[Film] Feral, de Mark Young (2017)

Un groupe de six amis partent en forêt pour camper, et fêter l’obtention de leur diplôme. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et dés la nuit tombée, ils sont attaqués par d’étranges créatures cannibales. Le petit groupe va trouver refuge dans une cabane, habitée par l’étrange Talbot, et tenter de survivre.


Avis de Rick :
Il y a toujours quelque chose d’intéressant à se lancer dans un film totalement méconnu, et encore plus quand il est inédit en France. Va-t-on tomber sur une bonne pioche, ou bien au contraire, une catastrophe ? Alors on pourrait bien dire que l’on pourrait jeter un œil à la moyenne imdb pour se faire une idée, mais est-ce vraiment fiable, sachant que l’on a tous des goûts différents, et surtout que imdb, le grand public vote, et que le grand public, il est souvent majoritaire. Combien de fois j’ai vu des films sympathiques, pas des chef d’œuvres, mais tout à fait regardables, divertissants, se faire plomber méchamment. Tandis que des titres comme Transformers se tapent des moyennes de 7/10, et que Avengers EndGame est considéré comme un des meilleurs films de tous les temps. Le Parrain et tout un tas d’autres films ont mal, je vous l’assure ! Bon, et le film du jour donc, c’est Feral, avec une moyenne de 4,4, et des avis souvent désastreux, des 1/10 un peu partout parmi les avis des spectateurs. Et bien et bien, voilà qui attise ma curiosité. 1h30 après, bon, ben, c’était pas si mauvais, juste vu et revu et revu et déjà vu. Une preuve ? Alors attendez, c’est une bande de jeunes (aie) qui part pour un weekend en forêt (aie), qui vont se faire attaquer la nuit tombée (aie) et trouver refuge dans une cabane dans les bois (aie) ou un individu bizarre va les aider mais pas trop (aie). Ah oui, niveau originalité, ça se place là ! Feral fait dans le cliché, le déjà vu, la facilité, et ne s’en cache pas un seul instant. On aura beau nous dire à un moment que c’est un virus, qui tue lentement les victimes, avant de les ramener à la vie pour les faire attaquer et contaminer d’autres personnes, ben, rien à faire, ce sont des zombies quoi. L’héroïne elle-même le criera à un moment lors de la fameuse scène explicative que chaque métrage du genre se doit d’avoir.

Et c’est bien ça, le premier et plus gros défaut du film. C’est que tout est cliché, tout est prévisible, ce qu’il propose, on l’a déjà vu partout ailleurs, des dizaines de fois, parfois plusieurs fois par années, et le plus souvent, en mieux, car soit avec un ton léger, soit justement un ton ultra grave et gore. Feral lui est entre les deux. Gore oui, il n’est parfois, mais pas trop non plus, et il affiche un sérieux à toute épreuve. Par contre, il faut l’avouer, certains dialogues pourront faire rire, non pas car ils sont supposés faire rire, mais car ils sont clichés aussi, on les attend depuis le début. Et ce gros défaut qui vient entacher la vision de Feral de la première à la dernière minute, sans oublier l’habituel couple lesbien, qui ne m’a pas dérangé d’ailleurs, mais semble être dans l’ère du temps (dans un film écrit par deux hommes), et bien, c’est dommage que justement, le scénario n’ai pas osé, osé prendre d’initiatives, osé surprendre. Car en soit, Feral n’est pas un mauvais film. Il n’est pas plus incompétent qu’un autre. Les acteurs, sans jamais mériter un oscar, mais c’était impossible avec de tels personnages, ne sont pas mauvais. L’amateur en reconnaîtra certains d’ailleurs, ou certaines plutôt, notamment Scout Taylor-Compton (Halloween 1 et 2), toujours aussi charmante et investie. Et puis, pour un film d’horreur, les effets spéciaux malgré un budget probablement limité, comme le prouve le nombre de décors (une forêt et une cabane), sont de très bonne facture. C’est gore, sans en faire des tonnes pour retirer toute crédibilité, et ça fonctionne bien. Le maquillage des créatures, souvent filmées dans l’obscurité de la forêt, est également plutôt réussi, même si peu original, une nouvelle fois.

Pire, ou mieux non en fait, la mise en scène n’est en soit pas catastrophique, et la photographie également est maitrisée et agréable à l’œil, jouant parfois bien avec la profondeur de champ et l’obscurité. Tout le long du métrage, de sa courte durée, je me serais dis « non, c’est pas mauvais, mais voilà, c’est déjà vu ». Pourtant les idées pour dynamiser un peu la formule, on peut sans doute en trouver pleins. Tiens, en tuant l’héroïne principale en premier, plutôt que ce pauvre Matt ! En évitant le coup classique du personnage contaminé alors qu’on le sait depuis le début. Ou bien de commencer de manière légère avant de virer au gore bien sérieux, ce qui aurait créé une rupture et surpris. Car l’équipe derrière Feral est compétente. Mais compétente pour reproduire une formule que le spectateur connaît depuis les années 80. Mauvais film ? Non. Mais film que l’on peut apprécier ? Tout dépendra de la tolérance du spectateur, s’il parvient à être diverti et à passer outre tout ce côté prévisible, pour affronter ces infectés appelés Feral donc, qui ont beau être voraces et robustes, un coup de fusil en pleine face, ça te calme tout ce bon monde. En fait, ma plus grosse déception avec ce film, c’est clairement de voir Scout Taylor-Compton être limitée à ce genre de rôles, à ce genre de films. Etre réveillée au grand public par un remake d’une œuvre culte n’a pas forcément aidé, mais bon, elle n’est pas mauvaise actrice, c’est dommage, voilà !

LES PLUS LES MOINS
♥ Mise en scène et photographie appliquées
♥ Les effets spéciaux, bons
♥ Scout Taylor-Compton
♥ Ça se regarde
⊗ Cliché et prévisible
⊗ Le genre de film qu’on a déjà vu mainte fois
⊗ Même l’ordre des morts et les twists on les voit venir
note3
Feral se traîne une mauvaise réputation, sans doute car au final, il ne fait que reproduire ce que beaucoup d’autres ont déjà fait avant, souvent en mieux, en plus gore, en plus amusant, ou plus surprenant. C’est dommage, car techniquement, ce n’est pas mauvais, il y a de bonnes choses devant et derrière la caméra.


Titre : Feral
Année : 2017
Durée :
1h30
Origine :
Etats Unis
Genre :
Horreur
Réalisation :
Mark Young
Scénario :
Mark Young et Adam Frazier
Avec :
Scout Taylor-Compton, Olivia Luccardi, Lew Temple, Renee Olstead, Brock Kelly et Landry Allbright

 Feral (2017) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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