière tente de stopper la créature. Un agent du gouvernement, fanatique religieux pensant que le serpent a été envoyé par dieu pour purifier la terre par le feu, tente lui aussi de retrouver la créature, et il est prêt à tout pour y arriver…
Avis de Flotomatik :
Mais d’où peut sortir un scénario aussi port-nawak ? Apparemment de l’esprit ( alcoolisé ? ) de ce bon vieux Capitaine Kirk, William Shatner pour les intimes. En tout cas cette histoire de serpent de feu ressemblant à un dragon en provenance du soleil qui se balade sur des câbles électriques et qui ira jusqu’à se déplacer en voiture ( oui oui, vous avez bien lu ); une histoire pareil n’a pu que redonner le sourire aux producteurs de Cinetel Films, spécialistes en mauvais gout. C’est simple, les nanars d’aujourd’hui c’est soit un film catastrophe ( au choix : astéroïdes, tornades, incendies, tremblements de terre ) soit un film de monstres ( requins, araignées, serpents, crocodiles ). J’imagine bien la réunion chez Cinetel Films. Lisa Hansen, productrice opportuniste, qui croise Neil Bregman à la machine à café. Un dialogue passionnant s’en suit :
– Hey Neil ! J’ai une super idée, on pourrait faire un film d’incendie, j’ai eu Digital Slaves SFX au tel cet aprèm, ils font -25% sur les effets de feu, ils leur en reste un tas non exploitées.
– Oh nan LIsa ! On avait dit le film de serpent ! C’est ça qui fait peur aux gens, et puis on pourrait faire plein de jeux d’mots avec les serpents.. gloussa Neil d’un air narquois
– Mais les pompiers c’est le meilleur filon, le peuple les adorent, hop une combinaison ridicule et c’est des héros.
– Ouais tu parles, c’est surtout les gonzesses qui aiment les pompiers.
Et soudain, un type passe dans le couloir, l’air mystérieux.
– Bonsoir, j’vous ai entendu parler et j’me suis dis que vous aviez tous les deux raison. Pourquoi ne pas faire un film sur un serpent de feu ? murmura le vieil homme qui reparti aussitôt.
– Mais.. mais oui bien sur ! C’est génial comme idée ! Bon, Lisa, on met 2 millions là dessus, et rappelle Digital Slaves SFX avant qu’ils ferment.
– D’accord Neil, mais ce type là il te disait pas quelque chose ? Genre Capitaine Kirk avec 40 ans de plus ?
– Mouais, au pire on mettra son nom sur la jaquette, ça va leur plaire quand on va l’distribuer à SyFY !
On ne saura jamais si ça s’est bien passé de cette façon. En tout cas, ils décidèrent d’en confier la réalisation à John Terlesky, yes man de séries télé diverses et variés. Après tout, c’est un téléfilm, donc casting de séries télé aussi : Nicholas Brendon ( Buffy et les vampires ) aka le héros le moins charismatique que la terre ait pondu et Sandrine Holt qui a l’air de s’ennuyer sévèrement dans le film, comme le spectateur d’ailleurs.
Je n’vous cache pas que l’histoire est tout sauf prenante, ponctuée de longues scènes de dialogues insipides. On ne s’attache à aucun moment aux personnages. On doit tout de même reconnaitre que pour un script nanar, celui là est particulièrement original. En effet, il n’y a ni effets gores ( sauf une exception risible ), ni « jeunes libidineux futures victimes », ni même une romance entre le héros pompier et la nana de la National Fire Agency. Mais c’est bien là que réside le principal problème du film. Malgré ce scénario « out of this world », ils ont décidé de faire un film hyper 1er degré qui se prend au sérieux du début à la fin. Sauf que l’histoire déborde d’incohérences et d’effets spéciaux super cheapos, surtout pour le final.
Arrêtons nous un moment sur les attaques de ce fameux serpent de feu, ça va nous faire les abdos. Le serpent de feu a l’étrange capacité de s’infiltrer dans un être humain pour le transformer en une sorte de zombie qui crache du feu par les yeux à une ou deux reprises avant de vomir ce feu et de mourir. Ceci va donner lieux à 3 ou 4 scènes qui se dérouleront presque exactement de la manière, engendrant un effet de répétition particulièrement lassant d’autant plus que c’est vraiment moche. Mais à la surprise générale, le serpent de feu est loin d’être un coriace. Il suffit de tirer sur une personne dont il a pris possession, où bien de tirer deux à trois grenades à eau lorsque qu’il est à l’air libre et l’affaire est dans l’sac ( en peau d’serpent ).
Dans les séries télé, le premier épisode appelé « épisode pilote » est une sorte de test pour voir si la formule fonctionne. J’ai bien l’impression d’avoir vu un « film pilote » qui ne m’a pas du tout convaincu. Mais apparemment la formule a séduit les producteurs. En effet le combo Nanar Shampooing 2 en 1 , catastrophes et monstres n’est pas près de dire son dernier mot. Dans l’même genre, on peut aussi voir Arachnoquake, chroniqué ici par Rick, et prochainement Sharknado ( non ce n’est pas un requin adolescent, mais une tornade pleine de requins..) par les cinglés de chez Asylum.
En bref, Fire Serpent est aussi venimeux qu’un somnifère à force de se prendre trop au sérieux. Avec un casting pas du tout impliqué, des effets spéciaux bâclés et une mise en scène aussi plate que l’héroïne du film, 88 minutes en paraissent 180… Mention spéciale aux doubleurs français qui rivalisent d’amateurisme avec l’intensité d’un répondeur vocal. A éviter
Titre : Fire Serpent
Année : 2007
Durée : 1h29
Origine : U.S.A / Canada
Genre : Grillade de Serpent
Réalisateur : John Terlesky
Acteurs : Nicholas Brendon, Randolph Mantooth et Sandrine Holt, Robert Beltran, Lisa Langlois, Patrice Goodman, Richard Clarkin, Steve Boyle, Diego Klattenhoff, Michelle Morgan, Vito Rezza, Joseph Motiki, Marco Bianco
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