Un groupe d’étudiants conclut un accord avec un étrange personnage afin de voir leurs vœux exaucés. Mais ce qu’ils ignorent, c’est qu’ils devront en subir les terribles conséquences…
Avis de Cherycok :
J’avoue, lorsque je suis tombé sur ce film, j’ai été immédiatement intrigué. Une jaquette qui annonce un film d’horreur avec un tueur à tête de cochon et deux noms sur la jaquette qui interpelleront tous les amateurs de cinéma des années 80/90. Robert Davi (Les Goonies, Die Hard) et Clint Howard (Cocoon, Backdraft), deux trognes reconnaissables parmi toutes, cumulant à eux deux pas moins de 400 films et/ou séries TV. Oui, du lourd. Du lourd mais force est de constater que, n’étant clairement plus à la mode, ils semblent accepter tous les rôles qui se présentent, quitte à jouer dans d’obscures productions horrifiques fauchées et bas du front comme c’est le cas avec notre film du jour, le plus ou moins bien nommé Feast of Fear, réalisé par John Lechago (Magus, Killjoy 3, 4 et 5). Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, Feast of Fear est un mauvais film, sauvé du néant uniquement grâce à la présence des deux acteurs cités ci-dessus.
Feast of Fear nous raconte l’histoire d’un groupe de jeunes adultes qui vont être confrontés à des forces maléfiques suite à un accord conclu avec un mystérieux médium (Robert Davi). Voilà, c’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir sur ce scénario sans doute écrit sur un coin de table un soir de beuverie. La première minute du film va à elle toute seule donner le ton : Un verset de la bible ; un humanoïde à tête de cochon arrive sur sa Harley Davidson devant un fond vert dégueulasse de décor post apocalyptique ; une femme, elle aussi devant un fond vert immonde, se retrouve complètement à poil sur une énorme planche à découper puis finit dans une cage à oiseau de taille humaine ; retour en gros plan sur l’humanoïde à la tête de cochon nous permettant d’admirer de près la transparence de son masque en latex. Oui, ça fait à peine une minute que ça a commencé et déjà on dit que « Oula, ça va être douloureux ».
Et ça l’est. Dès l’apparition du groupe de teenagers, qu’on devine diminuer au fur et à mesure que le film avance, on sait qu’on va souffrir. Rien que leur jeu d’acteur en dit long sur le spectacle auquel on va assister. Ça joue comme des pipes, ça balance des répliques d’une nullité affligeante et, plus le film avance, plus on se rend compte que le scénario n’a aucun sens. Attendez, il y a un mec qui passe des pactes avec des gens. Ces gens sont envoyés au royaume de l’homme cochon taquineur de hachoir, et accessoirement joueur de musique métal ; il va les découper en petits morceaux car il doit nourrir « La Bête » afin qu’elle n’envoie pas ses créatures démoniaques lui séparer sa tête de porcidé du reste de son corps. Qui est la bête ? Aucune idée. C’est quoi ce royaume ? On ne sait pas. Pourquoi un homme cochon à la guitare électrique ? Allez savoir. Le film n’explique strictement rien et ne répond à aucune interrogation. Vous me direz, c’est sans doute mieux ainsi…
On sent immédiatement le manque ÉNORME de budget. Dès que le film s’essaie à l’image de synthèse, soit des fonds verts plus que voyants (parfois même ils tremblent !), soit avec un sang numérique dégueulasse, on se demande où est passé le budget d’à priori un million. C’est peu certes, mais certains ont fait beaucoup, mais alors beaucoup mieux, avec bien moins. On pourrait penser que l’argent est passé dans les cachets de Robert Davi et Clint Howard. Mais que nenni ! Le premier doit être à l’écran à peu près 8 minutes, et le second à peine 1 minute top chrono. Ah bah oui, c’est l’arnaque, surtout quand leurs deux noms sont sur la jaquette parmi les quatre qui y sont présents. Clairement, il n’y a pas grand-chose à retenir de ce Feast of Fear. Le jeu d’acteur est désastreux, le scénario n’a aucun sens, les CGI sont immondes, la mise en scène inexistante, le montage fait à la hache et la photographie ratée. On retiendra les plans boobs (ça fait toujours plaisir), les effets gores à l’ancienne (main coupée, tripaille à l’air, tête fendue en deux, …), assez nombreux et rigolos, la scène improbable de « concert » métal, et l’ambiance glauque craspec que nous annonçait la bande annonce. C’est mieux que rien me direz-vous, certes, mais si on prend le calvaire dans son ensemble, ça fait sincèrement peu.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Robert Davi et Clint Howart ♥ Les boobs et le gore |
⊗ La mise en scène ⊗ Le jeu d’acteur ⊗ La photographie ⊗ Les CGI ⊗ … |
Avec Feast of Fear, on est dans le bas de gamme de la bobine horrifique lowcost et la présence des excellents Robert Davi et Clint Howart n’y change rien. Comme disait si bien le célèbre poète culinaire Jean Pierre Coffe : « Mais c’est d’la merde ! ». |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Initialement sorti en 2016, le film est ressorti fin 2019 aux USA sur Amazon Prime Video sous le titre Pigster. Il est dédié au bassiste américain Joe Osborn décédé le 14 décembre 2018 d’un cancer du pancréas.
Titre : Feast of Fear / Pigster
Année : 2016
Durée : 1h05
Origine : U.S.A
Genre : Faut payer ses impôts…
Réalisateur : John Lechago
Scénario : John Lechago
Acteurs : Victoria De Mare, Alex Meth, Kate Stone, A’ja Noel, Adam Michael Gold, Victoria Levine, Robert Davi, John Karyos, Clint Howard, Al Burke