New York, trois jours avant l’an 2000. C’est en cette période de festivités et de liesse collective que le destin de Jericho Cane bascule : cet ex-flic reconverti dans la sécurité découvre que les textes de l’Apocalypse sont sur le point de se concrétiser : Satan est en ville pour prendre une femme, une mortelle qui lui a été consacrée depuis sa naissance. Et le fruit de leur union sera l’instrument de la destruction de l’humanité. Il ne reste que trois jours à Cane pour éviter la Fin des temps.
Avis de Rick :
Qu’est-il arrivé à Peter Hyams ? La Fin des Temps est un film compliqué, qu’il est difficile d’aborder. On pourrait l’aborder en regardant la carrière de son réalisateur, Peter Hyams, qui rejoignit le tournage sur les conseils de James Cameron pour remplacer Marcus Nispel (Massacre à la Tronçonneuse, Vendredi 13). On pourrait l’aborder sur le fait que c’était le grand retour de Schwarzenegger au cinéma après un temps de pause, du à une opération du cœur. Ou que c’est le genre de films typique de la fin d’une époque, là en l’occurrence, le passage des années 2000. Quoi qu’il en soit, le résultat à l’écran est bien bancal, MAIS, car il y a un mais, et dans le bon sens ce coup-ci, La Fin des Temps parvient à faire mieux que les précédents métrages (et suivants) de Schwarzenegger, et on pourra applaudir même une envie de la part de l’acteur de livrer quelque chose de différent. Oui, voir Schwarzenegger pleurer et le découvrir pour la première fois à l’écran avec des envies de suicide et un pistolet contre sa tête, ça change ! Peter Hyams, bien qu’il livre un film mineur, voir indigne de lui vu ses débuts, parvient en étant réalisateur mais également son propre chef opérateur (ce qu’il est bien souvent) à livrer un film d’action sur fond de fin du monde qui a une patte différente des produits habituels. Bref, La Fin des Temps est un film bien intéressant à défaut d’être un vrai bon film.
Il nous raconte la classique histoire du Diable qui vient sur Terre pour apporter l’apocalypse lors du passage à l’an 2000. Bon point pour le film déjà, son casting. Schwarzenegger est plutôt convaincant dans son rôle il faut l’admettre, et ça change de le voir en homme blessé, alcoolique, et qui saigne. Face à lui, Gabriel Byrne, choix à l’opposé de Schwarzenegger pour jouer le diable. Costard, sourire, la classe, tête de gentil. La moitié du temps, ce choix est payant et apporte de bonnes choses, l’autre moitié du temps, et bien, il cabotine et La Fin des Temps franchit la ligne sur laquelle il danse tout le long, la frontière entre la série B sympa et le nanar. Mais que ce soit de la série B ou du nanar, La Fin des Temps est tout de même un film de studio à 100 millions de budget, oui rien que ça. Et à ce niveau là, et bien pareil, il y a du bon et du moins bon. Le budget permet à Peter Hyams de livrer un film d’action plutôt sombre, mais les scènes se voulant impressionnantes sont soit à la frontière (ou clairement dans) du nanar, soit souffrent d’effets numériques qui ont bien mal vieillis et paraissent risibles aujourd’hui. Les effets spéciaux de Outland en 1981 ou de 2010 en 1984 du même Peter Hyams vieillissent bien mieux, c’est vous dire, alors que les budgets étaient bien moindres.
Après, soyons clairs, malgré une exposition parfois un peu longue, on ne s’ennuie pas devant La Fin des Temps. On a le mélange attendu d’action (Schwarzenegger oblige), de thriller (il est flic, enfin ancien flic) et d’horreur (le diable est là), mais le métrage a l’air parfois d’avoir du mal à trouver comment mixer le tout ensemble. On pourra donc passer d’une petite fusillade à une enquête, avant d’avoir un développement de personnage se voulant plus sombre, puis une tête éclatée ou un cauchemar contenant une orgie satanique. Mais le scénario encore une fois a du mal à tout mixer, et les idées parfois ridicules se greffent dans le scénario, comme celle du diable qui urine et enflamme son urine pour exploser une voiture (clin d’œil à Usual Suspects certes, mais moi j’y vois aussi un hommage au Cauchemar de Freddy pour l’urine inflammable, bref). Ce genre d’éléments, il y en a pas mal, le tout filmé le plus sérieusement du monde, ce qui donne ce cachet nanar au métrage. Vous l’avez compris, La Fin des Temps est bien bancal, pas franchement bon, et pourtant il se fait généreux, et j’ai bien du mal à détester le film. Les années 90 étaient dures pour Peter Hyams (Timecop, Relic), on est bien loin des succès des années 80 (Running Scared, 2010, Outland), mais le spectacle qui nous est présenté divertira. Et au final, s’avère plus risqué que l’Effaceur de Schwarzenegger par exemple, souffrant lui aussi d’effets numériques désastreux et s’avérant souvent ennuyeux.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un rôle différent pour Schwarzenegger ♥ Rythmé ♥ Des idées |
⊗ Un côté nanar très présent ⊗ Bancal sur bien des aspects ⊗ Les CGI piquent un peu les yeux |
La Fin des Temps n’est pas un grand film. Blindé de défauts, il s’avère pourtant divertissant si l’on sait à quoi s’attendre. |
Titre : La Fin des Temps – End of Days
Année : 1999
Durée : 2h01
Origine : U.S.A.
Genre : Fantastique
Réalisation : Peter Hyams
Scénario : Andrew W. Marlowe
Avec : Arnold Schwarzenegger, Gabriel Byrne, Robin Tunney, Kevin Pollak, CCH Pounder, Derrick O’Connor, David Weisenberg et Rainer Judd
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