[Film] Dirty Ho, de Liu Chia-Liang (1979)


Le 11ème prince de la Dynastie Qing et probable futur héritier du trône fait une visite dans une province pour admirer les trésors antiques sous l’identité d’un marchand. Il y fait la rencontre d’un voleur qu’il souhaite prendre comme disciple en secret afin de tuer le prince rival.


Avis de Postscriptom :
Après avoir réalisé trois masterclass en 1978, The 36th Chamber of Shaolin, Shaolin Mantis et Heroes of the East, Liu Chia-Liang attaque l’année 1979 avec la même envie de continuer de donner aux arts martiaux leur lettre de noblesse et ce sont trois nouveaux films qui vont voir le jour, le décevant mais néanmoins sympathique Spiritual Boxer Part II, suite de son The Spiritual Boxer (1975), le très bon Mad Monkey Kung Fu, et le film du jour, Dirty Ho, mettant une fois de plus en vedette son frère adoptif, Gordon Liu. On ne va pas faire durer le suspense, Dirty Ho est une nouvelle réussite dans le genre kung fu comedy pour Liu Chia-Liang, basée sur la légende de Wang, le fils préféré de l’Empereur Kang Xi qui dissimule sa véritable identité et qui va devoir affronter, avec l’aide de son disciple/garde du corps Ho, de nombreux mercenaires engagés par son frère. Pour les amateurs d’arts martiaux, Dirty Ho est clairement un régal pour les yeux.

Liu Chia-Liang fait appel à son acteur fétiche, Gordon Lui donc, mais également Wong Yu avec qui il avait déjà travaillé sur The Spiritual Boxer ou Challenge of the Masters, Lo Lieh qui était omniprésent à l’époque (24 films en 1977, 26 films en 1978 !), mais aussi la toute jeune Kara Hui dans un ses premiers rôles, avec qui il collaborera à de nombreuses reprises par la suite (The Lady is the Boss, My Young Auntie, Return to the 36th Chamber, …). Liu Chia-Liang peaufine ici son mélange kung fu et comédie et ce jusque dans les combats parfois très théâtraux, façon Opéra de Pékin. Le must étant ces affrontements où les protagonistes se battent tout en faisant semblant de faire autre chose sous l’œil d’un disciple en plein apprentissage qui ne va se rendre compte de rien. Derrière une dégustation de vin ou lorsque les protagonistes admirent des œuvres d’arts se cachent parfois des combats extrêmement inventifs, mêlant arts martiaux et humour, ou encore cette scène de combat à deux, mais en fait à trois, où Gordon Lui, située derrière Kara Hui, la fait se battre contre son adversaire en lui faisant faire des mouvements. Ce genre de scènes souvent imitées par la suite dans la kung fu comedy mais rarement égalées tant la maitrise dont fait preuve Liu Chia-Liang pour mettre en place ses chorégraphies est à saluer. Cet humour cantonais pourra ne pas plaire à tout le monde tant il est particulier et bon nombre d’amateurs de cinéma de Hong Kong ont du mal avec. Mais ici le mélange est savamment dosé et même si la comédie est peut-être parfois un peu lourdingue, elle sait se faire efficace et surtout s’effacer lorsqu’il y a besoin.

Liu Chia-Liang met une fois de plus en scène la relation maître / disciple dans un scénario simple mais réellement efficace. Ce coup-ci, Gordon Liu va incarner un noble qui va se servir d’un jeune bandit afin d’arriver à temps et en vie au palais impérial. Simple oui, mais pourtant avec un final parmi les plus intéressants de la filmographie de Liu Chia-Liang. Bien entendu, de nombreuses scènes amèneront des affrontements qui, une fois de plus, sont au centre eu récit et vont bien illustrer la façon de voir les arts martiaux de Liu Chia-Liang. Bien que ces affrontements n’atteignent pas encore le niveau de certains des films du début des années 80 de Chia-Liang, ils sont une fois de plus assez impressionnants. Impressionnants par leur mise en scène tant le réalisateur / chorégraphe fait tout pour mettre en valeur ses chorégraphies superbes et les talents martiaux des acteurs qui en ont à revendre. Que ce soit Gordon Liu, Wong Yu, Lo Lieh ou encore Johnny Wang, tous assurent parfaitement le spectacle avec une mise en scène qui leur fait honneur tant Liu Chia-Liang semble aimer ses personnages et la façon dont ils occupent l’espace. Coupes seulement lorsque c’est nécessaire, découpage parfait, plans larges, la lisibilité est de mise comme c’était souvent le cas à cette époque et l’inventivité de certains mouvements a de quoi laisser pantois quiconque aime un tant soit peu les arts martiaux. Même la séquence d’entrainement intervenant avant le final est des plus originales. Encore une bien belle réussite !

LES PLUS LES MOINS
♥ Les chorégraphies
♥ Les combats déguisés
♥ Un excellent casting
♥ Bien mis en scène
⊗ Un humour parfois un peu lourd
Bien qu’un poil en deçà des meilleurs films de Liu Chia-Liang, Dirty Ho est de nouveau un sacré morceau de cinéma martial. Plus axé comédie que par exemple Heroes of the East, le résultat est néanmoins une vraie régalade.


DIRTY HO est sorti chez Spectrum Films en coffret Blu-ray en bundle avec HEROES OF THE EAST, LEGENDARY WEAPONS OF CHINA, THE 8 DIAGRAM POLE FIGHTER, MARTIAL CLUB et CAT VS RAT, au prix de 80€. Il est disponible à l’achat ici : Spectrumfilms.fr

En plus du film, on y trouve : Présentations de Arnaud Lanuque et interviews de Yeung Ching-ching, Jason Ng, Lawrence Wong, Wilson Tong, Robert Mak, Johnny Wang, Lau Kar-wing & Hsiao Hou, Hung San-nam & Tony Tam. 10 entretiens par Frédéric Ambroisine avec Gordon Liu, Lily Li, Yasuaki Kurata, Kara Hui, Hsiao Hou, Yeung Ching-ching, Robert Mak et Titus Ho. Bandes-annonces et livret.



Titre : Dirty Ho / Le Prince et l’Arnaqueur / 爛頭何
Année : 1979
Durée : 1h38
Origine : Hong Kong
Genre : Kung Fu Comedy
Réalisateur : Liu Chia-Liang
Scénario : Ni Kuang

Acteurs : Wong Yu, Gordon Liu, Lo Lieh, Johnny Wang, Hsiao Ho, Wilson Tong, Kara Hui, Helen Poon, Yau Chui-Ling, Chan Sze-Kei, Liu Suk-Yee, Lui Hung, San Sin

Dirty Ho (1979) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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