[Film] Fast And Furious 7, de James Wan (2015)

À la suite des événements de Londres, Deckard Shaw cherche à venger la mort de son jeune frère. Le redoutable truand est prêt à tout pour éliminer Dominic Toretto et ses proches. Une milice privée vient d’enlever un mystérieux hackeur se faisant appeler Ramsay qui a créé un système de traçage révolutionnaire ; cet outil ultra-perfectionné et d’une diabolique efficacité ne doit en aucun cas tomber entre de mauvaises mains.


Avis de John Roch :
Après un sixième opus décevant, Justin Lin ne revient pas pour Fast and Furious 7. Ce n’est pourtant pas une question de qualité de son métrage, mais une question d’emploi du temps, car la pré-production du septième film commence alors que le précédent est encore en post-prod. Pour finir Furious 6, Lin cède donc sa place à James Wan, qui signe son premier blockbuster. C’est avec curiosité de voir comment celui qui a livré Saw et Conjuring allait aborder la saga, c’est sans compter sur le fait qu’il avait déjà prouvé être parfaitement capable de torcher des scènes d’action tout à fait correctes avec Death Sentence, son justicier dans la ville à lui. Comme promis dans la scène post-générique de Furious 6, Han re-meurt et replace Fast and Furious Tokyo Drift dans la chronologie de la saga, mais ça on le verra plus bas. C’était surtout l’occasion de teaser le grand méchant de ce septième opus, Deckard Shaw, alias Jason Statham qui est introduit dès les premières secondes du métrage, où il rend une petite visite à son frère Owen, dans un hôpital qu’il a saccagé à lui seul, car seul il opère. Il veut venger la non-mort de son frère, ce qui va perturber l’existence désormais tranquille de la famille Toretto, dans laquelle Brian est désormais un père de famille modèle au volant d’un monospace, pendant que Dom tente de redonner ne serait-ce qu’un soupçon de mémoire à Letty. Le reste du crew se réunit pour l’enterrement de Han, et se promet qu’il n’y aura plus de funérailles (« à par un », sortie tout droit de la bouche de Paul Walker, c’est un brin douteux, même s’il parle de celui du méchant). Une histoire de vengeance donc, sans Dwayne Johnson qui est à l’hosto après s’être fait défoncer par Statham, car Hobbs n’apparaît qu’au début et à la fin du métrage, d’autant plus dommage qu’il est transformé en machine à punchlines. La famille unie contre un seul gars, bien énervé de surcroît ? C’est dans cette direction que part Fast and Furious 7, mais tenir 2h17 avec une menace unique ne suffit pas, le scénario introduit alors Mr. Nobody, boss d’une branche secrète du gouvernement qui propose à Dom de récupérer l’œil de dieu, un système de tracking tellement surpuissant que personne ne peut plus échapper à celui qui le possède, des mains de… méchants non introduits, mais qu’importe, ils sont beaucoup, ils sont armés, ils ont des bagnoles, de quoi assurer le quota de scènes d’action que juste les apparitions de Shaw n’auraient sans doute pas permis, on passera sur le fait que ça aurait pu être ses hommes de mains à lui.

Car pour le personnage de Statham, on parle bien d’apparitions, le temps de faire coucou, tenter de dégommer du Baboulinet, et disparaître aussitôt. Si le scénario a la bonne idée de se débarrasser des sous-intrigues habituelles de la saga, n’en conservant qu’une seule (Letty qui n’a pas la mémoire dans la peau), il se perd dans une écriture franchement pas fine, qui se contente de faire le minimum pour construire une histoire autour des scènes d’action, et non le contraire. L’action justement, James Wan s’en tire avec les honneurs, en plus de donner des poursuites pleines de tôles froissées et d’explosions dans tout les sens, le réalisateur profite de la présence de Statham pour offrir des scènes de baston mémorables, puisqu’il fera face à Dwayne Johnson et Baboulinet. Castagnes toujours avec deux poids lourds au casting, car si coté gentils on gagne Kurt Russell dans le rôle de mr. Nobody, et Nathalie Emmanuel qui joue Ramsey, une hackeuse, chez les bad guys, outre Djimon Hounsou, sont présents Tony Jaa le Muay-Thai Warrior et Ronda Roussey, qui ,après Gina Carraro dans le film précédent, prête ses talents de combattante au métrage. Pour ceux qui est de l’automobile, hormis la fameuse scène du saut entre les trois tours, et les voitures qui font du parachute, qui confirme le goût de la saga à donner dans la surenchère sans pour autant arriver à un résultat qui ne vire pas au ridicule, Fast and Furious 7 reste dans la continuité des précédents, ainsi le siège d’un bus armé jusqu’aux dents s’avère réussie, et le final qui combine bastons, cascades, explosions et Dwayne Johnson qui bouge enfin son boule s’avère jouissive, malgré un coté Transformers pas vraiment nécessaire avec un drone qui fait sauter tout ce qui passe dans son viseur, un détail car ce final est un pur concentré d’action non stop qui dure une bonne demi-heure.

Impossible de parler de Fast and Furious 7 sans évoquer le drame qui a secoué le tournage : le décès tragique de Paul Walker dans, ironie du sort, un accident de la route. Vin Diesel est terrassé, Walker étant un grand ami en dehors des tournages (il a d’ailleurs nommé sa fille Pauline, et est très proche des enfants de l’acteur) , Michelle Rodriguez a avoué plusieurs années après avoir passé une période en compagnie de substances illicites pour surmonter ce drame, quant à Jordana Brewster, le tournage a été particulier puisque ses scènes avec Brian ont été mises en boite après le décès de l’acteur. La sortie est retardée et plusieurs moyens sont mis en œuvre pour remplacer l’acteur, de l’emploi de ses frères au deep fake, avec plus ou moins de succès. Un hommage est également annoncé en fin de métrage, ce qui a certainement boosté la carrière du film et lui a fait passer le milliard de dollars de recette. Mais qu’importe car celui-ci vaut la peine d’être vu, il fait office d’adieu à Brian qui va couler des jours heureux, mais aussi à Paul Walker, pour lequel Baboulinet récite quelques lignes en voix off, car lorsque Dom Toretto s’arrête de parler, c’est à Vin Diesel de s’exprimer. Les dernières minutes de Fast and Furious 7 sont d’une émotion qu’on aurait jamais cru voir dans la saga, c’est un hommage sincère et émouvant de la part d’un Vin Diesel que l’on a jamais vu aussi impliqué dans une scène, peut être parce-qu’il ne la joue pas, mais parce-qu’il l’a vit.

Le point Han: reprenons : Han meurt dans un accident pendant une poursuite dans Fast and Furious Tokyo Drift. Il re-meurt dans la scène post générique de Furious 6, et l’horrible vérité éclate : Shaw est le coupable. Il re-re-meurt dans Fast and Furious 7, au cas où si on n’aurait pas compris. Sa mort permet de dresser une chronologie de la saga :

  • The fast and the furious
  • 2 fast, 2 furious
  • Fast and furious
  • Fast 5
  • Furious 6
  • Les vingt premières minutes de Furious 7
  • The fast and the furious: Tokyo drift (l’occasion de revoir cette tête d’endive de Sean, qui a perdu sa course contre Baboulinet)
  • Le reste de Furious 7

LES PLUS LES MOINS
♥ Des poursuites, des bastons, des explosions de partout
♥ James Wan multiplie les idées de mise en scène
♥ Un casting de folie
♥ L’ hommage à Paul Walker, sincère et émouvant
⊗ Dwayne Johnson en retrait
⊗ Une surenchère qui ne fonctionne pas tout le temps
⊗ Quelques longueurs
⊗ Un scénario bateau
Avec Fast and Furious 7, la saga revient en grande forme. James Wan ne bouleverse pas la saga mais livre un opus tout à fait recommandable, doublé d’un hommage réussi à la disparition tragique de Paul Walker.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Premier film de la saga a passer le milliard de dollars de recette.
• Denzel Washington était prévu pour jouer le rôle de mr. Nobody.
• Jason Statham devait à la base jouer le rôle de Owen Shaw.


Titre : Fast and furious 7 / Furious 7
Année : 2015
Durée : 2h17
Origine : U.S.A
Genre : For Paul
Réalisateur : James Wan
Scénario : Chris Morgan

Acteurs : Paul Walker, Vin Diesel, Dwayne Johnson, Jason Statham, Jordana Brewster, Ludacris, Tyrese Gibson, Michelle Rodriguez, Kurt Russell, Nathalie Emmanuel, Djimon Hounsou, Tony jaa, Ronda Roussey

 Fast & Furious 7 (2015) on IMDb


 

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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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