[Film] Épouvante sur New York, de Larry Cohen (1982)

A Manhattan, les forces de police sont confrontées à plusieurs crimes aussi atroces qu’étranges. Au même moment, un énorme monstre volant est aperçu dans le ciel de New York.


Avis de John Roch :
Il suffit à Larry Cohen de voir une chose longtemps pour imaginer une idée. Pour Épouvante sur New York, il n’aura fallu qu’ un regard sur le Chrysler Building pour se dire que ce serait cool de voir un dragon s’ y poser pour faire son nid. On reconnaît bien ici la patte de l’ auteur qui part d’ un point de départ simple et original mais qui livre un script malin que lui seul pouvait mettre en scène, tout comme ceux de Meurtres sous Contrôle, Le Monstre est Vivant, The Stuff ou L’ambulance. Normal pour un réalisateur qui a toujours tenu à contrôler ses œuvres, à ne pas les diriger dès lors que ses scénarios devenaient de trop grosses machines et à ne pas quitter le circuit indépendant pour ne pas perdre en liberté créative. C’est ce qui est arrivé sur le tournage de J’ Aurai ta Peau, qui s’est rapidement transformé en enfer financier dont Larry Cohen à tout fait pour se faire virer. Il ne lui aura pas fallu plus de 6 jours pour écrire, recruter David Carradine, Richard Roundtree et Michael Moriarty puis préparer à tourner ce qui est aussi bien un hommage à la SF ringarde des années 50 qu’ un film de monstre géant qui prend place dans le ciel de Manhattan.

Dans Épouvante sur New York, la population est soudain terrorisée par ce qui semble être un oiseau qui s’ abat sur qui traîne sur les toits des grattes ciels de la grosse pomme, qui se trouve être le Quetzalcoatl. Larry Cohen puise dans la Mythologie aztèque pour faire exister son histoire et c’est assez judicieux, cela permet de mettre en place une sous-intrigue qui revient aux sources du mythe mêlant enquête policière et culte de l’autosacrifice. Épouvante sur New York fait parti de ces films de monstre géant qui ne se repose pas uniquement sur ce concept et n’en oublie pas de rendre ses personnages intéressants et attachants. C’est le cas des deux inspecteurs de police aux avis radicalement tranchés sur l’ enquête, mais surtout du personnage interprété par Michael Moriarty: Quinn. Chanteur raté et homme à tout faire qui trempe dans des affaires louches, c’est une forme de chance le jour où il découvre le nid du Quetzalcoatl, qui devient alors un symbole de vengeance pour un homme qui souffre d’ un complexe d’ infériorité qui goûte au pouvoir en s’ improvisant sauveur de New York. Épouvante sur New York est un film qui va au-delà de son postulat de départ et sait captiver sur la longueur non sans humour, mais en se concentrant d’ avantage sur cette troisième sous-intrigue, il y a un manque d’ équilibre qui se crée.

Ainsi l’ enquête sur les sacrifices devient superflue, réglée dans un final trop expéditif. Cela permet aussi d’ économiser sur les apparitions du Quetzalcoatl pour des questions de contrainte budgétaire mais malgré la qualité du script, il est tout de même frustrant de ne pas voir d‘ avantage une créature qui va ravir les amateurs d’ effets spéciaux à l’ ancienne. Le Quetzalcoatl bénéficie du savoir faire de David Allen, génie de la stop motion dont le travail peut être admiré aussi bien dans des productions Full Moon ( Dolls, Puppet Master, Subspecies, Demonic Toys…) que dans d’ autres plus prestigieuses (Willow, Chérie, j’ai Rétréci les Gosses, Le Secret de la Pyramide…), qui anime une créature qui a certes pris un coup de vieux mais étonne toujours de par la qualité de l’animation qui se ressent dans quelques plans encore spectaculaires et un final en forme d’ hommage à King Kong qui conserve un certain charme. Épouvante sur New York est un film de monstre géant réussi. L’ intrigue et les personnages sont intéressant, c’est bien écrit et si le monstre est au final peu présent le métrage, il rempli tout de même son contrat en contournant ses limites budgétaires à l’aide de son scénario tout en montrant le plus de choses possible à l’ écran.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le scénario
♥ Les effets spéciaux qui ont du charme
♥ Le final
♥ Le casting
♥ Un film de monstre qui n’ oublie pas de rendre ses personnages intéressants
♥ L’ humour
⊗ La fin
⊗ Le manque d’ équilibre dans les sous-intrigues

Épouvante sur New York fait partie de ces films de monstre géant qui ne se repose pas uniquement sur ce concept et n’en oublie pas de rendre son intrigue et ses personnages intéressants. Le métrage sait captiver sur la longueur et contourne ses limites budgétaires avec un script au point de départ simple mais original et malin.


Épouvante sur New York est disponible en Combo Blu-ray / DVD chez Rimini Editions au prix de 24.99€.

En plus du film, on y trouve: Épouvante sur New York : effets spéciaux et stop motion par Jean Manuel Costa, réalisateur, spécialiste de la stop motion, le commentaire audio de Larry Cohen, le film-annonce et le livret Un drôle d’oiseau conçu par Marc Toullec



Titre : Épouvante sur New York / Q: the Winged Serpent
Année : 1982
Durée : 1h33
Origine : USA
Genre : The Giant Claws
Réalisateur : Larry Cohen
Scénario : Larry Cohen
Acteurs : Michael Moriarty, Candy Clark, David Carradine, Richard Roundtree, James Dixon, Malachy McCourt, Fred J. Scollay, Peter Hock

Q: The Winged Serpent (1982) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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