
Un mercenaire doit retrouver une cible à bord d’un avion, mais il doit la protéger lorsqu’ils sont entourés de gens qui essaient de les tuer tous les deux.
Avis de Rick :
Le cinéma d’action dit de mid-budget se tient plutôt bien à Hollywood depuis, que l’on aime ou pas, la sortie de John Wick. Ces films sans cesse sous la barre des 100 millions de budget, en majorité une fourchette entre 25 et 50 millions, qui essayent de plaire aux spectateurs et d’impressionner avec des combats à mains nues, et parfois, un côté cool. Il y a eu John Wick, il y a eu Mr Nobody, il y a eu Novocaïne cette année, il y a eu Bullet Train. La formule est simple. Un héros souvent indestructible, pleins de méchants, des fusillades, des combats, de la violence. Le côté cool, il vient différemment suivant les projets. Parfois, c’est cool car l’action est de bonne facture, parfois car le concept est un peu concon, et parfois, ça essaye de nous crier à la gueule qu’il est cool et du coup on doit le croire sur parole. Oui, je pense à toi Bullet Train, et oui, plus j’y pense, plus je te déteste. Surtout qu’il était le plus couteux de tous les films cités (88 millions de budget) et au final, le plus avare en action. Fight or Flight, dans le fond, ça essaye presque de refaire du Bullet Train, en remplaçant le Shinkansen par un avion, le tueur malchanceux joué par Brad Pitt par un ancien agent désavoué joué par Josh Hartnett, en réduisant sa durée de 2h10 à même pas 1h40, en remplaçant les quelques malheureux tueurs du train par quasiment l’intégralité des passagers de l’avion, et en ajoutant finalement un élément qui manquait cruellement à Bullet Train pour être ce qu’il aurait voulu (être cool, suivez un peu) : de la violence, gratuite, décomplexée, over the top et fréquente. Dans Fight or Flight, Josh Hartnett est donc un ancien agent auquel on va faire affaire en lui promettant de remettre de l’ordre dans sa vie et de le réintégrer. S’il fait une mission toute simple. Identifier quelqu’un nommé Ghost lors d’un vol entre Bangkok et San Francisco, et le livrer vivant. Le souci qui donne son concept au film dont le scénario tient sur un post-it ? L’avion est rempli de tueurs ayant le même but que notre héros, à une petite nuance près : ils veulent tuer la cible.
Voilà, et puis c’est tout. Du coup passé les présentations des personnages, une fois que l’avion décolle, c’est un festival où tout le monde cherche à tuer tout le monde. Car si au départ on peut penser que ça va un peu se la jouer discret, il ne faut pas bien longtemps pour qu’une prime soit mise sur la tête de notre héros, et du coup, tous les tueurs à bord veulent aussi l’éliminer. Et Fight or Flight, c’est loin d’être du grand cinéma, mais c’est totalement stupide, volontairement, c’est violent (un bodycount d’au moins 70 personnes), parfois très sanglant malgré malheureusement parfois du sang numérique (il y a même une tronçonneuse qui découpe bien), et du coup, ironiquement, ça fait clairement le boulot, et ça devient plus cool qu’un film qui te dit qu’il est cool, car au lieu de te le répéter constamment, Fight or Flight, lui, il préfère tuer son casting, et c’est bien plus amusant de voir Josh Hartnett drogué qui découpe des gens en morceaux dans un avion que de voir Brad Pitt assit qui parle un peu trop longtemps dans un train. A croire que les petites séries B en avion on a nouveau le vent en poupe en 2025, après un Vol à Haut Risque loin d’être de haute volée par Mel Gibson, lui justement trop bavard malgré sa connerie ambiante. Ici, la connerie s’assume et fait parler les poings, et n’a jamais peur d’aller dans le kitch, comme le prouve ce combat alors que Josh Hartnett hallucine, qui nous balance une série d’images aussi kitch d’improbables au visage. Et du coup, ironiquement, le film, bien qu’un peu nul, se fait hautement divertissant, amuse, et nous donne en réalité ce que l’on été en droit d’attendre d’un tel film.
Même si l’on n’échappera pas non plus aux habituels bavardages entre agents incompétents dans des bureaux moches avec pleins d’écrans partout, cliché ultime du film avec des agents et des espions, et que le film d’action bourrin qui nous est vendu est, comme souvent, plus une succession de scènes entrecoupées par des dialogues pour faire avancer la maigre intrigue, ou plutôt pour faire évoluer la menace. Notre personnage essaye d’abord d’être discret, puis va s’allier avec sa cible pour la protéger, puis tout le monde sait qui il est et veut le tuer, et ainsi de suite. Mais vous savez quoi ? Je n’attendais rien du film, et du coup, les 1h37 furent fun, débiles, parsemées de quelques rires face à la débilité volontaire de l’ensemble, et en ce sens, et bien le film est une réussite, loin des œuvres boursoufflées à plusieurs centaines de millions dotées de casting qui veulent absolument politiser une œuvre malgré tout (oui, je pense à toi Blanche Neige, même si apparemment, tu n’avais pas besoin de politique pour être mauvais, tu t’es saboté tout seul comme un grand). 2025 est pour le moment bancal, mais nous aura au moins offert du cinéma d’auteur au budget explosif (Mickey 17), de l’horreur fun et débile (et limitée aussi, avec The Monkey), de bonnes surprises (Companion), un auteur qui continue d’expérimenter (Soderbergh avec Presence puis Black Bag) et maintenant, de l’action totalement décérébrée.
LE MEILLEUR | LE PIRE |
♥ C’est totalement con ♥ C’est totalement over the top ♥ Josh Hartnett s’éclate ♥ Violent, rythmé et court |
⊗ Mais ça reste d’une débilité assez grande ⊗ Ce qui entoure le délire : clichés et clichés ⊗ Quelques CGI bien discutables |
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Fight or Flight, évidemment, ce n’est pas du grand cinéma, c’est débile, son concept est limité, mais étonnement, si on est dans le mood, ça fait le boulot. Ça nous montre ce qu’aurait pu être Bullet Train s’il durait 1h35, ne se prenait jamais au sérieux, était moins bavard et jetait à son héros de la drogue et des tronçonneuses dans un avion plein de tueurs. |
Titre : Fight or Flight
Année : 2025
Durée : 1h37
Origine : Etats Unis
Genre : Action débilos
Réalisation : James Madigan
Scénario : Brooks McLaren et D.J. Cotrona
Avec : Josh Hartnett, Charithra Chandran, Katee Sackhoff, Julian Kostov, Marko Zaror, Juju Chan Szeto, Nora Trokan, Agota Dunai, Sanjeev Kohli et Rebecka Johnston
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