Le film raconte l’histoire de Little Evil God, le fils adoptif de la famille de Fire Cloud Evil God qui protège la ville, qui doit passer le test de son père, vaincre la Black Feather Society et réussir à devenir le successeur de Fire Cloud Evil God.
Avis de Cherycok :
Des producteurs de DTV chinois se sont dit « Tiens, si on faisait un film avec le casting de Crazy Kung Fu de Stephen Chow. Bon, ce dernier est trop cher et ne fait plus l’acteur mais qu’importe, on va prendre les autres ! ». Et c’est ainsi que Yuen Wah, Bruce Leung et Yuen Qiu se sont retrouvés au casting de Fire Cloud Evil God : Mask of Chaos, petite bobine certes pleine d’envie mais fauchée comme les blés, qui pourtant joue beaucoup la carte de la fantasy. L’affiche chinoise du film comporterait même le slogan « Une génération de Kung Fu de retour à l’action ». Si ça c’est pas vendeur ! C’est vendeur mais, premièrement, c’est mensonger et, deuxièmement, ce n’est pas très bon. Ah bah ça, quand on se lance à l’aveugle dans un DTV chinois en ne se fiant qu’à son affiche, c’est prendre le risque de tomber sur du bon gros raté.
Le réalisateur de ce film, Frankie Chung, a été impliqué dans la production d’effets spéciaux pour de nombreux films chinois / HK tels que Shaolin Soccer et Crazy Kung Fu de Stephen Chow, Future X-Cops et Chasing Dragon de Wong Jing, ou encore Detective Dee 2 de Tsui Hark, puis a progressivement commencé à essayer de changer de profession, s’essayant au poste de réalisateur sur un certain nombre de films d’animation chinois (The Magical Brush, Aura Star, The Westward). Il signe ici son premier film, un DTV pour les plateformes de SVOD chinoises et enchainera un certain nombre de films jusqu’au tout récent ratage The Captives (2024). Fire Cloud Evil God : Mask of Chaos est le premier volet d’un diptyque, le 2ème film étant Fire Cloud Evil God 2: Eighteen Dragon Palms (2020), avec le même casting mais réalisé par Sun Xiao (Recontroller). Mais devant la qualité générale très très basse de ce premier film, difficile d’avoir envie d’enchainer avec le deuxième. Mais à l’inverse du spectateur, le réalisateur semble s’amuser comme un petit fou, collant des effets visuels dans tous les sens lors des scènes d’action, sans parfois se rendre compte du ridicule de la chose, à grands coups de CGI pas toujours très réussis et de fonds verts qui ne le sont guère mieux. La caméra bouge dans tous les sens, abuse de ralentis / accélérés / zooms / dézooms / CGI dès qu’il en l’occasion. Pour les CGI, ce n’est pas qu’ils sont complètement mauvais, et on a vu bien pire dans le milieu du DTV chinois, surtout qu’ils jouent souvent la carte du cartoonesque comme dans Crazy Kung Fu de Stephen Chow, mais ils partent parfois dans des délires que le budget n’est clairement pas capable d’assumer (coucou le final hideux). Le plus gros problème, ça reste le montage complètement portnawesque du film, en particulier lors des scènes d’action.
Le scénario est parfaitement oubliable, bien qu’il se laisse suivre sans ennui. Il faut dire qu’avec 73 minutes au compteur génériques compris, les temps morts sont très peu nombreux. Mais ça manque clairement de créativité. On sent bien l’envie de faire un film dans un pur style BD d’action, mais la sauce ne prend pas réellement. L’influence de Crazy Kung Fu est un peu partout, les CGI donc, mais aussi certains personnages, les décors, ou l’ambiance générale du film. On pense également parfois à Dragon Tiger Gate (2006) de Wilson Yip sur certains aspects du scénario. Les quelques bonnes idées ne sont jamais réellement exploitées, comme si le scénario ne savait pas quoi en faire. Et puis ça n’a clairement pas les moyens de ses ambitions, et ce final parfaitement hideux visuellement en est l’exemple. Le casting est également assez catastrophique. Autant les vieux de la vieille s’en sortent honorablement, même si on sent bien le manque d’entrain nous faisant comprendre qu’ils sont avant tout là pour le chèque que ça va leur rapporter, autant le jeune casting est plus que mauvais. Yang Bo-Xiao, habituellement acteur dans des séries pour midinettes, n’est jamais juste dans son jeu, mais la palme revient à l’actrice tchèque Zina Blahusova (Operation Moscow) qui semble avoir oublié ses talents d’actrice dans un autre film. Clairement, la jeune génération est ici tellement médiocre que cela affecte grandement le film. Mais surtout, la promo du film, à commencer par son affiche, est parfaitement mensongère dans le sens où les vieux de la vieille, cités précédemment, ne sont au final que peu présents. Certes, Bruce Leung a un temps d’écran correct, mais Yuen Wah et Yuen Qiu ne sont au final présents que 10 minutes.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Revoir ces acteurs de Hong Kong… ♥ Certains plans sympathiques ♥ Quelques CGI honnêtes |
⊗ … malheureusement peu présents ⊗ Le jeune casting très mauvais ⊗ Une mise en scène ratée ⊗ Un montage aux fraises ⊗ Des bonnes idées pas exploitées |
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| Fire Cloud Evil God : Mask of Chaos essaie de recycler du vieux pour faire du neuf. Mais l’essai n’est clairement pas transformé et le film est au final un DTV chinois bas de gamme tout juste sauvé des tréfonds obscurs par son casting de vieux de la vieille. | |
Titre : Fire Cloud Evil God : Mask of Chaos / Mask of Shura of Fire Cloud / 火云邪神之修罗面具
Année : 2020
Durée : 1h13
Origine : Chine
Genre : Manhua live
Réalisateur : Frankie Chung
Scénario : Li Zhe-Rui, Charcoal Tan
Acteurs : Yang Bo-Xiao, Li Jun-Lin, Bruce Leung, Yuen Wah, Yuen Qiu, Pan Yue, He Jia-Qi, Zina Blahusova, Liu Yong, Long De, Luo Chao-Hui, Wang Guo-Hua
