À la suite d’une tragédie brutale à Shadyside, dans l’Ohio, un groupe d’adolescents rencontre accidentellement le mal ancien responsable d’une série de meurtres brutaux qui sévissent dans leur ville depuis plus de 300 ans.
Avis de Rick :
Jeune réalisatrice méconnue du grand public, surtout vu qu’elle n’avait jusque là qu’un seul long métrage à son actif, Leigh Janiak avait su me surprendre justement avec son premier long, Honeymoon. De l’horreur intimiste, L’Invasion des Profanateurs à l’échelle d’un seul couple. Ce n’était pas parfait, loin de là, mais l’intention était louable et l’effort à saluer. Voir cette jeune réalisatrice signer non pas un, ni deux, mais trois films d’un coup pour le compte de Netflix, ça faisait un peu plus peur. Oui je sais, je ne rate pas une seule occasion pour dire du mal de la plateforme si populaire. Mais bon, désolé, mais au-delà de son tout numérique qui n’est pas pour moi, et bien, ce que produit Netflix, c’est du même niveau que tous les autres studios. Des films mauvais, parfois moyens, parfois sympathiques mais que l’on oubliera vite, puis quelques perles que l’on doit surtout grâce à des réalisateurs de talent (Scorsese par exemple). Mais bon, Leigh Janiak, pour sa trilogie donc, décide d’adapter des écrits de R.L. Stine, l’auteur des Chair de Poule donc, et de situer son premier film dans les années 90, le second dans les années 70, et le dernier 300 ans en arrière. Le tout en visant un R-Rated qui semble bel et bien salvateur sur le papier. Car bon, même si un seul film à son actif, je n’ai rien contre la réalisatrice, les romans Chair de Poule, et bien j’ai grandis avec mine de rien, et l’ambition de vouloir faire une trilogie adaptant l’auteur mais en visant un public un brin plus adulte (un R Rated, chez nous, ça ne fait qu’un moins de 12 ans basiquement), c’était du tout bon pour me rendre curieux. Et ce malgré des avis mitigés, certains criant au produit mal écrit mal filmé et opportuniste visant un public d’adolescents attardés, tandis que d’autres trouvent le tout bien sympathique. Il faut se faire son avis, et donc, pour moi, vous parler de mon impression sur ce premier film, se déroulant donc en 1994, et mettant en scène une bande d’adolescents dans une ville qui porte la poisse, puisqu’ayant régulièrement des meurtres en série.
La scène d’ouverture ne ment pas, allant chercher son influence du côté de Scream, et pourquoi pas, Scream étant, peu importe ce que l’on en pense (je ne suis pas fan du tout) une influence majeure du cinéma horrifique des années 90. Et puis bon, dés le début, on nous met du néon, donc je vais être clément… Trêve de plaisanterie, le métrage a le mérite de nous mettre dans le bain en quelques minutes, avec une tuerie dans un centre commercial, avant que le tueur lui-même ne se prenne un headshot, et que l’on puisse enfin passé cette introduction nous présenter notre bande de winners… euh de héros. Qui ne sont pas toujours bien doués. Enfin, c’est un peu le genre du slasher qui veut ça en même temps, car Fear Street, cette première partie du moins, est un slasher. Surnaturel oui, mais slasher tout de même, avec un, enfin en fait plusieurs tueurs masqués qui vont s’en prendre à nos héros, bien stéréotypés comme il faut. Oui, on a le geek qui sait tout sur la situation, le mec qui a de vraies idées de merde (on aura droit à un « toi tu vas surveiller là-bas et moi je vais là-bas »… Le classique Séparons nous quoi), l’héroïne plus forte que tout le monde, et son ancienne petite amie, source de tous les problèmes, qu’il faut sauver à tout prix, quitte à sacrifier l’ensemble du casting secondaire. Oui, aucune surprise, niveau personnages, ça ne vole pas haut. Ce n’est pas vraiment là que l’on attendait le film de toute façon. Niveau scénario, c’est aussi du très classique, avec une malédiction et des tueurs increvables. À voir évidemment comment l’ensemble va évoluer avec les deux suites, mais en l’état, c’est très classique, et relativement prévisible. Surtout que mine de rien, l’ensemble dure 1h47, et c’est finalement sans doute son plus gros souci, c’est trop long.
Quand tout semble rentrer dans l’ordre mais que l’on voit qu’il reste 20 minutes, on sait très bien qu’un ultime rebondissement final va apparaître et relancer la machine. C’est dommage, car à côté de ça, mine de rien, la mise en scène n’est pas mauvaise, d’ailleurs tout l’aspect technique n’est pas mauvais. Les meurtres eux ne sont pas trop inventifs ni trop sanglants, mais ça gicle malgré tout plus que dans une production du même style venant de chez Blumhouse, et c’est appréciable, et malgré le côté prévisible de l’ensemble, on ne va pas se mentir, ça reste tout à fait rythmé et donc jamais ennuyeux. Ce slasher à la cool plutôt coloré (au néon) et baignant dans une ambiance musicale typée années 90 fonctionne bien, à condition qu’on ne lui en demande pas trop, et que l’on en accepte les nombreux défauts que le scénario ne cherche même pas à éviter, un peu comme si le film embrassait les défauts inhérents du slasher, ce qui est, dans le fond, assez étrange. Défaut dans la fidélité avec l’œuvre littéraire ? Je ne sais point. Tout ça pour dire que voilà, Fear Street Part 1, ça n’innove en rien, ça embrasse tous les clichés possibles et imaginables, mais ce n’est pas pire que ce que l’on trouve ailleurs. Ni meilleur. Un produit assez grand public de base en fait, à quelques effusions de sang près. Divertissant, et puis voilà.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Techniquement fort sympathique ♥ Assez bien rythmé ♥ Bon bodycount |
⊗ Trop long et trop prévisible ⊗ Beaucoup de clichés ⊗ Au final assez soft |
Cette première partie a bien des défauts, mais finalement, se regarde également plutôt bien. C’est cliché, prévisible, assez soft, mais rythmé, bien filmé, et relativement divertissant. |
Titre : Fear Street: Part One – 1994
Année : 2021
Durée : 1h47
Origine : U.S.A.
Genre : Horreur
Réalisation : Leigh Janiak
Scénario : Leigh Janiak et Phil Grazadier d’après R.L. Stine
Avec : Kiana Madeira, Olivia Scott Weich, Bengamin Flores Jr, Julia Rehwald, Maya Hawke, Charlene Amola, David Thompson et Noah Garret
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