[Film] Daybreakers, de The Spierig Brothers (2008)

En 2019, la population mondiale est en majorité composée de vampires. Quant aux derniers humains, ils sont traqués, dans le seul but de servir de nourriture. Mais leur nombre se réduisant dangereusement, les vampires cherchent un moyen de poursuivre leur existence sans avoir à dépendre de leur sang. En effet, s’ils ne s’alimentent pas correctement (c’est-à-dire consomment du sang souillé ou restent à jeun), ils se transforment progressivement en créatures agressives aux allures de chauve-souris. Cependant, une équipe secrète d’humains, menée par un vampire redevenu mortel, a découvert un traitement qui pourrait sauver l’espèce humaine. Ils sont alors rejoints par un chercheur en hématologie, Edward Dalton, qui rejette profondément sa nature vampirique.


Avis de Rick :
Les frères Spierig avaient fait parler d’eux en 2003 en signant dans leur Australie natale la série B de zombies Undead. Classique mais sympathique, le film n’avait rien d’un grand film pour autant. Avec Daybreakers par contre, les deux frangins décident clairement de passer à la vitesse supérieure. Car Daybreakers, projet original rendu possible grâce à l’investissement d’un casting de têtes plutôt connues, part avec un gros point fort, qui est tout simplement son idée de base. Car les films de vampires, on en bouffe depuis des années à intervalle régulier. Il y a eu la grande époque du cinéma muet, puis la période de la Hammer, puis tout un tas de produit dans les années 2000, mais rares sont les œuvres à prendre le mythe sous un angle nouveau. Aujourd’hui encore, malgré des œuvres fortes qui se démarquent comme Morse, Byzantium ou encore Only Lovers Left Alive, les films de vampires ultra classiques sont nombreux, et ça en devient lassant. Comme pour les films de zombies tiens. Si les frères Spierig livraient avec Undead un film de zombies classique, avec Daybreakers, ils changent la donne avec une idée aussi originale que simple sur le papier. Et si le monde avait changé et que l’humain n’était plus l’espèce dominante, mais le vampire ? Daybreakers nous plonge 10 ans après le début d’une épidémie de vampires, en 2019. Les humains sont rares, moins de 5% de la population, et vivent cachés. Les vampires eux contrôlent le monde.

Un concept simple, mais qui fait saliver sur le papier. Retranscrire tous les problèmes de notre monde actuel mais dans un monde habité par des vampires, en voilà une bonne idée. On retrouve la guerre, la famine, les pubs à la télévision se sont adaptées, les boutiques dans le métro proposent du café avec 20% de sang dedans. Daybreakers séduit d’entrée de jeu, surtout que les frères Spierig font bien le boulot. Malgré un budget malgré tout limité pour leurs ambitions, ils ne cèdent pas à la facilité, et nous délivrent un film qui a une patte visuelle, un style, et qui s’y tient tout le long. Le monde de Daybreakers est souvent nocturne (logique), les couleurs sont bleutées, le monde sans âme, les textures ont toutes l’air froide, métallisées. Visuellement donc, ça envoie du lourd et l’introduction est un grand moment. Il faut dire que la mise en scène est sobre, ne regorge pas d’effets de styles parasites et gratuits, l’ambiance proposée est très sympathique et colle à l’univers. Le métrage place son intrigue en soit plutôt classique (la recherche d’un vaccin, pour guérir du vampirisme) dans un univers qui a énormément de potentiel. Ethan Hawke qui aime le cinéma de genre (American Nightmare, Sinister) joue Edward, un vampire (non pas le même que dans Twilight) qui cherche un substitut au sang humain, et va finir embarqué dans une intrigue plus vaste qui le dépasse, à rechercher un vaccin contre cette maladie qu’est le vampirisme. Et bien entendu, tout le monde n’est pas d’accord. Certains sont heureux d’être vampires, de ne pas pouvoir mourir, tandis que d’autres profitent de la crise due au manque de sang pour se faire de l’argent.

Et si Edward doit travailler avec des humains, ceux-ci sont loin de lui accorder leur confiance, à quelques exceptions près. Aux côtés de Hawke, on trouve d’ailleurs un casting solide, avec un comme toujours brillant Sam Neill en chef de société vampire, ou encore Willem Dafoe en pseudo chef humain. Heureusement d’ailleurs que le casting est parfait, que le film est rythmé et que la mise en scène est soignée, car passé son excellent point de départ, son excellente introduction et quelques idées bien sympathiques pour quelques personnages, la progression de Daybreakers est en soit très classique, voir prévisible et facile. Et à quelques rares instants, les réalisateurs, qui s’occupent aussi d’une partie des effets visuels, se laissent aller à quelques effets plutôt discutables, alors que les effets de maquillages sont eux clairement réussis, et par moment même bien gore sur la fin. Peut-être que les deux frères ont eu par moment trop d’ambitions qu’ils n’ont pas su gérer, autant en terme d’effets numériques que d’histoire et de développement. Imparfait le métrage l’est, mais sa réinvention du mythe, son univers bien trouvé, ainsi que le sérieux émanant de la mise en scène et du casting en font une série B fort sympathique.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un univers très bien trouvé
♥ Beaucoup de bonnes idées
♥ Excellent casting
♥ Rythmé et fait avec sérieux
⊗ Quelques idées clichées et discutables
⊗ Des effets visuels pas toujours au top
note8
Daybreakers a notre capital sympathie dés le début grâce à son idée de départ géniale. La suite est faite avec sérieux même si elle emprunte parfois quelques raccourcis, mais l’intention est honorable, le résultat sympathique.



Titre : Daybreakers

Année : 2009
Durée :
1h38
Origine :
U.S.A./ Australie
Genre :
Fantastique
Réalisation : 
The Spierig Brothers
Scénario : 
The Spierig Brothers
Avec :
Ethan Hawke, Willem Dafoe, Claudia Karvan, Sam Neill, Michael Dorman, Mungo McKay et Isabel Lucas

 Daybreakers (2009) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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