[Film] Dying God, de Fabrice Lambot (2008)

À Buenos Aires, les prostituées meurent les unes après les autres, violées jusqu’à la mort. Fallon, un flic corrompu naviguant entre vente d’armes, drogue et prostitution va mener l’enquête.


Avis de Rick :
Dying God, voilà bien une production qui promet pas mal de choses variées, du moins sur le papier. Produit par un ancien de Mad Movies et Impact, production de genre française, volonté de mélanger le film policier et le film d’horreur, casting contenant quelques têtes connues, pitch entre la série B et la série Z. Un film fauché mais réalisé avec amour par des amoureux du genre donc, c’est d’ailleurs ce que nous promet la pochette du DVD français (mais par contre, ils n’insistent pas sur le côté fauché). Malheureusement, si le métrage a été surement tourné avec plein de bonnes intentions, on tombe vite de haut. Dès la première image, affichant clairement comme si des pancartes nous indiquait « attention, production fauchée ». Oui, les couleurs sont moches, tout est tourné caméra à l’épaule, c’est parfois baveux. Visuellement, on est en plein dans le micro budget (ce que Dying God est), et le métrage ne se prend pas la tête pour tenter de le cacher. Si bien qu’il faut l’admettre, il faudra bien 20 bonnes minutes pour s’adapter à la qualité d’image et se dire que, ben on a pas le choix. Une fois le spectateur habitué, que nous propose ce Dying God ? Un mélange de polar et de film d’horreur donc, puisque nous suivons un flic, plutôt ripou jusqu’à la moelle, revendant les armes saisies par la police, travaillant avec des réseaux de prostitution (et sortant d’ailleurs avec une prostituée), se droguant en s’envoyant en l’air. Ah, et alcoolique aussi, c’est plus fun ainsi. Et bien entendu, un tueur rôde, tueur s’avérant en réalité un monstre au sexe surdimensionné, violant les femmes et les tuant par la même occasion.

Ce pitch, sentant bon le Z, n’est-il d’ailleurs pas un peu trop pour un budget ridicule et un tournage éclair de 20 jours ? Oui, cela inclut donc un monstre, du sexe, du polar sombre, des notes renvoyant au giallo. Beaucoup. Plus on avance, plus on comprend d’ailleurs que le film n’ira jamais au bout de son délire, restant premier degré tout le long. Comment rester aussi sérieux alors que l’on a un monstre au sexe démesuré ? Du coup, le métrage se fait trop sérieux, et surtout trop sage. Les effets gores seront plutôt rares, les attaques du monstre, si elles sont nombreuses, sont très furtives, et lorsque la créature sera enfin montrée à l’écran dans son intégralité vers 1h de métrage, là ça sent bon le Z avec son mec en costume, mais malheureusement ça reste incroyablement soft. Au mieux, on aura une tête explosée et quelques éventrations féminines, mais rien de bien choquant, de bien provocant surtout vu le sujet. Dommage donc ! Que reste-t-il donc à se mettre sous la dent ? Et bien on pourrait dire le casting, même si celui-ci est loin d’être parfait. Dans le premier rôle, on trouve James Horan, à la carrière impressionnante (163 œuvres citées sur IMDb), allant du passage sur des séries TV telles Highlander, Zorro, Star Trek, à des DTV comme Scanner Cop, en passant par de nombreux doublages de jeux vidéo. Et autant le dire, il sonne faux, tout le long. Il a l’air de n’en avoir littéralement rien à faire de ce qui se passe.

Et quand cet homme est le personnage principal, forcément, ça se rajoute aux nombreux défauts du métrage. À ses côtés, notons la présence de Lance Henriksen (Aliens, Millenimum et un paquet de DTV) délivrant le minimum syndical mais s’en sortant au final très bien, ou encore de Misty Mundae sous son nouveau nom Erin Brown, qui semble véritablement aimer le cinéma de genre fauché mais divertissant, après The Rage de Robert Kurtzman. Elle reste crédible et toute mimi, mais malheureusement son rôle s’avère très effacé, beaucoup trop pour au final être consistant et avoir un impact dans cette histoire. Encore le syndrome du « beaucoup de bonnes intentions mais une pauvre exécution ». Et c’est bien dommage, car à force d’influences, de l’envie de mettre pleins de choses dans son métrage, Fabrice Lambot parvient à le dynamiser, à faire que l’on ne s’ennuie jamais. Mais ça ne suffit pas pour faire de Dying God un bon film. Jamais ennuyeux oui, mais sonnant souvent faux. Des tonnes d’idées mais jamais exploitées à fond. Des bons acteurs pour des petits rôles et des mauvais pour tout le reste. La promesse d’un monstre et de gore, mais un film finalement trop sage et trop sérieux.

LES PLUS LES MOINS
♥ Lance Henriksen et Erin Brown
♥ Beaucoup d’idées et de bonnes intentions
⊗ Un cachet trop amateur
⊗ Beaucoup trop sérieux
⊗ Des acteurs très inégaux
⊗ Trop d’éléments jamais exploités
note8
Dying God promettait beaucoup, et aurait pu être une très sympathique série B. Malheureusement le résultat final est assez bancal et trop sage, et lorgne bien plus souvent vers le Z.



Titre : Dying God

Année : 2008
Durée :
1h25
Origine :
France / Argentine
Genre :
Fantastique
Réalisation : 
Fabrice Lambot
Scénario : 
Nicanor Loreti, German Val, Jean Depelley et Fabrice Lambot
Avec :
James Horan, Lance Henriksen, Erin Brown, Agathe de la Boulaye, Enrique Liporace, Victoria Maurette, Samuel Arena et Hugo Halbrich

 Dying God (2008) on IMDb


Galerie d’images :

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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