Dans le futur, la Terre a été dévastée par une mystérieuse épidémie et les derniers survivants sont confrontés à ceux qui ont été transformés en créatures cannibales héliophobes. Désespéré et réfugié dans un ancien poste de police, un groupe est rejoint par un «guerrier» solitaire qui accepte de les aider à trouver un meilleur endroit de manière à continuer plus sereinement leur existence…
Avis de Cherycok :
Le nom de William Kaufman ne doit pas dire grand-chose à beaucoup de monde, et pour cause, les bobines les plus connues de sa (pour l’instant) courte carrière sont Jarhead 3 et The Marine 4. Des DTV certes efficaces mais pas non plus mémorables, qui tendent pourtant à prouver que le bonhomme possède un certain talent pour mettre en scène des scènes d’action burnées. Et c’est ce que va confirmer sa dernière œuvre en date Daylight’s End, inédite chez nous à l’heure où j’écris ces lignes, une série B très efficace qui lorgne aussi bien sur 28 Jours Plus Tard que sur Mad Max 2, et qui démontre qu’avec un très petit budget, il est possible de faire un film d’action bien couillu qui tient la route. Oui, c’est pour vous ça messieurs de chez The Asylum et Syfy !
Tout petit budget donc, à peine 2MUS$ si on en croit la fiche IMDB, et pourtant Daylight’s End semble avoir bénéficié de bien plus. Et si on a cette impression, c’est sans doute parce que la mise en scène de William Kaufman est très réussie. Visuellement, c’est très soigné, avec de très beaux étalonnages de beaux plans, et une photographie des plus travaillées. Les filtres utilisés ne sont jamais envahissants et ne sont là uniquement que pour renforcer le côté post-apo de l’univers qu’on nous dépeint. Le réalisateur évite également l’utilisation de la shaky cam, souvent considérée comme le cancer des scènes d’action. Car autant lorsque c’est bien utilisé, et c’est rare, le résultat nous plonge directement au cœur de l’action, autant quand c’est foiré, on sort du visionnage avec des yeux de lapin albinos sous acides. Du coup, même si elles paraissent parfois un peu plan-plan comparés à d’autres films du genre, elles n’en restent pas moins très efficaces. Elles sont nerveuses, bien pêchues, violentes, et font preuve d’une intensité qu’on aimerait voir plus souvent. Seule ombre au tableau, les effets spéciaux qui trahissent eux clairement le budget. Il est très rare que le sang numérique soit bien intégré à l’image, et Daylight’s End rentre dans cette logique. Pire encore, un éclat de sang (numérique donc) sur un mur n’aura pas été remis sur le plan suivant. Il en est de même avec les quelques explosions qui clairement font tâche au milieu de ce visuel général très travaillé. Mais on finit par s’y habituer assez rapidement et au final, si on n’est pas complètement hermétique à cela (hein Rick) et qu’on reste un minimum indulgent, on prend énormément de plaisir, d’autant plus que l’action est vraiment très présente tout au long du film.
Daylight’s End est un film généreux, à aucun moment prétentieux, et qui ne cherche qu’une seule chose : l’efficacité. Et il y arrive sans aucun souci ! Mais au détriment de l’originalité. Comme rapidement cité en introduction, on a l’impression de se trouver devant un croisement entre Mad Max 2 de Georges Miller et 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle. En effet, le scénario du film de Kaufman est à quelque chose près le même que celui du film de Miller : un guerrier solitaire qui erre sur la route et qui va aider un groupe de survivants à s’échapper de leur base sans cesse attaquée en échange de quelques provisions. Le héros n’est d’ailleurs pas sans rappeler ce bon vieux Max (il ne lui manque juste que le chien) avec ce côté très taciturne et sa voiture customisée. Et donc 28 Jours Plus Tard avec ces infectés très véloces, ultra nerveux et voraces, mais qui semblent ici avoir pris aussi bien du zombie (leur soif de chair), du vampire (ils brulent au soleil) que du loup-garou (ils sont guidés par un mâle alpha). Mais aussi au niveau de la musique puisqu’on a réellement parfois l’impression d’entendre des pistes de l’OST du film de Danny Boyle. Néanmoins, malgré ce manque d’originalité, l’efficacité reste présente et c’est en partie grâce au talent des acteurs qui, même si leurs personnages ne sont pas tous très attachants, délivrent un jeu d’acteur plus qu’honorable. Quelques têtes connues sont d’ailleurs à signaler comme Louis Mandylor aperçu dans les gros succès Mariage à la Grecque 1 et 2, Hakeem Kae-Kazim vu dans la série 24h Chrono ou récemment dans le film Hôtel Rwanda, et bien entendu Lance Henriksen qu’on ne présente plus, toujours aussi charismatique, et qui malgré son âge avancé, 76 ans, se donne encore à fond un flingue à la main. À noter qu’un des figurants du site s’appelle Bishop, serait-ce un petit clin d’œil au rôle de Mr Henriksen dans la saga Alien ?
Et quelle bonne idée de ne pas avoir succombé à la tentation de l’histoire d’amour à la con entre le héros et la mignonette de service. Beaucoup se seraient fourvoyés là-dedans sans se rendre compte qu’ils allaient alourdir leur film.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Les scènes d’action Bien rythmé Bien joué |
⊗ Manque flagrant d’originalité |
Daylight’s End n’est clairement pas le film le plus original du monde. Mais il n’en demeure pas moins très efficace dans ce qu’il nous propose. Une série B d’action bien punchy et qui fait le job. |
Titre : Daylight’s End
Année : 2016
Durée : 1h47
Origine : U.S.A
Genre : Post-Apo
Réalisateur : William Kaufman
Scénario : Chad Law
Acteurs : Johnny Strong, Lance Henriksen, Louis Mandylor, Hakeem Kae-Kazim, Krzysztof Soszynski, Chris Kerson, Chelsea Edmundson, Gary Cairns, Mark Hanson