Jess, une jolie jeune femme, réussie à convaincre Nicky, arnaqueur professionnel de la former afin qu’elle rejoigne son équipe. Une relation qui dépassera le cadre des relations professionnelles.
Après avoir monter un gros coup en se servant des pouvoirs de séduction de Jess, Nicky décide de la renvoyer. Quand quelques années plus tard, ils se recroiseront, Nicky sera partagé entre mener à bien une grosse arnaque ou reconquérir le cœur de la belle.
Avis de Florian :
Après leur premier film en tant que scénaristes: Bad Santa en 2003 qui contait l’histoire d’un homme qui jouait les Pères Noël dans les grands magasins pour mieux les cambrioler une fois la nuit tombée et qui verra sa vie changer par la rencontre d’un enfant qui le prendra pour le vrai Père Noël où une relation d’amitié puis de père-fils naîtra de cette rencontre incongrue.
Puis leur second métrage cette fois-ci en tant que scénariste et réalisateur : I love you Phillip Morris en 2009 sur un homme prêt à tout pour ne jamais être séparé par l’homme de sa vie: ce qui passera par différentes arnaques aux assurances et de multiples évasions de prisons.
Voici maintenant Diversion le dernier volet de leur trilogie sur les arnaqueurs.
Comme les deux films cités plus haut, le film reprend la même mécanique, à savoir: un savant mélange des genres, des personnages arnaqueurs qui ouvriront autre chose que des coffres forts mais cette fois leur cœur, avec toujours des enjeux dramatiques qui reposent sur un système de duo. Après le duo père/fils de substitutions, le duo de gays, voilà maintenant le duo hétéro : un arnaqueur professionnel et son apprentie arnaqueuse aphamégame, une relation qui ira plus loin que le simple cour de vol à l’arraché mais plutôt jusqu’à arracher des larmes et des cœurs aux protagonistes…
Bien que le titre français : Diversion contredit le titre anglais : Focus, qui signifie concentration, les 2 titres résument parfaitement les intentions des réalisateurs.
Le titre original a de cela intéressant qu’il met en lumière la dimension métafilmique du métrage avec l’idée de mise au point, d’auto-focus.
Le duo d’arnaqueurs ne se limitent pas aux personnages mais correspond aussi à son duo de réalisateurs.
En effet, les réalisateurs prennent un malin plaisir à tromper le spectateur, prenant le temps d’installer leurs scènes avec une multitude de détails pour mieux détourner notre regard de ce qui va suivre.
En effet, à la manière du personnage d’arnaqueur professionnel interprété par Will Smith, le cinéma est par essence une affaire de manipulation.
Depuis Méliès, on sait que le cinéma est affaire de magies, de trucs (le montage en étant un) tout comme les tours de pickpockets qu’apprend Will Smith à son apprentie. Le cinéma, tout comme la définition d’un bon arnaqueur, c’est faire illusion auprès de « son public ».
Autre détail qui ajoute à la dimension métafilmique du film, la propension que les personnages de leurs films ont à jouer un autre rôle qu’eux-même. Alors que le spectateur doit être focus, les personnages eux sont faux culs.
Et comme toujours chez le duo de réalisateurs, il y a des seconds rôles truculents qui gravitent autour des personnages principaux, qui rythment encore davantage le récit avec de bonnes blagues.
Encore une fois, le film est aux antipodes des standards actuels (ces films faits de plans très « cut », très portés sur l’action), volontairement rétro, le film a une classe folle avec sa belle photographie dans les bleutés (une couleur qui rappelle la confiance pour mieux nous tromper), sa géniale BO, ses acteurs fringants, son histoire d’amour, en somme un film qui a le panache de films 60’s tels que: L’Affaire Thomas Crown.
D’ailleurs, Will Smith qui même en portant des tenues pas possibles, arrive à un même niveau de classe et cool attitude qu’un Steeve Mc Queen, c’est dire à quel point c’est un grand acteur.
Note :
Titre : Focus / Diversion
Année : 2015
Durée : 1h45
Origine : USA
Genre : Thriller / Romance / Comédie
Réalisateurs : Glenn Ficarra & John Requa
Acteurs : Will Smith, Margot Robbie, Rodrigo Santoro, Brennan Brown, B.D Wong, Robert Taylor, Adrian Martinez, Gerald McRaney.