Des flics de Hong Kong vont faire équipe avec quelques-uns des meilleurs policiers de Chine Continentale. Ils sont à la recherche d’un groupe de filles kidnappée du continent, transportées à Hong Kong et livrées à la prostitution
Avis de Cherycok :
J’adore fouiller les bas-fonds du cinéma de Hong Kong des années 80/90, regarder ces films souvent complètement inconnus même des amateurs du cinéma de l’ex-colonie britannique, à la recherche de petites perles cachées. Cela implique souvent de les regarder en qualité plus que discutable, certains n’ayant même jamais eu droit à une sortie DVD (d’où la qualité des captures d’écran de cette chronique). Cela implique également de tomber sur de la bonne grosse bousasse de première faite à la va-vite avec trois francs six sous. Et puis parfois on tombe sur des choses très étranges, comme ce Devil’s Love sorti en 1992, également parfois appelé His Way, Her Way, Their Ways, qui ressemble à s’y méprendre à un deux en un comme en faisaient le duo Godfrey Ho / Joseph Lai, comme si une comédie policière crétinoïde avait croisé le chemin d’un Cat III érotique, sans que l’un est un réel rapport avec l’autre. C’est encore plus flagrant quand on constate que la partie comédie policière est bien sous-titrée anglais, alors que la partie Cat III érotique ne l’est même pas. L’expérience est très étrange, mais au final pas complètement désagréable.
Au début des années 90, il y a un engouement du public de Hong Kong pour la Cat III et on a vu fleurir toute une tripotée de films plus ou moins connus, plus ou moins fauchés, plus ou moins réussis, qui se sont retrouvés estampillés Cat III, interdits au moins de 18 ans donc. Dans Devil’s Love, on a l’impression qu’ils ont pris des scènes d’un Cat III, peut-être inachevé, et qu’ils les ont injectés dans une comédie policière somme toute assez normale, peut-être inachevée elle-aussi, ou alors jamais sortie et charcutée. Le procédé est ici assez grotesque parce que, outre le fait que ces scènes érotiques ne sont donc pas sous titrées comme précisées plus haut, qu’elles ne semblent en plus pas avoir de réel rapport avec le reste du film, elles sont très cheaps, bricolées dans deux pauvres décors, peut-être la même pièce, et on va y voir comment des bandits entrainent des filles à devenir de bonnes prostituées. Outre le fait qu’elles soient relativement longues et pas réellement excitantes, elles en deviennent même parfois gênantes tant par le fait qu’on sent bien que les actrices nues n’ont clairement pas envie d’être là, que par ce qu’il s’y passe (le coup des bananes). Il en ressort même un côté un peu sordide, elles n’ont clairement aucun intérêt, et surtout avec dénotent complètement avec le reste du film qui lui est carrément une comédie d’action bien débile dans laquelle une tripotée de têtes connues assez impressionnante pour un si petit film, sont venus cabotiner et s’éclater façon club de vacances. Jugez par vous-même : Waise Lee (Le Syndicat du Crime), Sarah Lee (School on Fire), Yukari Oshima (Angel), Wu Ma (Chinese Ghost Story), ou encore Frankie Chan (Story of Ricky), c’est plutôt pas mal non ?
Le reste du film est donc une comédie bien débile avec un peu d’action puisqu’il y a Yukari Oshima au casting et qu’il aurait été bête de ne pas l’utiliser un peu. Lorgnant clairement du côté de la saga du début des années 90 Her Fatal Ways de Alfred Cheung, le titre alternatif de Devil’s Love (His Way, Her Way, Their Ways) semble d’ailleurs en être un clin d’œil, on va avoir droit ici a des flics du continent, montré comme un peu arriérés, déconnectés de leur époque, qui vont devoir faire équipe avec des policiers de Hong Kong, bien plus évolués. On va avoir droit à tout un tas de gags plus ou moins heureux sur cette différence, mais il faut avouer que certains moments sont tout de même assez fendards. Voir Wu Ma prendre son bain et se nettoyer avec un balai à chiotte, ou le voir se laver les dents, ainsi que Frankie Chan, avec un vibromasseur qu’ils croient être une brosse à dents électrique, c’est très con mais ça fonctionne. Dommage que, passées ces premiers moments sincèrement légers et rafraichissants, les gags finissent par s’enliser un peu malgré encore quelques moments qui font sourire tant ça part dans le loufoque. Yukari Oshima oblige, on aura donc droit à une baston finale qui, même si elle n’a rien d’exceptionnel martialement parlant, permet de clôturer cette petite comédie clairement très mineure sur une touche positive. Décidément, même après œuvré depuis presque 30 ans dans le cinéma de Hong Kong, on continue toujours de tomber sur des petites curiosités qui, à défaut d’être réellement bonnes, ne nous font malgré tout pas passer un mauvais moment.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Des gags réussis… ♥ Un joli casting qui s’amuse ♥ Quelques kicks de Yukari Oshima |
⊗ … d’autres beaucoup moins ⊗ Les scènes de sexe souvent sordides ⊗ Un ventre mou malgré la courte durée |
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| Curiosité complètement méconnue du cinéma de Hong Kong donnant l’impression d’être un 2 en 1 (ça l’est peut-être), mélangeant comédie d’action loufoque et Cat III érotique, Devil’s Love est une bobine étrange mais finalement parfois amusante. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film est produit par Lotus Cinevision Co. qui n’a produit que deux autres films dans la foulée, A She-Male’s Passion (1993) et A Wild Party (1993), deux Cat III
Titre : Devil’s Love / His Way, Her Way, Their Ways / 性奴
Durée : 1h22
Année : 1992
Origine : Hong Kong
Genre : Gros n’importe quoi
Réalisateur : Wong Pak-Tse, Tin Chun
Scénario : Wong Pak-Tse, Tin Chun
Acteurs : Waise Lee, Sarah Lee, Chiu Man, Ying Siu-Liu, Poon Ting, Chui Bo-Lun, Yukari Oshima, Johnny Ngan, Frankie Chan, Sam Ho, Elaine Law, Bill Lung, Ray Mak
