À la fin de la dynastie Tang, l’aîné du pavillon Kunwu dans la montagne Kunlun, Huangfu Beng, sentit que les démons détruisaient les veines du dragon et conduisit ses disciples à se battre avec un démon arbre millénaire.
Avis de Cherycok :
Difficile de s’y retrouver dans la jungle des productions chinoises destinées au marché des plateformes de SVOD de type iQIYI. Tous les mois, ce sont des dizaines et dizaines de films qui sortent, dont une bonne majorité des wu xia pian fantasy aux jaquettes interchangeables. Il suffit de jeter un œil à quelques trailers pour se rendre compte qu’ils semblent tous se ressembler, à quelques exceptions près, avec leurs CGI parfois approximatifs et leur casting tout lisse et sans âme. Du coup, beaucoup n’osent même pas tenter l’expérience, découragés d’entrée de jeu, et on peut les comprendre. Pourtant, je reste persuadé qu’au milieu de cette avalanche de titres répondant aux doux noms de Knights of Valour, Master of Maoshan, Awakened Demon ou encore Mohist Mechanism, certains valent le détour. Certains oui, mais pas Desert Dragon (2021), mon plouf plouf du jour, qui n’a de désert et de dragon que le nom. Et puis, il faut bien que je commence à liquider mon stock de films iQIYI que j’ai mis dans ma wishlist (oui, je ne sais pas pourquoi je fais ça).
A la mise en scène de cette bien belle chose, on trouve Wang Yan-Peng, réalisateur de Mobile Phone Control (2017), acteur dans Deadly Hammer (2016) et Water Monster (2019). En guise de héros, on nous présente le jeune Chen Xin-Zhe, vu dans une chiée +12 de trucs récents, de King of Snake (2020), à Legend of the Book (2020), en passant Royal Medical Examiner 2 (2018) ou encore Kung Fu Master Su (2020). A ses côtés, la mimi Liu Yi-Yan, vue dans The Enchanting Phantom (2020) et Revival of Monkey King (2020) et le baraqué Zhang Xi-Lai aperçu dans The Investure of Gods (2019), New Swordsman (2018) ou The Monkey and the Banshee (2016). Et en guise de méchant, on retrouve Wang Zhi-Gang, déjà présent dans Legend of Awakening (2020) ou encore The Legend of Yong Emperor (2019). Tous ces noms d’acteurs et de films ne vous disent strictement rien ? C’est normal. Moi non plus. Ils sont juste là pour augmenter artificiellement la longueur d’une chronique d’un film dont je n’ai pas grand-chose à dire. Oui, non, pas grand-chose à dire sur Desert Dragon parce que c’est sincèrement un peu pourri, et je suis gentil en disant ça. On le sent d’entrée de jeu lorsqu’on tend bien l’oreille et qu’on se rend compte que le générique d’introduction est une version détournée du thème de Shaolin Soccer. Essayez au moins de faire vos propres musique les gars, là c’est racoleur d’entrée de jeu. Aucun effort non plus au niveau du scénario qui se lance dans un schéma classique vu des centaines de fois. Un démon a été libéré par des gros débiles, des guerriers vont réunir leurs forces afin de lutter contre lui et l’empêcher de détruire le monde. Et puis, ouais, c’est quoi ce titre !?! Le désert n’est présent que 45 secondes au début du film, et le temps cumulé du dragon ne doit pas dépasser la minute, et encore, juste pour faire le couillon dans le ciel…
Bon, il faut avouer que certaines images sont plutôt jolies, très colorées, grâce aux magnifiques décors naturels de la Chine ainsi que les nombreux temples qu’elle a à offrir et qui sont plein de charme. Les costumes sont également plutôt crédibles, bien qu’on ait l’habitude de ce point-là avec le cinéma chinois même lowcost. Voilà, je viens d’énoncer les deux seuls points positifs de ce Desert Dragon. Passons maintenant à ce qui fâche. Il y a tout d’abord l’humour, apporté principalement par le trio d’arnaqueurs à la petite semaine, avec des gags bien cons et souvent un peu nuls qui peinent à nous arracher un sourire. Ah mais oui, parce que je ne vous ai pas dit. Malgré sa jaquette, son titre et sa bande annonce, Desert Dragon n’est pas un wu xia pian. Non non non. C’est une bonne vieille comédie, qui vire certes au dramatique aux ¾ du film, avec tout ce que cela engendre de violons putassiers bien appuyés et de pleurs au ralenti à cause d’un copain qui meurt, mais une vraie comédie. On aurait pu se consoler avec les combats mais même pas puisqu’il n’y en a pour ainsi dire pas. Enfin si, un petit de 40 seconde au début de film, et puis le final rempli d’effets spéciaux, avec des techniques fantastiques ne faisant que rarement la part belle aux arts martiaux. Des CGI pas toujours très au point et c’est dommage car leur design est plutôt bon, il y a de l’idée, mais ils pèchent par leur exécution. De toutes façons, l’action est surdécoupée, avec une caméra constamment en mouvement. Ha qu’il est loin le temps des wu xia pians HK bien lisibles… C’est dommage car il y avait des idées funs, comme ces guerriers zombies, ce sort de cloche magique ou ce démon des arbres. Même au niveau des personnages et des acteurs, un effort avait été fait pour qu’ils ne soient pas tous lisses, sans charisme, au point de tous se ressembler. Mais non, même avec ses 1h15 au compteur, Desert Dragon nous emmerde profondément. Il finit de nous achever avec son rap chinois dégueulasse en guise de générique de fin.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Quelques gags font sourire… ♥ Certains plans sont plutôt jolis |
⊗ … mais la majorité sont nuls ⊗ Le montage de l’action ⊗ Les CGI approximatifs ⊗ C’est court mais c’est long |
Desert Dragon est une comédie sur fond de wu xia pian qui ne vaut pas un kopek. C’est mal monté, mal interprété, les gags ne sont pas drôles, et la pénurie de combats ne rattrape même pas l’ensemble. Circulez, y a rien à voir. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film est visible gratuitement, sous-titré anglais, en 720p, sans inscription, sur la plateforme de SVOD chinoise légale iQIYI.
Titre : Desert Dragon
Année : 2021
Durée : 1h15
Origine : Chine
Genre : Comédie wuxiapianesque nulle
Réalisateur : Wang Yan-Peng
Scénario : Wen Xing, Xifeng Ruo-La
Acteurs : Chen Xin-Zhe, Liu Yi-Yan, Zhang Xi-Lai, Wang Zhi-Gang, Ma Rui-Ze, Du Jian-Qiao, Yue Dong-Feng, Ceng Xiao-Ting, Zheng Liu-Zhi, Suen Kau-Lung, Wang Jun