[Film] Deathstalker, de James Sbardellati (1983)

Le barbare Deathstalker est chargé par une vieille sorcière de récupérer les trois pouvoirs de la création – un calice, une amulette, et une épée – auprès d’un magicien maléfique, Munkar, qui veut les utiliser dans de vils desseins. Après avoir récupéré l’épée, Deathstalker rejoint le groupe de voyageurs qui se rend au Grand Tournoi qui va déterminer le plus grand guerrier du monde. Il va alors se retrouver confronté à un roi usurpateur qui retient prisonnier une belle princesse…


Avis de Cherycok :
Ami du kitch, nous sommes ici en présence d’un bien beau représentant du genre. Ami de l’heroic fantasy désespéré de voir si peu de films du genre sortir, continue de lire ces lignes. On ne sait jamais, sur un malentendu… Ami du nanar sincère des années 80, reste dans le coin, tu vas en avoir pour ton argent. Ami de l’heroic fantasy kitchissime à tendance nanar qui te met un smile jusqu’aux oreilles, bienvenue dans le merveilleux monde de Deathstalker, un sous Conan le Barbare monolithique et huileux, à la chevelure blonde mal permanentée, ne pensant qu’à tirer sa crampe dès qu’il croise une nénette qui roule un peu de la fesse. Mais qui peut bien être derrière ce pur film d’exploitation surfant sur le succès du Conan (1982) de John Milius et qui s’est dit qu’en mettant du nibard un peu partout, ça passerait crème ? Le grand, l’unique, que dis-je, l’inimitable Roger Corman, l’homme aux 1000 et un nanars (ou navets, c’est selon), qui sous la houlette de New World Pictures nous a donc produit Deathstalker, premier volet d’une saga qui ne compte pas moins de quatre films ! Oui, chez Corman, on use le filon jusqu’à la moelle. Alors attention toi jeune homme un peu prude qui t’aventures sur cette critique obscure d’un film obscur, des paires de boobs se sont sans doute glissées dans les captures d’écran qui illustreront ce texte.

Scénarisé par Howard R. Cohen, qui a déjà commis les magnifiques Barbarian Queen 1 et 2, Emmanuelle 5, Vampire Hookers ou encore Saturday 14th 1 et 2 (il se rattrapera en écrivant quelques scénarios de l’animé Jayce et les Conquérants de la Lumière), Deathstalker est un pur produit d’heroic fantasy lowcost des années 80. Entendez par là des décors en carton façon papier mâché, des maquettes bien visibles, un scénario posé en 30 secondes, quelques plans gores bien sentis, et du boobs. Plein de boobs. Beaucoup de boobs. Vous savez, ce genre de plan nichon complètement gratuit, qui ne sert à rien si ce n’est à faire frétiller de l’entrejambe le gamin qui à l’époque voulait plus de gros musclés avec des grosses épées. Ben là y’en a plein, ils s’enchainent. Bon, j’exagère un peu, il y a aussi du plan fesses, que le réalisateur aime à filmer en gros plan. Mais toutes les excuses sont bonnes pour dénuder de la donzelle. Parce que, voilà, c’est vrai que c’est sympa de faire un combat à l’épée avec les nichons à l’air, ça permet d’être aéré si jamais tu transpires. Oui, c’est sympa un combat dans la boue en bikini, c’est bon pour la peau il parait. Même dans les moments dramatiques, comme la mort d’un personnage, ils arrivent à caser du téton à l’écran. Certains diront que c’est tout un art le placement de boobs à l’écran, et si c’est le cas, James Sbardellati est un expert en la matière.
Les donzelles amatrices de ce genre de spectacles (il ne doit pas en exister beaucoup) en auront également pour leur argent puisque nos musclors adeptes du coup d’épée dans la tronche se baladent tous en moule burnes de cuir, avec tout ce qu’il y a besoin de couche d’huile sur le corps pour bien faire ressortir les muscles saillants de ces golgoths des salles de sports. Et pour faire plaisir à tout le monde, on a même droit à une orgie moyenâgeuse parce que voilà, tous ces seins et toutes ces fesses, fallait bien que ça fusionne à un moment ou un autre..

Mais alors dis-moi mon petit Cherycok, Deathstalker, c’est juste ça ? Des hommes et des femmes se baladant à moitié nus ? N’aie crainte toi jeune aventurier amateur de nanar, Deathstalker c’est bien plus que ça ! Son héros à lui tout seul vaut son pesant de cacahuètes, avec donc sa chevelure blonde improbable et son manque d’expressions qui lui donnent un air de benêt à chacune de ses apparitions. Le port du moule burnes de cuir est tout un art. Schwarzy dans Conan en imposait. Ce cher Rick Hill, c’est tout autre chose, d’autant plus qu’en termes d’acting, on est plus proche de Salut les Musclés que de Shakespeare. En même temps, il a dû se rendre compte qu’il n’allait pas atterrir aux oscars avec ce magnifique rôle de composition. Mais Deathstalker, c’est aussi plein d’autres éléments kitchs complètement géniaux. On a droit à un homme à tête de cochon, un monstre gluant qui mange des doigts, un homme magiquement transformé en femme et qui en profite pour se palper les parties, une musique au synthé façon Goblins (parce que depuis le Zombie de Romero, c’est devenu la mode) mais d’un goût douteux, un sous clone de Mick Jagger en guise de sidekick, des touches d’humour enfantines à la limite de la débilité, des combats à couper le souffle où les coups d’épées passent à côté de leurs cibles mais qui les tuent quand même, qui se différencient d’une partie de claques façon Bud Spencer et Terence Hill uniquement par les quelques effets gores (tête qui vole, bras arraché, giclées de sang, écartèlement). Pour la petite anecdote, les effets spéciaux sont signés John Carl Buechler, spécialiste du genre qui a par exemple pondu ceux de Vendredi 13 n°7 (1987), From Beyond (1986), Freddy 4 (1988) ou encore Re-Animator 2 (1989).
Car oui, Deathstalker possède quelques qualités autres que celles de faire rire involontairement. Les effets spéciaux artisanaux donc, mais également une mise en scène qui tient étrangement la route. Toute l’équipe technique semble avoir bossé le plus sérieusement du monde, renforçant encore plus le côté nanar d’un film qui, même s’il n’atteint pas le niveau d’un Barbarians (1987) de Ruggero Deodato, fera plaisir à tous les amateurs du genre. Et dire que je vais devoir regarder les trois suites… j’en salive d’avance ! (Cette phrase est uniquement là pour m’éviter un commentaire de Rick me disant « Quand on commence une saga, on la finit ! »)

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes épiques
♥ Les punchlines débiles
♥ Ce héros de puta madre !
♥ Du kitch et encore du kitch
⊗ …
Note :
Note nanar :
Le kitchissime Deathstalker est un film d’une nullité abyssale au point de faire rire malgré lui. Ses scènes d’action à l’intensité proche du néant, son héros au look improbable et son avalanche de boobs de toutes les tailles et toutes les formes en font un divertissement de choix pour les amateurs de soirées nanars / bières / pizzas. Un très bon représentant du sous-sous-sous-genre « Sword, Sex & Sorcery ».



Titre : Deathstalker
Année : 1983
Durée : 1h19
Origine : U.S.A / Argentine
Genre : Kitchos le barbare
Réalisateur : James Sbardellati
Scénario : Howard R. Cohen

Acteurs : Rick Hill, Barbi Brenton, Rochard Brooker, Lana Clarkson, Victor Bo, Bernard Erhard, Augusto Larreta, Veronica Llinas, Marcos Woinsky

 Deathstalker (1983) on IMDb























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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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