[Film] Deer Camp ’86, de L. Van Dyke Siboutszen (2022)

À l’automne 1986, six crétins de Détroit se rendent dans le nord pour participer à la tradition annuelle de la chasse au cerf. Mais quelque chose d’horrible a été réveillé et les chasseurs deviennent les chassés.


Avis de John Roch :
Deer Camp ‘86 est la première, et seule à ce jour, réalisation de L. Van Dyke Siboutszen qui met en scène la première, et seule à ce jour, production de Bo Hansen et Riley Taurus, qui signent également leur premier, et seul à ce jour, scénario. C’est dommage pour le trio mais c’est à relativiser car bien que daté de 2022, le film n’a en réalité fait qu’une petite poignée d’apparitions dans quelques festivals et n’est véritablement sorti que cette année. Sûrement qu’ils attendent le retour sur investissement pour réitérer l’expérience et c’est tout le mal que l’on peut leur souhaiter. Non pas qu’un réalisateur est né mais à défaut d’être une véritable réussite, Deer Camp ‘86 est une comédie horrifique tout ce qu’il y a de sympathique. Le film n’invente rien, il s’agit d’un énième film qui rend hommage aux années 80 avec comme principales influences le slasher en milieu forestier et Predator.

Rien de bien original donc dans cette histoire de bande de potes qui partent chasser le cerf dans la forêt du Michigan et qui vont devenir la proie d’une force mystérieuse. Le film ne met pas en scène l’habituelle bande d’ados mais que des mâles adultes, ce qui n’empêche pas les personnages de se vautrer dans les clichés : celui qui essaie d’oublier une peine de cœur, le gros dégueulasse, le souffre douleur, le black ou encore le vétéran de guerre qui n’est pas revenu indemne de sa dernière mission peuplent un métrage qui réussit néanmoins à rendre ses protagonistes attachants ,qui ont la particularité d’être cons comme des manches et de trouver le courage nécessaire pour survivre après avoir bu un coup d’alcool surnommé le « liquid balls » dans une scène hilarante. Car si il y a des choses à reprocher au script, ce n’est pas le cas d’un humour qui fait mouche, Deer Camp ‘86 étant un film parfois vraiment drôle. Ce qui ne l’empêche pas de mettre beaucoup trop de temps à réellement démarrer, bien qu’il y ait un aspect fantastique prononcé dès les premières minutes, le métrage ne met en scène sa créature que dans les vingt dernières minutes pour un massacre en règle trop sage en effets sanglants mais pas désagréable pour autant. Il y a aussi quelques CGI mais ceux-ci sont discrets, jamais envahissant et étonnamment réussis pour une production à petit budget.

Un petit budget qui ne se ressent pas car tout est fait avec professionnalisme : le casting est crédible, la mise en scène n’est pas à se taper le cul par terre mais est tout à fait correcte et fait preuve d’un dynamisme et d’une mobilité appréciable, et il y a du soin dans l’écriture d’un film qui malgré tout tient du déjà vu et a du mal à retranscrire les 80’s à l’écran, Deer Camp ‘86 aurait aussi bien pu se dérouler en 96 que ça n’aurait en rien changé l’histoire ou l’ambiance qui ne cède pas à l’appel du néon pour la photographie et du néo-rétro pour la musique. Il y a tout de même une forme de pertinence qui se profile lors des dernières secondes, Deer Camp ‘86 est un film à message qui parle du respect de la nature mais aussi de la question des meurtres et disparitions de femmes autochtones aux États-Unis. Heurté à la complexité du partage des juridictions sur le territoire et dans le voisinage des réserves amérindiennes, les enquêtes ne sont que trop rarement résolues malgré des lois votées il n’y a pas si longtemps en dépit d’un sujet reconnu comme une crise nationale. Une thématique qui n’est perceptible que dans les derniers instants, mais qui a néanmoins le mérite de sortir des sentiers battus et d’être présente dans un film qui ne restera certes pas dans les annales, mais qui s’avère être plus plaisant que pressenti.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le faible budget qui ne se ressent jamais
♥ L’humour
♥ Des personnages aussi cons qu’attachants
♥ Il y a du fond
♥ La mise en scène dynamique et correcte
⊗ Des meurtres trop sages
⊗ Ça met pas mal de temps avant de vraiment démarrer
⊗ Les 80’s ou une autre époque, ça n’aurait fait aucune différence
⊗ Les clichés
⊗ Ça n’invente rien

Deer Camp ‘86 est une mini surprise. Un film qui ne restera certes pas dans les annales, mais qui s’avère être plus plaisant que prévu.



Titre : Deer Camp ’86
Année : 2022
Durée : 1h25
Origine : USA
Genre : Beer Camp ’86
Réalisateur : L. Van Dyke Siboutszen
Scénario : Bo Hansen et Riley Taurus
Acteurs : Noah LaLonde, Jay J. Bidwell, Arthur Cartwright, Brian Michael Raetz, Josh Dominguez, David Lautman, Tina Joy, Paul Wilson, Matthew Derek Davis
Deer Camp '86 (2022) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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