[Film] Die’ced, de Jeremy Rudd (2023)

Une adolescente déterminée à découvrir ce qui est arrivé à sa mère disparue se retrouve à faire face à un tueur en série dérangé qui a été relâché par erreur de l’asile pendant la nuit de Halloween…


Avis de John Roch :
Terrifier fait des petits. Vu le succès du deuxième opus, c’était inévitable et puisque le troisième film cartonne lui aussi, il est certain que la vague de slasher gore avec un boogeyman qui tente de marcher sur les traces de Art le clown ne fait que commencer. Pourquoi pas après tout, un retour au genre avec des meurtres craspecs mais si c’est pour avoir des choses comme Die’ced, il est déjà temps que ça se finisse. Die’ced, c’est le genre de métrage purement opportuniste découlant d’ une mode qui s’installe qui ne cache absolument pas l’ inspiration qu’il puise dans la saga de Damien Leone. Cette production indépendante venue de Seattle est réalisée par un certain Jeremy Rudd, également auteur du script. Et question scénario d’une débilité sans nom, quand on croit avoir tout vu, on ne peut être que surpris de tomber sur des trucs aussi cons. Prenons juste l’introduction qui est un cas d‘école. Dans Die’ced, un énième taré à la folie incurable sort d’ un asile psychiatrique mais attendez, il n’est pas relâché pour bonne conduite et pète un plomb une fois à l’air libre, il ne s’échappe pas non plus. Non, c’est la faute à deux employées qui ont par erreur libéré la mauvaise personne sous prétexte que l’une n’a pas vérifier l’identité du bonhomme et que l’autre n’a pas lu le nom sur son bracelet. Déjà, le malade en question est super atteint et sa première passion est de découper ses victimes et de jouer avec leurs membres mais le plus beau c’est que ça fait 17 ans qu’il est interné et que vu sa tronche, se tromper de personne n’ est pas vraiment possible ou il faut vraiment le faire exprès. Mais que fait la police? Rien, figurez vous que les soignantes ne vont pas alerter qui que ce soit car bien qu’elles savent que le boogeyman de Die’ced va faire un carnage ce qui leur fait vraiment peur c’est de finir en taule, elle décident qu‘en fait ce serait mieux de faire disparaître toutes preuves de son internement. En moins de trois minutes, Ce qui ressort déjà du film c’est un manque de crédibilité effarant, heureusement ça s’arrange par la suite puisque ça ne raconte plus rien.

Die’ced à un nombre plus que limité de personnages: le boogeyman qui n’a pas de nom du style Art l’ épouvantail ou evil scarecrow ou quoi que ce soit (il s’appelle Benjamin) l’héroïne, son frère, son père et ses copines le temps de deux plans et demi. Ceci dit, on échappe aux clichés habituels pour la simple et bonne raison que tous ont en commun une transparence folle et n’ont aucune personnalité. L’histoire se résume à tout le monde qui va mourir et l’héroïne qui va botter le cul du méchant à la fin. Entre ça, rien à signaler si ce n’est du vide. Si le métrage excelle dans un domaine, c’est celui de ne pas réussir à mettre en image une histoire pourtant simple mais stérile de tout enjeux ou ne serait-ce que d’une ligne de dialogue qui ait un minimum d’intérêt. En revanche, pour puiser dans la saga Terrifier il y a du monde. Citons l’héroïne pleure la disparition mystérieuse de sa mère qui n’est pas sans lien avec le boogeyman, celui-ci s’incruste dans un resto pour épier ladite héroïne, la typographie du titre est similaire, celle du générique de début aussi, bien évidement Benjamin est mutique et singe les mimiques et gestes d’ Art le clown sans lui arriver au petit doigt de pied. De la saga Terrifier, Die’ced en pompe également la musique avec quelques notes semblables, quand celle-ci n’est pas le seul et unique morceaux bien gavant qui tourne en boucle. Il en reprend également le coté gore mais là aussi difficile de ne pas tirer la tronche devant le résultat. Hormis un plan un minimum correct, le bodycount est chiche, la moitié des meurtres sont hors champs et de toute façon ceux qui sont montrés frontalement sont non seulement timides mais également nantis d’ effets spéciaux pas très heureux. Pour en finir sur cet aspect, l’ acting étant de bas niveau, on assiste à des mises à mort pendant lesquelles le manque de conviction des acteurs est à un niveau rarement atteint.

Techniquement, Die’ced ne s’en sort pas non plus. Le métrage est censée se dérouler en 1987 mais il n’y a aucun effort pour donner une patine 80’s, la mise en scène fait dans le minimum, le sens du cadre est absent, l’ambiance sonore est abominable, pour faire preuve d’ un minimum de bonne foi on sauvera tout juste la photographie pas pire ou meilleur que dans d’autres productions du genre, mais c’est surtout le montage qui pique les yeux. Les faux raccords sont nombreux, des plans sont mal raccordés, d’autres semblent avoir été accidentellement oubliés d’avoir été retiré du produit fini, bref sur ce point c’est une catastrophe. Die’ced ne cache pas son faible budget mais ce n’est de nos jours, surtout avec les logiciels et nombreux tutos mis à disposition de qui veut tourner un film pour rien ou pas grand-chose, plus forcement une excuse pour livrer un produit si bâclé. La scène indépendante fauchée est capable de livrer de belles choses que ce soit scénaristiquement ou techniquement parlant. Pour rester dans le domaine, Terrifier premier du nom avec ses 35,000 dollars de budget à cent fois plus de gueule que ce film qui n’arrive même pas à insuffler un rythme correct malgré une courte durée d’une heure, twist final d’une connerie abyssale dans le ton de l’introduction et générique de fin de 10 minutes qui défile à une vitesse à endormir un hyperactif cocaïné compris. Le succès de Terrifier fait des envieux et des émules, la mode est lancée mais si c’est pour se farcir des films comme Die’ced, il est déjà temps qu’elle se termine.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un plan ⊗ TOUT

Terrifier fait des petits. C’était inévitable et il est certain que la vague de slasher gore avec un boogeyman qui tente de marcher sur les traces de Art le clown ne fait que commencer. Mais si c’est pour avoir des films comme Die’ced, il est déjà temps que cette mode s’arrête.



Titre : Die’ced
Année : 2023
Durée : 1h00
Origine : USA
Genre : Terrifarter
Réalisateur : Jeremy Rudd
Scénario : Jeremy Rudd
Acteurs : Eden Campbell, Jason Brooks, Nigel Vonas, Collin Fischer, Esha More, Ryan Chen, Nika Kleiman, Mahsa Shokri, Christine Rose Allen
Die'ced (2023) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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