Un des membres de l’équipe de Ray Breslin est capturé et enfermé dans Hades, une nouvelle prison de haute sécurité. Son équipe va tout faire pour le sauver.
Avis de Rick :
Escape Plan en 2013, c’était du retour au divertissement con bête et méchant des années 80, mais qui pour la première fois donnait la vedette à la fois à Stallone et à Schwarzenegger. Pas pour des petits rôles façon Expendables, mais vraiment les rôles principaux. Alors oui, c’était très classique, très prévisible, très cliché, il y avait des incohérences, mais ça faisait clairement le taf. C’était old school, et c’était ce que l’on attendait de lui. Pas de bol, les producteurs ont décidé qu’il était temps de faire des suites. Car oui, pas une suite, mais deux, tournées bout à bout. Pour ce second opus, c’est Steven C. Miller, habitué des DTV d’action, qui prend la relève à la mise en scène. Stallone revient, mais adieu Schwarzenegger. Mais avec Stallone, on se dit que l’on peut alors garder un certain gage de qualité, et surtout que bon, ce ne sera pas si fauché que ça. Pas de bol, on comprend bien vite que Stallone, bien qu’étant sur la pochette et étant souvent cité en premier, n’a qu’un rôle ultra secondaire et que le métrage ne le fera apparaître en tout et pour tout que 15 minutes. Ça ne condamne pas immédiatement le film certes, mais bon. Par contre il est vrai qu’avoir Steven C. Miler réalisateur, ça fait plus peur. Vous ne le connaissez pas ? Laissez moi vous éclairer. Certes il n’a pas beaucoup de films à son actif, mais il sera passé en début de carrière à la fin des années 2000 par des films d’horreur bas de gamme (Automaton Transfusion, Scream of the Banshee) au film déjà un peu plus fortuné Silent Night (remake de Douce Nuit, Sanglante Nuit) en 2012, avant d’aller dans le DTV d’action, avec Submerged, puis Extraction, Marauders et First Kill avec Bruce Willis. Sans oublier un petit détour avec Nicolas Cage et John Cusack pour le DTV Arsenal, en affublant le pauvre Nic d’une hideuse perruque et d’une moustache de Russe.
Et malheureusement, sa participation à la carrière de Stallone ne sera pas inoubliable, car Escape Plan 2 (ou Evasion 2 en VF) est mauvais à quasi tous les niveaux. Stallone sera donc en arrière plan, tout comme Dave Bautista avec qui il est censé partager l’affiche, et notre héros du jour sera Huang Xiaoming, que l’on a pu apercevoir chez Wilson Yip (Ip Man 2), chez Andrew Lau (The Guillotines), Wong Jing (The Last Tycoon) ou encore chez John Woo (The Crossing). Et en se renseignant un peu, on comprend rapidement ce choix, car Escape Plan, bien que sympathique, n’a pas été un grand succès. C’est grâce à la Chine que le métrage a réussi à rentrer dans ses frais. Du coup, pour cette suite, rien d’anormal à voir qu’il s’agît d’une co-production avec la Chine, et que notre héros soit Chinois. Voilà, le cours d’histoire est terminé, revenons au métrage. Car si tout cela explique la direction de ce second métrage (marché chinois, coproduction, budget plus petit, sortie DTV), et bien la qualité du produit sous nos yeux reste indéniablement discutable. Voir non, c’est mauvais. Scénario confus, personnages transparents, mise en scène peu inspirée (et oui, foutre des néons partout, si la qualité n’est pas au rendez-vous, ça ne me rendra pas clément), et un montage chaotique de chez chaotique. On passe d’une scène à l’autre sans raison, les scènes d’action sont souvent trop découpées et débarquent également sans franchement que l’on sache leur but, pourquoi elles sont là. On passe d’une scène en prison à une course poursuite (molle) en voiture, mais sans raisons. Et dans tout ça, Stallone reste derrière son bureau, sors son flingue de temps en temps, et nous balance des phrases sans trop savoir ce qu’il fait là.
Du coup, ce Evasion 2 devient très rapidement pénible à regarder, puisque l’on n’arrive jamais à comprendre l’intérêt du film, ce qu’il s’y passe, et pourquoi ce qui arrive arrive véritablement. On a notre nouveau héros enfermé dans une prison (on ne saura que plus tard pourquoi, la routine, on est habitués), le tout éclairé par des néons aux couleurs vives, et puis voilà, on a le méchant gardien, le tout géré par une intelligence artificielle (c’est dans l’ère du temps on me dira) qui en fait ne fou rien de tout le film, et la prison, c’est l’anarchie, on force les prisonniers à se battre entre eux, et le gagnant aura droit à une heure en aire de repos avec musique douce et livres. L’idée aurait pu être sympa, mais au final, le tout est tellement peu exploité que non, rien à faire. On suit une aventure proche de l’intérêt néant, où même lorsqu’il se passe quelque chose, on reste comme à la porte du film. L’action, malgré la présence dans le premier rôle d’un artiste martial, n’est pas exceptionnelle, souvent expéditive, et l’ensemble est souvent filmé de beaucoup trop près, avec une steadycam ne rendant pas toujours l’action lisible, et le tout pas franchement aidé par le montage, allant du chaotique à l’illisible, et semblant souvent laisser passer tous les faux raccords possibles et imaginables. Même Stallone semble peu concerné et juste présent pour toucher son chèque, car après tout, s’il est crédité en premier au générique, ce n’est pas pour son temps de présence à l’écran, mais bien parce qu’il était le mieux payé sur le film. Triste.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ On se dit que le premier était plutôt sympa | ⊗ La mise en scène ⊗ Le scénario un peu chiant ⊗ Le montage ultra chaotique ⊗ Stallone là pour toucher son chèque |
Ce Escape Plan 2 n’est clairement pas bon, et nous fait revoir à la hausse le jugement du premier film, actionneur basique sympathique. Ici, tout est vide, tout est chiant, on s’ennuie d’un bout à l’autre face à des scènes d’action tournées et montées n’importe comment. |
Titre : Evasion 2 – Escape Plan 2 Hades
Année : 2018
Durée : 1h36
Origine : Etats Unis / Chine
Genre : Action
Réalisation : Steven C. Miller
Scénario : Miles Chapman
Avec : Sylvester Stallone, Dave Bautista, Huang Xiaoming, Jesse Metcalfe, 50 Cent, Wes Chatham et Chen Tang
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