Un groupe de mercenaires venus des quatre coins du monde met sur pied l’évasion sanglante d’un dangereux criminel. Pourtant et contrairement aux apparences, ce sauvetage n’en est pas un : il s’agit d’un kidnapping. Avec l’aide d’un vieux de la vieille, quelques jeunes flics surdoués vont alors tout tenter pour mettre fin aux agissements de la terrible escouade…quitte à bousculer quelque peu leur immobile hiérarchie.
Avis de Oli :
Daniel Lee aux commandes de DRAGON SQUAD… Le spectateur effarouché sait d’ores et déjà à quoi il s’expose : à une réalisation épileptique, à une caméra qui bouge de manière hystérique, à des scènes d’action gâchées par une nervosité faussement contrôlée. Oui, bien évidemment, oui : la réalisation de Daniel Lee sur DRAGON SQUAD donne envie de pleurer (parfois aussi on ressort avec un sérieux mal au crâne). C’est tellement nerveux que l’action en devient complètement illisible, on cherche alors plus souvent à comprendre ce qu’il se passe (parfois on n’y arrive pas, c’est malin) qu’à simplement prendre du plaisir. Ajoutez à cela une dose massive de flash-back (où l’on voit des personnages poser comme des imbéciles dans un film de Kitamura) qui surviennent le plus souvent en plein combat, et vous arriverez à la même conclusion que moi : Daniel Lee a un sacré problème de mise en scène. Il veut systématiquement en faire des tonnes là où ça ne s’impose pas toujours. Secouer la caméra dans tous les sens, deux ou trois fois, ça passe encore. Quand c’est tout le temps, pour n’importe quelle raison même pour un simple relassage de chaussure, je dis non.
L’histoire, pourtant, avait tout pour passionner : un groupe de très méchants mercenaires surdoués ont en tête un plan machiavélique afin de mettre la main sur un joli pactole, sous couvert d’une banale histoire de vengeance. Petros souhaite en effet venger son frère, assassiné lâchement par un compagnon de braquage (mais peut-on espérer autre chose d’un compagnon de braquage). Petros, qui est d’ailleurs le seul personnage réussi du film. Porté par un Michael Biehn plutôt bon (même s’il ne parait pas toujours très motivé), ce Petros est l’unique personne qui parvienne à dégager une petite once d’humanité (et pourtant il joue le vilain mercenaire gweilo). Quid de tous les autres individus ? Et bien les méchants sont très caricaturaux, avec en prime la championne toute catégorie du tirage de gueule, j’ai nommé l’élégante mais crétine Maggie Q. Quelle brillante actrice. Pour camper une sniper vietnamienne sans pitié elle n’a pas trouvé d’autre idée que de faire la tronche durant absolument tout le film (mais flinguez là : ça la déridera !). En matière de moue boudeuse, les héros s’en sortent bien également. Les héros, ou plutôt les bébés devrais-je dire. Tous sont en effet campés par de jeunes adultes, ce qui leur hôte bien entendu toute crédibilité. Tous sans exception jouent très mal, puisque à eux cinq (ça rappelle un peu le club des cinq, oui), ils ne connaissent environ que deux expressions faciales et demie. Shawn Yu n’est évidemment pas en reste et montre l’exemple, en bonne star biberon qu’il est : il n’est pas loin d’égaler le charisme d’une huître (mais d’une huître boudeuse, hein).
Quand les personnages ne sont pas crédibles une seule demie seconde (à l’exception de Biehn, de Sammo et du méchant coréen), il est difficile de croire au film dans son ensemble. Quand ce même film est de surcroît réalisé de manière douteuse, on préfère généralement passer son chemin. Néanmoins, je dois bien avouer que malgré ses innombrables défauts, DRAGON SQUAD se laisse (presque) agréablement voir. Un peu à la manière d’un téléfilm très honnête (mais doté de moyens conséquents, le téléfilm), on le regarde avec un léger sourire imprimé sur le visage lorsque les scènes ridicules et/ou ratées surviennent (les flics qui lancent leurs vestes dans les airs au ralenti pour improviser un footing, c’est énorme). Oui, on se moque un peu, mais finalement on reste jusqu’à la fin, parce DRAGON SQUAD bénéficie d’un bon rythme. Et puis il y a Michael Biehn. Et puis il y a l’éternel Sammo. Et puis il y a une ou deux scènes bien furieuses presque réussies. Et puis des gunfights et un peu de kung-fu, ça ne se refuse pas.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le personnage de Petros ♥ Bien rythmé ♥ Quelques scènes sortent du lot |
⊗ La shaky cam très présente ⊗ Des méchants très caricaturaux ⊗ Des héros pas crédibles |
Allez, DRAGON SQUAD est bien à voir une fois, peut-être. Les moins exigeants pourraient même apprécier son côté furieux qui offre un contraste sévère avec les héros du film, niais comme pas deux, et sur lesquels je ne reviendrai bien évidemment pas. |
Titre : Dragon Squad
Année : 2005
Durée : 1h51
Origine : Hong Kong
Genre : Action / Policier
Réalisateur : Daniel Lee
Scénario : Daniel Lee, Lau Ho-Leung
Acteurs : Vanness Wu, Shawn Yu, Sammo Hung, Xia Yu, Eva Huang, Simon Yam, Lawrence Chou, Michael Biegn, Li Bing-Bing, Heo Jun-Ho, Maggie Q