Miwako part avec son mari Shinji qui vient d’avoir une transplantation du cœur dans une petite villa en forêt pour se reposer. Pourtant, très rapidement, le vieil homme va avoir des visions et son comportement va devenir plus violent. En réalité, le cœur que Shinji vient d’avoir promenait d’un écrivain qui torturait et tuait des jeunes femmes…
Avis de Rick :
Inédit chez nous ou même en Amérique, Dear Heart nous promet un tueur, des visions d’horreur, quelques meurtres, le tout dans une petite maison isolée en forêt. Tout pour attirer le fan de cinéma de genre un peu bon public qui n’attend qu’une chose, c’est que le film lui délivre son lot de meurtres sanglants dans une ambiance au moins sympathique. Et de ce côté, Dear Heart commence plutôt bien. Une première scène pesante dans un hôpital, des plans sur la route avec une petite musique angoissante (composée par Endô Kôji, fidèle collaborateur de Miike Takashi), et nos personnages arrivent dans la maison isolée. Une courte installation, et rapidement, Shinji, le riche professeur qui vient d’avoir une transplantation du cœur, voit des choses horribles. Des femmes tuées, du sang, la main d’un tueur. L’ensemble fonctionne plutôt bien, une ambiance s’installe, les rapides flashs ou courtes scènes passées sont bien réussies, et l’histoire un brin surnaturelle, rappelant le film américain Body Parts prend. Malheureusement, dés que l’on comprend où l’histoire veut en venir, c’est la douche froide, car le métrage ne sait plus où aller, ne sait plus comment le faire, et se plante sur toute la ligne ou presque.
Comme si le réalisateur avait peur que le spectateur ne comprenne pas la complexité (hmm hmm) de son intrigue, il va tenter d’en faire des tonnes à chaque scène sanglante, ou à chaque scène où Shinji ne va plus se contrôler et se laisser manipuler par l’âme du cœur transplanté. Chaque élément sera appuyé. Une apparition, un coup de couteau, et nous aurons droit à un effet sonore qui ira de mise. Shinji commence à détailler, et l’éclairage de la scène deviendra alors rouge pour souligner cet élément. Le réalisateur n’a peur de rien, et sans doute que dans les faits, l’idée n’est pas mauvaise, mais son exploitation dans le métrage de manière aussi appuyée et aussi fréquente va tourner l’ensemble du métrage au ridicule. Il faut dire que pour ne pas aider, les acteurs vont en faire des tonnes, rendant les personnages peu crédibles, en plus de ne pas être forcément très intéressants.
Et dans tout ça, le principal défaut du métrage, ce sera son rythme. Les quelques flashbacks et visions qui hanteront Shinji au départ seront prenantes et trancheront avec le reste, mais le souci justement, c’est que le reste, c’est-à-dire l’histoire de base finalement, étant peu passionnante, se fait inintéressante lorsqu’elle prend le dessus. Et rapidement oui, elle prend le dessus. Et c’est un défilé de déception sur pellicule qui nous attend. Les événements commencent forcément doucement, et s’avèrent même plutôt ridicules au départ, comme cette scène om Shinji léchera le doigt de son infirmière. Le ridicule n’est pas loin, mais sera franchit l’instant suivant avec la scène de torture au pamplemousse… Oui, je parle bien du fruit. Moralité, après la mayonnaise et autre dans les Missing 44 et compagnie, le fruit fait son apparition dans le monde du cinéma. À partir de là, il est très dur de s’accrocher à une histoire qui se veut si sérieuse malgré ce genre de séquences, et le final continuera dans cette direction, avec des courses poursuites en forêt trop peu éclairées, et, le comble, une scène intéressante qui s’arrête juste au moment où elle allait devenir intéressante. Passé ses premières minutes prometteuses, Dear Heart s’écroule donc totalement et ne remonte jamais.
Dear Heart commence bien, puis s’effondre sous son propre poids, à force de trop tout souligner, autant dans l’éclairage que les bruitages. Il en devient même ridicule.
Titre : Dear Heart 震えて眠れ
Année : 2009
Durée : 1h27
Origine : Japon
Genre : Slasher gentil
Réalisateur : Isaka Satoshi
Acteurs : Takashima Reiko, Enoki Takaaki, Asuka, Hachiya Mami, Hinata Karen, Horiguchi Natsumi et Imamoto Yôko
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