Un voyage en solitaire à bord d’un yacht prend une tournure terrifiante lorsqu’une femme rencontre trois trafiquants de drogue qui s’accrochent aux restes brisés d’un bateau. Ils la forcent à plonger dans des eaux infestées de requins pour récupérer des kilos de cocaïne dans l’épave engloutie.
Avis de Cherycok :
Ça faisait longtemps que je n’avais pas parlé d’un film de requins, peut-être un an puisque, si ma mémoire est bonne, le dernier en date doit être la grosse purge The Requin, de Le-Van-Kiet. Alors me voici avec un nouveau film de squale, tout frais tout neuf, qui vient de sortir. Mais point ici de requin toxique, de requin à moult têtes, ou de croisement étrange entre un requin et une étoile de mer. Non, nous sommes ici dans un film de requin tout ce qu’il y a de plus sérieux, mis en scène par un réalisateur dont les faits d’armes les plus « connus », hormis quelques clips de East 17 ou David Guetta, sont le DTV bas de gamme Nuclear Target (2005) avec Wesley Snipes et la bobine horrifique assez plate Long Time Dead (2002). Nous sommes d’accord, ça ne vend pas du rêve. The Requin était arrivé bon dernier lors de mon top de l’année 2022, eh bien ce Deep Fear est bien parti pour être bon dernier pour mon futur top de l’année 2023. Tourné à Malte avec un budget des plus restreints, ce n’est pas Deep Fear qui va redorer le blason des films de requins récents qui, avec leur multiplication depuis quelques années, peinent souvent à proposer quelque chose de convaincant.
Après une scène d’introduction classique nous montrant une petite fille voyant son père mourir noyé pendant une tempête en bateau, retour au temps présent et la petite fille est désormais devenue une femme, une vraie, une toute en plastique. Oui, nous aurons droit à une pimbêche aux gros attributs et à moitié refaite en guise d’héroïne. On se croirait revenu pas mal d’années en arrière à cette époque où on faisait un film autour de Pamela Anderson. Cette héroïne, elle est incarnée par la roumaine Mãdãlina Ghenea, aperçue récemment dans le House of Gucci de Ridley Scott, dans le rôle de Sophia Lauren. Bref. Et le réalisateur Marcus Adams va la filmer sous tous les angles. Il y a des plans, on a l’impression que le réalisateur nous dit « Mais tu as vu cette paire de meules !?! ». Alors oui, si on aime ce style de femme, elle envoie du steak. Par contre, niveau jeu, ce n’est pas ça, et on sent bien que la demoiselle a plus été choisie pour sa plastique que pour son talent d’actrice. Bref. Et la demoiselle, ça ne va pas fort avec son chéri. Elle l’aime, mais elle a peur de s’engager poupinette. Alors elle navigue seule sur les flots, ça la détend. Enfin bon, ça la détend jusqu’à ce que la météo s’en mêle. Elle est obligée d’éviter la tempête parce qu’elle a peur de ça (souvenez-vous la scène d’intro). Et comme sous ce poitrail siliconé se cache un cœur gros comme ça, lorsqu’elle aperçoit des malheureux en train de flotter sur une cargaison échouée, elle va les aider. Sauf que, Tatatan ! Ce sont de trafiquants de drogue ! Et ils vont l’obliger à plonger au fond de l’eau pour qu’elle les aide à récupérer une cargaison de cocaïne, et en plus y’a des requins ! Tu parles d’un scénario à la con… On se rend vite compte qu’on est plus dans un thriller en pleine mer, avec en toile de fond des requins, que l’inverse. Les requins sont un élément secondaire de l’intrigue, une menace supplémentaire à laquelle les personnages vont être confrontés. Sauf qu’avec ce requin en gros sur l’affiche, ce n’est pas ce qu’on est venu chercher. Encore moins lorsque la formule ne fonctionne pas ! Et c’est dommage parce que les requins, c’est peut-être ce qu’il y a de plus réussi dans Deep Fear. Nous sommes certes dans un petit budget, mais un soin tout particulier a été apporté à ces derniers avec des CGI sincèrement honnêtes. Ils s’intègrent bien au décor et leurs mouvements sont crédibles.
Crédible, on ne peut pas en dire autant du casting. La direction d’acteurs est à côté de la plaque. Pas une réplique ne semble naturelle, pas un acteur ne semble réellement à ce qu’il fait, et on a réellement du mal à rentrer dans le film en partie à cause de cela, en plus du scénario qui a pas mal de problèmes. En effet, le film met énormément de temps à démarrer. Ça parle, ça navigue, ça regarde au loin, pas l’ombre d’un requin durant les 30 premières minutes si ce n’est un qui s’est perdu au milieu de l’océan lors d’un plan grue. Pour la première attaque, qui durera 5 secondes, c’est la 36ème qu’il faudra attendre, et le film va ensuite s’embourber avec ces mafieux qui ont été remontés à la surface par notre miss barbie. A un moment, on a espoir. Il y a une attaque de requin et, alors qu’il va mordre un des protagonistes, celui-ci lui fourre un sac rempli de cocaïne dans la bouche. Là, on se dit que le film va partir en cacahuète et qu’on va enfin avoir quelque chose à se mettre sous la dent mais non, même pas, le scénario ne fait rien de ce requin cocaïné. Il reste dans la voie du sérieux, du classique, avec cette héroïne traumatisée par son passé, avec les secours qui ne viennent pas car ça ne fait pas 24h qu’elle a disparu, avec son chéri qui décide d’aller la chercher tout seul, … Et puis c’est mou, mon Tsui Hark que c’est mou. On sent que le réalisateur tente d’insuffler un peu de tension, de mettre du suspense, avec une musique stressante, avec des plans où le spectateur ne voit pas trop ce qu’il se passe, mais ça ne fonctionne pas. On a l’impression que le film se retient sur son action, sur sa violence, possiblement car il n’en avait pas le budget. De plus, il est classé PG (Accompagnement parental souhaitable), soit l’interdiction aux moins de 10 ans chez nous, il ne faut donc même pas s’attendre à de la tripaille ou des corps coupés en quatre. Il y a un peu de sang dans l’eau, mais ça s’arrête là. Heureusement, Deep Fear se défend visuellement, avec des images sous-marines réussies de Mark Silk qui avait déjà travaillé sur 47 Meters Down, sa suite, ainsi que sur Shark Bait. Un point positif qui l’empêche de couler dans les profondeurs obscures de l’océan de navets avec des requins qui sont sortis ces dernières années.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Visuellement, ça tient la route. ♥ Le requin est bien fait. |
⊗ Mou et chiant ⊗ Un casting jamais crédible ⊗ Des clichés, toujours des clichés ⊗ Manque de folie |
Vous voulez voir un bon film de requin qui vous scotche à votre siège ? Eh bien ne regardez pas Deep Fear qui ne vaut le coup d’œil que pour la plastique de son actrice principale. C’est dommage, les requins étaient bien faits… |
Titre : Deep Fear
Année : 2023
Durée : 1h24
Origine : Angleterre
Genre : Cocaïne shark
Réalisateur : Marcus Adams
Scénario : Robert Capelli Jr, Sophia Eptamenitis
Acteurs : Mãdãlina Ghenea, Ed Westwick, Mararena Gomez, Stany Coppet, Ibrahima Gueye, Marco Canadea, Robert Capelli Jr, Mariana Garradas, Tenika Mahoney