[Film] Dead Ant, de Ron Carlson (2017)


Le groupe de glam-metal Sonic Grave est l’auteur d’un seul succès. Alors que ses membres embarquent pour Coachella dans l’espoir de réaliser un come-back, ils sont confrontés à une menace d’un autre monde : des fourmis géantes, décidées à ne pas les laisser fouler leur territoire comme ça.


Avis de Cherycok :
J’ai hésité un moment pour Dead Ant. Chronique normale ? Chronique pour le coin du nanar ? Il faut dire qu’avec un film nous présentant des rockeurs has been aux perruques dégueulasses partant en tournée sur des terres indiennes et se faisant agresser par des fourmis géantes en CGI après avoir ingurgité une drogue particulière, il y a de quoi se poser la question. Après mûre réflexion, Dead Ant n’a pas sa place aux côtés des Sharknado, Atlantic Rim et autres Lake Placid vs Anaconda. Il pourrait, mais j’en ai décidé autrement. Car Dead Ant tient plus de la comédie bis, à tendance portnawak, assumée, bienveillante et sincère, volontairement stupide, mais qui ne se fout jamais de la gueule du spectateur contrairement à bon nombre de bobines de chez ces messieurs-dames de The Asylum et autres Syfy, le tout doublé d’un hommage aux films de monstres des années 50 (que cette phrase est longue). Alors ce n’est pas très bon, mais c’est néanmoins un midnight-movie plutôt fun.

Réalisé par Ron Carlson (Life Blood, Tom Cool), Dead Ant c’est un peu sexe, drogue et rock n’roll. Bon, avec des fourmis géantes en plus. Le sexe, on l’a d’entrée de jeu, avec cette nana qui court dans le désert, poursuivie par cette fourmi de 4 mètres de long et qui a envie d’un truc croustillant entre ses mandibules. La demoiselle, dont l’intelligence semble inversement proportionnelle à sa plastique, se dit qu’elle serait plus légère en enlevant ses déjà maigres vêtements, et qu’elle courrait donc plus vite. La voilà qu’elle commence à balancer une à une ses fringues afin d’essayer de semer le gros bestiau, les boobs à l’air se balançant de gauche à droite. Bien entendu, ça ne fonctionne pas, et hop bectée par la fourmi. Générique de début de film sur fond de heavy métal. Et rien qu’avec cette scène, on a une idée de l’ambiance générale du reste du métrage. On est là pour déconner, on est là pour s’amuser, et si possible tous ensemble.
Tout est fait pour amener du fun et il est bien nécessaire de se lancer dans Dead Ant en étant bien conscient qu’on est là pour ne pas se prendre la tête. Des rockeurs au look ridicule affublés de perruques qui le sont tout autant, avec bien entendu tous les clichés qui en découlent ; un dealer indien et son sidekick nain adepte du bazooka vendant une drogue dont la particularité est qu’il ne faut tuer aucun être vivant durant son effet sous peine de graves représailles ; des fourmis géantes super vénères et avides de chair de rockeur ; des CGI qui font peine à voir ; et des hommages en veux-tu en voilà. Beau programme n’est-ce pas ?

En fait, Dead Ant est un film empli de nostalgie. D’un côté, la nostalgie de ces films de monstres des années 50 tels que Tarantula (1955), L’Attaque des Crabes Géants (1957), ou encore, puisqu’il y est question de fourmis, Des Monstres Attaquent La Ville (1954). D’un autre côté, on a ce son typique des années 80, le Glam Metal (également appelé Hair Metal, rapport à leurs coupes de cheveux ?) et ses power ballads qui ont fait sa renommée, avec des groupes tels que Bon Jovi, Ratt, Poison, Europe, Twisted Sister, W.A.S.P, Mötley Crue, ou même Def Leppard et Van Halen à une période de leur carrière. Le tout finit en apothéose dans l’ultime scène du film où [SPOILER ALERT] la power ballad de notre groupe de Glam fait exploser tous les formicidés qui les poursuivaient dans ce qui s’avère être un énorme clin d’œil à Mars Attack, le film de Burton étant lui-même un hommage aux films de son enfance, c’est-à-dire les films d’extraterrestres des années 50. La boucle est bouclée [FIN SPOILER ALERT].
Clairement, nous sommes ici dans une parodie. Mais une parodie bienveillante envers ce dont elle se moque gentiment. Les dialogues cons comme la lune, le réalisateur qui s’amuse avec les clichés sur le glam métal, les scènes portnawak à tendance WTF sont nombreuses, tout y est généreusement stupide et ne prend jamais le spectateur pour un con. Certes, tout est dans le surjeu et le cabotinage (Jake Busey est royal), les CGI sont ce qu’ils sont (moches), l’humour ne fonctionne pas toujours et le scénario est un peu secondaire. Mais Ron Carlson a voulu que le spectateur s’amuse tout autant que lui et ses acteurs, et sur ce point-là, c’est plutôt réussi.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes gores rigolotes
♥ L’atmosphère fun
♥ On s’amuse avec le casting
⊗ Certains gags ratés
⊗ Un film anecdotique
Le heavy metal avait Deathgasm (2015), le glam metal a désormais Dead Ant (2017), une sympathique comédie aussi foutraque que fun, qui amusera les spectateurs qui savent dans quoi ils s’embarquent.

LE SAVIEZ VOUS ?
• La même année sort un autre film mettant en scène, entre autres, des fourmis géantes. Il s’agit de It Came From The Desert, coproduction Finlande / UK / Canada, réalisé par Marko Mäkilaakso.
• Après son précédent film qui se déroulait dans un climat très froid, le réalisateur Ron Carlson s’est juré que son prochain film se déroulerait dans un environnement chaud. C’est ainsi qu’est née l’idée de Dead Ant et son road movie « rockambolesque » dans le désert.
• Sean Austin, Sam Gamegie dans Le Seigneur des Anneaux, fait un clin d’œil à la trilogie le temps d’une réplique lorsqu’il affirme être de « The Shire » (la Comté en VF).


Titre : Dead Ant
Année : 2017
Durée : 1h27
Origine : U.S.A
Genre : Fourmidable ?
Réalisateur : Ron Carlson
Scénario : Ron Carlson, Hank Braxtan

Acteurs : Rhys Coiro, Jake Busey, Tom Arnold, Sean Astin, Leisha Hailey, Michael Horse, Michelle Campbell, Angelica Cassidy, Martin Blasick

 Dead Ant (2017) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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