Le spa de Michael est le lieu d’une série de meurtres sanglants. Il cherche à faire cesser l’effusion de sang avant de perdre tous ses clients.
Avis de John Roch :
Avec Jane Fonda’s Workout, l’actrice à non seulement propulsé l’aérobic au rang de phénomène dans les 80’s, mais a aussi participé au boom de la VHS, avec le porno et l’horreur, la cassette de son entraînement ayant fortement influencé les Américains à investir dans un magnéto. L’horreur justement, étrangement le genre ne s’est jamais vraiment emparé de ce qui était alors le sport phare des ménagères Américaines ou des salles de sports en général, exception faite de Aerobic Killer, dont Cherycok disait le plus grand bien ici, et ce Death Spa qui a trôné sur les étagères des vidéo clubs en 1990, bien que tourné en 1987. Pas dans le mien, ni dans le votre, puisque le métrage est totalement inédit dans nos contrés. Et c’est dommage parce qu’avec sa jaquette et un titre pareil, le film ne serait pas passé inaperçu au rayon horreur mais surtout c’est que c’est pas dégueu Death Spa, aussi connu sous le nom de Witch bich, qui coche toute les cases de la bonne série B horrifique des années 80: des femmes à poil (et aux poils), du gore, des sfx comme on en a presque plus, des acteurs et actrices au charisme bien de son temps et en plus techniquement c’est plutôt soigné. Alors sortez votre combi en spandex la plus flashy de votre garde robe, mettez le National Aerobic Championship Theme au volume max, échauffez vous un peu et c’est partie pour une visite de la salle de sport de la mort réchappée des 80’s plus 80’s que ça, tu meurs.
Les années 80
Meilleure décennie ever
Littéralement, car le métrage s’ouvre vraiment sur une visite de la salle de sport. L’occasion de constater que Death Spa, dans son genre, c’est un film soigné. La mise en scène est bien fichue, le réalisateur de la chose, un certain Michael Fischa qui signe ici son premier long, réussi même à instaurer une ambiance dans cette introduction ou la caméra alterne entre balade avec une petite élégance dans la salle et vue à la première personne qui guette une potentielle victime. Ajoutez à ça une pointe d’érotisme, et une photographie qui fait la part belle aux couleurs flamboyantes qui revoient aux temps de Mario Bava et de Dario Argento de leur vivant, artistique pour le second on s’entend, et on se croirait dans un giallo. Manque plus que la lame tenue par une main gantée et on était bon.
Suspiria
Nuançons un minimum la chose. La mise en scène de Death Spa n’est pas non plus exceptionnelle, mais elle est tout ce qu’il y a de plus correct pour un produit du genre ce qui a de quoi surprendre pour un film qui mine de rien concourt au titre et son concept le plus con accouché sur scénario. Le scénario justement, revenons-y. Le héros, c’est Michael, le dirlo de la salle de sport qui gère l’endroit assisté de David, informaticien et partenaire aux relations tendues car ce second est le frère jumeaux de l’ex femme du premier, qui s’est immolée par le feu après avoir perdue son bébé. Depuis, et avant parait-il, Michael il saute sur tout ce qui bouge, employées comme clientes. Il faut dire qu’avec sa crinière de lion, son regard félin et son torse velu comme un homme, un vrai, il y a un certainement un genre de magnétisme qui ressort de l’interprète du personnage, c’est juste dommage qu’il joue un peu mal au sein d’un casting qui oscille entre le minimum et le correct.
William Bumiller: le charisme du lion
Ceci dit, Michael semble retrouver l’amour avec Laura, qui bosse aussi à la salle de sport et temporairement aveugle suite à l’introduction du métrage, pile le moment ou des accidents de plus en plus étranges surviennent entre deux cours d’aérobic et de muscu. Alors, système informatique défaillant? Sabotage? La faute à pas de chance? Que nenni, il est hanté le spa. Par le fantôme de l’ex femme de Michael qui visiblement revient d’entre les morts parce qu’elle en a un peu marre que son mari trempe son biscuit dans n’importe qui sauf elle. C’est un peu imagé mais dans le fond c’est ça, ou je n’ai rien compris à une intrigue bordélique qui expose son concept de salle de sport hantée dans sa première demi-heure, mais qui se complexifie sans raison apparente si ce n’est de gonfler la durée d’un métrage qui aurait gagné à ce centrer sur son pitch de base.
Baisse de rythme
Parce que dans Death Spa des sous intrigues, il y en a un peu trop. Entre deux scènes qui développent les relations entre Michael et le jumeaux sous tension un brin électrique, sa nouvelle conquête sous tension érotique, et Ken Foree sous tension homo-érotique, il se passe pas mal de chose qui n’ont au final que peu d’intérêt. Des policiers mènent mollement une enquête qui ne rime à rien, Michael engage un expert en paranormal dont la présence ne rime à rien non plus, on a aussi tout à coup sans prévenir une histoire de sabotage de la salle de sport à des fins mercantiles qui débarque comme ça parce que pourquoi pas ne rimer à rien jusqu’au bout après tout. Même le fantôme de la défunte est hésitant dans son approche de ses apparitions. Parfois par l’informatique dont la salle de sport est plus dépendante que de raison, parfois par les rêves, parfois en possédant son frère, parfois juste comme ça de manière invisible, tout ça pour entretenir un pseudo suspens qui n’a pas lieu d’être.
Tension érotique
Death Spa ne sait pas vraiment ou il va, nous non plus, mais force est de constater que tout aussi bordélique, parfois superficiel et des fois assez débile qu’il est, le métrage se renouvelle tout de même assez pour ne pas ennuyer. Avec succès ou non, à chacun son appréciation, mais globalement malgré quelques petites longueurs et la superficialité des trois quarts de son scénario, le récit se laisse suivre sans déplaisir grâce à sa patine 80’s qui en met plein les yeux au sens propre (plein de couleurs flashy) comme figuré (les tenues et la déco de la salle de sport: whow) mais surtout parce qu’il atteint largement le quota de nudité et de gore. Coté dames dévêtues, il y en a pour tout les goûts et quand c’est montré de manière qualitative, c’est encore mieux. Coté gore, on est servi avec des morts classiques, et d’autres aussi improbables que rigolotes (une attaque de carcasse de saumon (Oui, vous avez bien lu)), d’autres un peu moins (la lente agonie d’une victime chimiquement brûlée).
Schwing!
Il ne faut en revanche pas s’attendre à une déferlante de sang et de tripes à l’écran. Non pas que le film soit sage, mais le gore est bien trop ponctuel dans Death Spa. Le film est trop bouffé par ses sous intrigues et ne laisse pas autant de place aux scènes chocs, aux sfx pas trop mauvais soit dit en passant, qu’il ne le devrait. De ce fait, Death Spa ne décolle jamais vraiment, le métrage trouve son véritable rythme de croisière dans sa dernière partie qui enchaîne les mises à mort lors d’un climax aussi prometteur que foiré car bien trop court. Mais on parle ici d’un film qui ne dépasse pas l’heure et demi, c’est donc assez concentré pour rester regardable sans jeter un œil à sa montre et l’ensemble est globalement agréable même si il a tendance a trop s’éparpiller. C’est dommage, mais Death Spa reste tout de même une chouette série B au sujet con mais jamais traité par dessus la jambe et plutôt bien exploité, techniquement bien foutu avec des boobs, du gore et en plus, parfois c’est rigolo.
Aujourd’hui, je vous propose de méditer sur cette image
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des boobs ♥ Du gore ♥ La mise en scène et la photo bien foutues ♥ Parfois, c’est rigolo ♥ La patine 80’s ♥ Il y a Ken Foree |
⊗ Ça ne décolle jamais vraiment ⊗ Un scénario bordélique ⊗ Quelques petites longueurs |
Death Spa est une chouette série B au sujet con mais jamais traité par dessus la jambe et plutôt bien exploité, techniquement bien foutu, avec des boobs, du gore et en plus, parfois c’est rigolo. Un inédit en France à découvrir pour les amateurs du genre. |
Titre : Death spa / Witch Bitch
Année : 1988
Durée : 1h27
Origine : USA
Genre : Fitness
Réalisateur : Michael Fischa
Scénario : James Bartruff et Mitch Paradise
Acteurs : William Bumiller, Brenda Bakke, Merritt Butrick, Robert Lipton, Alexa Hamilton, Ken Foree, Rosalind Cash, Francis X. McCarthy