Plusieurs personnes se retrouvent dans le dernier métro. Après un arrêt soudain, une partie des passages reçoivent un message. Membres d’une secte religieuse, ils vont se transformer en tueurs et les traquer sans pitié.
Avis de Rick :
Il y a des films dont on n’attend pas forcément grand-chose. End of the Line en fait parti. Petit film Canadien n’ayant pas coûté grand chose (environ 200 000 dollars Canadiens), réalisé par Maurice Devereaux, qui n’est pas très actif (3 films en plus de 10 ans), End of the Line suit la voie des nombreux films se déroulant dans un train ou dans les tunnels de train, après Midnight Meat Train, Creep et d’autres. Pourtant, End of the Line s’en éloigne très rapidement pour suivre une voie différente, celle du huit clos, avec un groupe de personnages essayant de survivre par tous les moyens, et en remplaçant le classique tueur en série par une secte religieuse. Bref, un peu de nouveauté dans un lieu devenu commun dans le cinéma d’horreur. Pourtant, en analysant bien le film, on pourra lui trouver de nombreux points communs avec d’autres films du genre, notamment La Nuit des Morts Vivants de George A. Romero. Sans les zombies, bien entendu. Et au final, ce mélange d’influences, de choix et autres font de End of the Line un film tout à fait recommandable malgré ses défauts.
La première partie, classique mais maîtrisée, nous présente les différents personnages principaux de l’intrigue. Le film ne se déroule que sur une seule (et longue) nuit, et les personnages nous sont présentés au fur et à mesure grâce à des retours en arrière plutôt astucieux. Nous suivons quelques personnages jusqu’à un certain point, puis retournons en arrière pour en suivre d’autres jusqu’à ce même point crucial de l’histoire. On s’identifie très rapidement à certains des personnages, pendant que l’on en déteste d’autres par la même occasion. Les traits sont certes souvent grossis, mais ne gênent en aucun cas. On retrouvera forcément dans le lot le peureux, le traitre, la fille intelligente, le pervers. Premier point qui ne joue pas forcément en la faveur du film : certains acteurs ne sont pas franchement convaincants. Mais de manière générale, et encore plus si on compare avec les anciens travaux de Devereaux, rien qui ne choque véritablement, d’autant plus que le reste du film a bénéficié d’un soin particulier.
Après cette présentation de tous les personnages, agrémentées de quelques scènes chocs (la scène d’ouverture, qui surprend, la scène du suicide), la moitié des passagers du train dans lequel se trouvent nos personnages reçoivent un message sur leur bipper. Faisant parti d’une secte religieuse, ils viennent de recevoir l’ordre de tueur tous les non croyants pour les envoyer au paradis. L’heure de l’apocalypse est arrivée. C’est à partir de là que le métrage prend des airs de La Nuit des Morts Vivants, avec son groupe de survivants barricadés dans une salle de repos. Devereaux, avec peu de moyens, parvient à nous faire croire à son histoire, en la développant et en ne reculant devant rien. Son propos sera volontairement sans concessions et rentre dedans, et certaines scènes chocs viendront soutenir sa vision. Et contrairement à La Nuit des Morts Vivants, ou encore les récents films se déroulant dans les tunnels du métro ou tout simplement dans le train, Devereaux, en faisant de son groupe de tueurs des fanatiques religieux, leur donne parfois la parole, et les rend véritablement flippants, et détestables.
La grand-mère qui mène la troupe, surjouant comme il faut, en devient finalement délicieuse, à la fois fascinante, énervante et flippante de par ses réactions. Le plus marquant dans la description de cette secte religieuse finalement, c’est bien que leurs membres sont divers, et qu’ils pourraient être des gens que l’on connaît : notre copine, un adolescent, une grand-mère, un contrôleur. Des personnes à priori comme nous, paumées, qui se tournent vers la pire chose qui soit, en oubliant totalement le reste. Des personnes qui refusent d’écouter quoi que ce soit et sont bloquées dans leurs convictions. Quand le groupe de survivants est alors prêt à tout pour s’en sortir, quitte à mettre de sérieux coups de haches en pleine tête, on ne peut finalement que jubiler devant les mises à mort, la plupart du temps extrêmement sanglantes, et n’hésitant pas à aller là où ça fait mal.
Car End of the Line est très sanglant, pour le plus grand plaisir des fans du genre. Hache dans la tête, coups de couteaux, décapitations. Quand on se retrouve à luter pour sa propre survie face à ce genre de personnes, plus rien ne compte, et c’est finalement à qui frappera le premier et frappera le plus fort qui importe. Tout le monde est prêt à sauver sa peau, et malgré la peur, avant tout de mourir, ou parfois d’ôter la vie, c’est ce doute, parfois leur colère ou leurs actions sous le stress qui les rendent crédibles et rend le film encore plus attachant. End of the Line se veut donc réaliste, sombre, sans espoir (il faut voir la fin pour comprendre), et surtout pas si stupide qu’il en a l’air. Le final notamment, libre à interprétation, peut être vu comme une dernière note extrêmement sombre au métrage. Réellement flippant dans son propos, réaliste par ses personnages, gore quand il le faut, rythmé de bout en bout, et de plus maîtrisé en terme de mise en scène et habillé d’une bande son répétitive mais réussie, End of the Line souffre de défauts inhérents aux petits budgets fauchés (pauvreté de certains décors, grain prononcé dans les scènes obscures, qualité d’interprétation variable) mais reste une très bonne surprise, et un très bon film de genre au message très agressif qui peut faire froid dans le dos.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un fond intéressant ♥ Des passages stressants ♥ C’est sanglant ♥ Bonne ambiance |
⊗ Des acteurs inégaux ⊗ Peu de budget (mais plutôt bien géré) |
Une ambiance vraiment prenante et stressante pour une critique de la religion assez rentre dedans. |
Titre : End of the Line – Le Terminus de L’horreur
Année : 2007
Durée : 1h34
Origine : Canada
Genre : Horreur
Réalisateur : Maurice Devereaux
Scénario : Maurice Devereaux
Acteurs : Ilona Elkin, Nicolas Wright, Neil Napier, Emily Shelton et Tim Rozon