Inspiré de l’histoire vraie de Choi Bae-Dal, Fighter in the Wind raconte comment un émigré coréen est devenu une légende au Japon en créant un nouvel art martial : le karaté Kyokushin.
Avis de Laurent :
Réalisateur du très respectable Libera Me, Yang Yun-Ho nous revient après quatre longues années de silence avec un projet plutôt ambitieux : la transposition à l’écran des mémoires de Choi Bae-Dal. Connu sous le nom de Masutatsu Oyama, il est le fondateur du karaté Kyokushin en 1953. Choi Bae-Dal est né en Corée en 1923 et a émigré au Japon en 1938, pendant la période trouble de la guerre. Aujourd’hui, le karaté Kyokushin compte plus de 12 millions de pratiquants dans le monde entier.
Un personnage important à la fois pour la Corée et le Japon, une histoire vraie fabuleuse, un réalisateur assez méconnu mais responsable d’un travail plutôt honnête jusque-là … Tous les ingrédients sont réunis pour placer de réels espoirs dans cette très attendue œuvre biographique qui pourrait rivaliser avec le Champion de Kwak Kyung-Taek, retraçant le destin tragique du boxeur Kim Deuk-Goo. Malheureusement n’est pas Kwak Kyung-Taek qui veut et le résultat à l’écran est catastrophique. Alors que le respect pour un tel personnage imposerait de fait une œuvre tout en retenue, le choix d’apporter une touche manga et une réalisation tape à l’œil est parfaitement malvenue. Très frime, très poseuse, très superficielle, il n’y a décidément rien à sauver dans Fighter in the Wind. Une espèce de mauvaise caricature de ce que la Corée a produit de pire ces dernières années.
Des techniciens certes à niveau, mais une coquille malheureusement bien creuse et sans âme. L’interprétation est complètement transparente (que ce soit Yang Dong-Geun dans le rôle principal ou des seconds couteaux convenus comme le bad guy et le comique de service insupportable), des décors studio complètement ratés et hors sujets, les situations ridicules et les anachronismes déplacés. Quelle absurdité que de voir un soldat de l’armée japonaise coiffé d’une mèche rebelle lamentable … et oui, Fighter in the Wind transpire le mauvais goût. Et ceux qui pensent que les nombreuses scènes de combats peuvent relever le film du néant absolu peuvent eux aussi passer leur chemin. La réalisation frimeuse vient complètement plomber une action déjà illisible par un montage surdécoupé et des ralentis maladroits. Ce qui ne fait pas honneur à l’extrême puissance du Karaté.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ … | ⊗ Réalisation tape-à-l’œil ⊗ Trop poseur ⊗ Vide et sans âme ⊗ Interprétation transparente |
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| Rien n’est à sauver dans ce Fighter in the Wind qui a voulu se la jouer branchée au lieu de choisir la voie d’une réalisation plus effacée. De fait, à vouloir placer à tout prix un blockbuster dans les salles, Yang Yun-Ho passe complètement à côté de son sujet. Espérons pour lui qu’il s’agisse d’une erreur de jeunesse, mais le mal est fait et malheureusement il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe. Si vous voulez un bel exemple de ce que la Corée à produit de pire, osez Fighter in the Wind, vous ne serez pas déçu. | |
Titre : Fighter in the Wind / 바람의 파이터
Année : 2004
Durée : 2h00
Origine : Corée du Sud
Genre : Action
Réalisateur : Yang Yun-Ho
Scénario : Yang Yun-Ho
Acteurs : Yang Dong-Geun, Aya Hirayama, Masaya Kato, Jung Tae-Woo, Jung Doo-Hong, Lee Han-Gal, Park Sung-Min, Kim Sung-Oh, Lee Han-Sol, Kim Jung-Tae
