Dans les années 80, pendant la guerre froide entre les deux Corée, Lim Byung-Ho, un agent secret du contre-espionnage Nord-Coréen, se réfugie en Corée du Sud. Il devient un agent double, travaillant au sein de l’agence nationale de la sécurité Sud-Coréenne tout en donnant des informations secrètes aux services de renseignements Nord-Coréens. Un jour, lors d’une mission, il doit rentrer en contact avec un certain DJ…
Avis de Ryô Saeba :
Après presque 4 ans d’absence, Han Suk Kyu (Christmas in August, Shiri), un des meilleurs si ce n’est le meilleur acteur Coréen de l’époque, revient sur le devant de la scène avec Comrade aka Double Agent dont il est également le coproducteur. Il fait équipe dans le film avec l’actrice Ko So Young (Beat, A Day) qui elle aussi n’avait plus tourné depuis son prix d’interprétation en 2001 pour le film A Day. Le retour de ses 2 acteurs faisait donc du film un titre très attendu.
Le film, tout comme Shiri, J.S.A. ou encore Coast Guard, traite des relations entre le nord et le sud de la Corée et plus précisément de la guerre froide que ce sont livrés les deux camps durant les années 80. Han Suk Kyu joue un agent de la Corée du Nord qui infiltre les services secrets de la Corée du Sud et il est aidé pour cela par une femme au déçu de tous soupçons. On pense donc avoir le droit à un thriller à suspense avec un thème même si utilisé de nombreuses fois reste intéressant mais il n’en est rien. Le réalisateur, dont c’est la première réalisation, veut trop en faire et se perd complètement. Alors certes, c’est très documenté et ça a l’air fidèle à ce qui se passait pendant ces années-là, mais le film ne décolle jamais, ne démarre vraiment jamais si bien qu’à la fin une sensation de frustration extrême gagne le spectateur. Pourtant je suivais le film avec une grande attention à chaque fois en essayant d’anticiper ce qui allait se passer, m’imaginant la petite chose qui allait faire basculer le film dans un sens mais à chaque fois tout est tombé à l’eau car il ne se passe rien. De plus, comme si ce défaut ne suffisait pas, le réalisateur vient nous imposer une romance complètement déplacée qui fait tâche avec le reste du film car jamais vraiment exploitée comme il faut, et dont le dénouement est vraiment trop prévisible. Les deux autres sous-thèmes abordés sont eux aussi inintéressant de par leur sous exploitation, le 1er est la relation d’amitié qui va lier le double agent à l’officier qui travaille avec lui et le 2e est la relation père / fille entre Ko So Young et son père.
Contrairement à J.S.A. qui essayait de réunir les deux camps en montrant leurs qualités avant tout, même si les défauts étaient présents, ici les deux camps sont représentés vraiment sous leur plus mauvais jour, tous de gros tortionnaires n’hésitant pas à torturer ou sacrifier des hommes pour arriver à leurs fins que ce soit pour le sud comme pour le nord. En ce qui concerne la prestation des acteurs, il n’y a pas grand-chose à reprocher, Han Suk Kyu nous ressort un jeu proche de celui de Shiri et Ko So Young, elle aussi est convaincante bien que son rôle ne lui permette pas vraiment de nous montrer son talent. Sans véritables enjeux (où plutôt de faux enjeux), le film peut se voir comme un thriller politique qui sera alors grandement frustrant une fois achevé ou alors on peut s’amuser à suivre toutes les histoires secondaires ainsi que l’histoire principale sans trop se poser de questions et dans ce cas le film sera d’un ennui profond.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le jeu des acteurs ♥ Bien mis en scène |
⊗ Ne décolle jamais ⊗ La romance ⊗ Sans véritable enjeux |
Une grosse déception donc pour le retour de Han Suk Kyu et Ko So Young dans un film dont le scénario et l’idée à la base semblaient prometteurs, nous mettrons ça sur le manque d’expérience du réalisateur. |
Titre : Double Agent / 이중간첩
Année : 2003
Durée : 2h03
Origine : Corée du Sud
Genre : Action / Espionnage
Réalisateur : Kim Hyeon-Jeong
Scénario : Sim Hye-Won, Kim Hyeon-Jeong
Acteurs : Brigitte Lin, Yuen Biao, Carina Lau, Elvis Tsui, Wu Ma, Lam Wai, Peter Chan Lung, Chung Fat, Siu Wing-Sang, Zheng Shuang, Lee Kin