[Film] Death of Me, de Darren Lynn Bousman (2020)

Un couple en vacances se réveille un lendemain de beuverie sans aucun souvenir de leur soirée. En regardant les images qu’ils ont filmées, ils découvrent qu’ils ont participé à un rituel qui se terminait pas l’assassinat de la femme par son mari… alors qu’elle est en vie.


Avis de Rick :
Cela fait environ 20 ans maintenant que le réalisateur Darren Lynn Bousman traumatise les spectateurs. Son premier long métrage, il date de 2001, et si quasiment personne ne l’a vu, la suite par contre, on l’a connait, avec son second long métrage : Saw 2. Déjà un grand pas en arrière comparé au premier opus signé James Wan, mais encore regardable, tout comme Saw 3. C’est à partir de 2007 que les choses se gâtent en fait. Il signe Saw 4, un des pires opus de la franchise, puis décide de voler de ses propres ailes, en quittant la saga, et en réalisant des films que l’on préférera pour la plupart oublier. Repo The Genetic Opera, 11-11-11, Abattoir, St Agatha. Seule bouffée d’air frais dans tout ça ? C’était déjà il y a 12 ans, ce fut Mother’s Day, une belle surprise que l’on pourrait considérer comme une erreur de parcours au final. Il suffit de voir le dernier film de l’auteur, son retour à la saga Saw avec Spirale pour constater que non, rien n’a changé. Death of Me, c’est son film précédent, passé inaperçu. On pourrait d’ailleurs aussi aborder le métrage via la carrière de son actrice principale, la charmante Maggie Q. Charmante oui, mais quelle carrière… Que ce soit à ses débuts à Hong Kong (Naked Weapon, Gen-Y Cops) ou par la suite en Amérique (Die Hard 4, Priest, The King of Fighters, Divergente), la carrière de l’actrice n’a que très rarement brillée. Ou je pourrais vous parler du fait que quand il faut tourner dans un pays exotique pour pas trop cher, les productions US adorent se servir des décors et du folklore Thaïlandais, comme c’était le cas quelques années plus tôt de Ghost House, film mal aimé mais plutôt divertissant au final mettant en avant Scout Taylor-Compton. Bref, avec tout ça, vous vous doutez un peu du résultat final de Death of Me non ?

Vous attendiez quoi ? Que je vous dise que le film est le métrage de la maturité pour Darren Lynn Bousman ? Que le scénario écrit à six mains est un modèle de subtilité et d’intelligence ? Que Maggie Q a trouvé le rôle de sa carrière ? Non mais comprenez-moi, au bout d’un moment, ce n’est même plus amusant de parler de ce genre de films ! Mais pourtant, les avis sont tellement rares que non, je dois m’y coller, au cas où que les deux ou trois curieux passant ici puissent éviter la bête. Alors donc, Death of Me. On trouve notre classique couple d’Américains en vacances en Thaïlande, qui va se heurter à des habitants voulant se servir d’eux pour un rite particulier. Jungle, décors exotiques, habitants tous étranges qui ont quelque chose à cacher ? Check. Darren Lynn Bousman réalise, donc on peut s’attendre ç des effets de styles en pagaille, un montage qui s’affole parfois sans raison, à des plans sanglants qui s’attardent plus que nécessaire pour nous faire profiter de l’endroit où le budget est parti. Tout ça, check, on l’a. Avec en prime quelques jumpscares et tous les clichés possibles et imaginables du genre, ça ne mange pas de pain ! Le pire dans tout ça, c’est qu’avec un scénario écrit tout de même à trois, on se retrouve avec une écriture très paresseuse, qui ne cherche jamais à camoufler ses influences, et surtout qui ne sait jamais comment faire avancer son intrigue. Du coup, quand on a un personnage qui hallucine, quel est le meilleur moyen d’aller du point A au point B quand on a strictement aucune idée ? Une hallucination, un énième réveil à l’endroit de la destination, et voilà, c’est dans la poche.

Et pourtant, tout ça, et bien c’est dommage. Car les mythes et le folklore Thaïlandais, c’est un peu comme l’Indonésie, ce sont des cultures que l’on ne connait que peu, et les mettre en avant peut toujours être intéressant. C’est encore plus dommage, car le point de départ de l’intrigue, s’il ne déborde pas d’originalité, part d’un fort potentiel. Imaginez un peu, The Hangover, enfin, Very Bad Trip chez nous, mais en mode horrifique. Un couple se réveille, pas de souvenirs de la veille, et là, ils découvrent des évènements troublants sur une cassette. Il y avait clairement un meilleur film qui se cachait derrière tout ça. Mais ce projet, il n’a tout simplement pas été offert aux bonnes personnes. Du coup, non, on a juste un mélange un peu grossier entre The Wicker Man et Rosemary’s Baby, le tout en Thaïlande, avec quelques plans gore, quelques hallucinations, quelques CGI pas bien beaux. Et malgré tout, une plutôt jolie photographie, ce qui est à souligner, et confirmer donc que Bousmen fait des efforts (je le disais sur Spirale), un début qui intrigue avant que l’on ne se mette à bailler et espérer que la fin arrive vite. Par moment, Maggie Q y croit, on ne pourra pas lui reprocher non plus. Mais elle devrait sans doute changer d’agent. Death of Me, en fait, c’est un peu « le cinéma de genre pour les nuls », vu comment il empile tous les clichés connus du genre, tous les effets de styles qu’il ne faut pas faire, ainsi que quelques restes venus de ce genre éteint que l’on avait bien voulu appeler le Torture Porn il y a quelques années.

LES PLUS LES MOINS
♥ C’est joli la Thaïlande non ?
♥ La photographie, plutôt léchée
⊗ Tous ces clichés
⊗ Une écriture paresseuse en mode automatique
⊗ Des effets de styles venus du clip
⊗ Revoyez plutôt les films auxquels il rend hommage
⊗ Finalement, peu intéressant
note6
Quand un réalisateur pas vraiment doué part en Thaïlande avec une actrice à la carrière plus que bancale, ça donne Death of Me, un film mal écrit, pas très bien filmé, jamais vraiment intéressant.


Titre : Death of Me
Année : 2020
Durée :
1h34
Origine :
Etats Unis
Genre :
Horreur
Réalisation :
Darren Lynn Bousman
Scénario :
Arli Margolis, James Morley III et David Tish
Avec :
Maggie Q, Luke Hemsworth, Alex Essoe, Kat Ingkarat et Kelly B. Jones

 Death of Me (2020) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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