[Film] End of a Gun, de Keoni Waxman (2016)


Decker, un ancien agent fédéral, mène une vie paisible d’agent de sécurité dans un centre commercial. Un jour, il rencontre Lisa, une femme battue par son petit ami. En voulant la défendre, Decker tue l’homme violent. Lisa lui fait alors une proposition. Elle lui demande de l’aider à récupérer deux millions de dollars qui seraient cachés dans le coffre de la voiture du défunt. Petite difficulté, le véhicule se trouve immobilisé dans les locaux de la police. Lisa et Decker parviennent néanmoins à récupérer la somme. Decker comprend alors que l’argent appartenait à un caïd de la pègre, qui entend bien récupérer son magot. Decker et Lisa doivent fuir au plus vite…


Avis de Cherycok :
C’est le retour du réalisateur fétiche de Steven Seagal des années 2010 avec cette 7ème collaboration avec Keoni Waxman, le seul qui semble arriver à faire bouger un minimum la carcasse de Steven « Saumon Anciennement Agile » Segal. Oui, mais ça, c’était avant car Seagal a, au moment du tournage, 64 ans, doit faire 150kg, et il n’a clairement plus, mais alors plus du tout, envie de faire des efforts. Est-ce que Waxman va arriver malgré tout à faire quelque chose avec ce matériau de départ ? C’est bien moins sûr. Mais au moins, il a réussi à persuader Seagal d’être là tout le film, ce qui est déjà une petite victoire en soit. Mais là ou pas là, End of a Gun est un sacré calvaire et il faut avoir le cerveau solide pour avoir envie de s’infliger une nouvelle bonne grosse purge de l’autre gros tas.

Le film se passe soit disant à Paris, mais il a en fait été tourné à Bucarest, en Roumanie. Autant le public américain ne pourrait y voir que du feu, autant en tant que français, le subterfuge ne passe jamais. Et y mettre des inserts de monuments de Paris et des plans aériens de la ville n’y change rien, surtout quand au détour d’un plan, on remarque des plaques d’immatriculation roumaines. Le scénario tombe dans les travers d’il y a quelques films et devient rapidement brouillon, voire incompréhensible. C’est écrit avec les pieds, aussi bien l’histoire que les personnages et c’est souvent vide de sens. Ça balance des infos souvent très floues, on ne sait par exemple pas ce que peut bien foutre Seagal à « Paris » ni ce qu’il est réellement. On nous fait miroiter des choses tout le long pour au final jamais nous les montrer. C’est catastrophique. Sans compter que ça dit souvent absolument n’importe quoi. Apparemment, pour les américains, c’est légitime en France de tuer si tu te sens en danger. Apparemment aussi, on peut fumer absolument partout en France, même dans les lieux accueillant du public. En même temps, ils arrivent à faire passer Bucarest pour Paris auprès du public américain, alors ils ne sont pas à une inexactitude (voire une grosse connerie) près. Ah, et ces figurants qui essaient de parler français alors qu’ils ne semblent pas connaitre un seul mot de français, c’est quand même assez fendart (ou c’est à ce facepalmer, c’est au choix). Et puis c’est bavard, que c’est bavard, avec des dialogues souvent très risibles récités sans aucune émotion quel que soit l’acteur qui les balance. Seagal n’en a plus rien à foutre et sort des phrases tel un robot. Rien n’a de vie ici. Et comme l’action n’est que peu présente, forcément on s’emmerde. On s’emmerde méchamment même. C’est plat, à l’image de la mise en scène sans entrain, de la photographie terne, ou de la musique lambda. Parce que, au final, il n’y a que peu d’action et on s’ennuie quand même sévèrement entre la scène d’action du début et celle de la fin qui, même si elles ne sont pas terribles, ont le mérite de bouger un peu.

Comme depuis quelques temps, Seagal passe son temps à bouger ses bras un peu n’importe comment durant les combats, il nous sort une fois de plus son fameux moulinet de bras qui finit par devenir ridicule. Mais il le fait sans jamais bouger d’un centimètre au niveau du sol. C’est trop fatigant de marcher. Alors les ennemis viennent s’empaler sur lui un à un, il se contente de vaguement leur mettre des gros taquets et eux partent valdinguer sur le mobilier qu’il y a à proximité. Et vu que c’est filmé / monté avec les pieds, on ne comprend parfois même pas ce qu’il se passe. Remarque, c’est une technique comme une autre pour cacher la misère, mais ce n’est clairement pas la meilleure de ces techniques tant le résultat est assez dégueulasse à voir. Même les gunfighs ne valent pas un pichet de cidre, ils sont lents, mous, maladroits et on a vraiment l’impression que tout le monde a baissé les bras. Quand il ne se bat pas, il fait ce qu’il a pris l’habitude de faire depuis pas mal de films maintenant, façon cahier des charges, mais son cahier des charges à lui qu’il a écrit lui parce que, faut pas déconner non plus. D’abord, ne jamais trop bouger. Parce que faire des efforts, pfff, trop fatigant. Si vous le voyez courir dans un film, ce n’est pas lui mais sa doublure. Ensuite, avoir le cheveu impeccable. C’est moche ? Pas grave, lui ça lui plait. Ensuite, les lunettes, de soleil ou colorées, qu’il ne quitte plus, histoire qu’on ne puisse plus voir qu’il n’y a plus aucune étincelle dans les yeux. Il doit aussi prononcer des répliques semi-philosophiques, parfois mystérieuses, avec une voix étouffée et monocorde, parce qu’apparemment ça fait classe. Sa tenue vestimentaire doit cacher au possible son énorme bide, même s’il faut prendre 2 tailles en dessous et que les boutons menacent à chaque seconde de lâcher prise et d’être éjectés sur le caméraman. Il doit emballer une jeunette, si possiblement physiquement intelligente, même s’il a l’âge d’être son grand-père, parce que Seagal est beau, très beau, du moins c’est ce qu’il semble croire. Et puis il doit être trop fort et il doit toujours avoir un train d’avance parce que, vous voyez, c’est lui la vedette ici. Voilà, c’est comme ça et pas autrement, et c’est ça que veulent ses fans de toutes façons. Enfin, ce qu’il reste de ses fans car on a dû en perdre un sacré paquet après le nombre incalculable de bouses qu’il vient d’enchainer.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le début et la fin bougent un peu ⊗ Très bavard
⊗ Le jeu d’acteur
⊗ Steven Seagal s’en fout
⊗ La mise en scène aux fraises
⊗ La photographie, terne
On continue de s’enfoncer dans les abysses de la filmographie de Steven Panda Bouffi Seagal avec un nouvel étron cinématographique qui ne vaut pas un pichet de cidre. Au moins Seagal est là du début à la fin, ça change un peu. Allez, plus que six à voir !



Titre : End of a Gun
Année : 2016
Durée : 1h26
Origine : U.S.A / Roumanie
Genre : ZzzZzZzZZzz
Réalisateur : Keoni Waxman
Scénario : Chuck Hustmyre, Keoni Waxman

Acteurs : Steven Seagal, Florin Piersic Jr, Jade Ewen, Jacob Grodnik, Jonathan Rosenthal, Ovidiu Niculescu, Claudiu Bleont, Troy Miller, Alexandre Nguyen, Andrei Ciopec

End of a Gun (2016) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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