Cinq jours séparent Peter Highman du jour où il sera père pour la première fois, au terme de la grossesse de sa femme. Tandis qu’il se dépêche de prendre un vol d’Atlanta pour être à ses côtés pour la naissance, ses meilleures intentions s’en vont à vau-l’eau. Une rencontre fortuite avec Ethan Tremblay, un acteur en quête de reconnaissance, force Peter à faire de l’autostop dans une virée qui va le mener à travers le pays, pour le meilleur et pour le pire.
Avis de Cherycok :
Il était tard, on voulait un film court, si possible une comédie qui ne prenne pas la tête. On tombe sur Date Limite (2010) de Todd Phillips, réalisateur du désormais culte Very Bad Trip (2009) qui m’avait à l’époque plutôt fait marrer. Alors on se dit « pourquoi pas ? ». Surtout que le film a plutôt bien marché au box-office, qu’il a une moyenne de 6.5/10 sur plus de 317000 votes sur IMDB, 3.4/5 sur plus de 8500 notes sur Allociné, et que même Télérama lui a mis 3/5, fait assez rare pour une comédie. Bref, sur le papier, nous partions gagnants pour passer un bon moment. Sur le papier seulement… Parce que, putain, que c’était nul ! Je me dis que ce n’est pas possible, on a dû rater quelque chose, ou alors on était trop crevé et que ce n’était pas le moment. Nous avons pourtant le rire facile, mais là, nous avons traversé le film stoïques, regardant sans cesse l’horloge sur le mur, seulement consolés par le fait que le générique de fin se rapprochait lentement mais sûrement, et que ces 1h35 de non-comédie allaient bientôt être derrière nous.
Le principe du film a déjà été vu et revu des dizaines et dizaines de fois. Date Limite va mettre en scène un homme qui va devoir « cohabiter » par la force des choses, ici dans une voiture, avec un casse-couilles de première. Mais genre champion du monde. On va suivre leur périple à travers les Etats-Unis, leurs rencontres malheureuses, leurs déboires, leurs prises de bec. Robert Downley Jr (Iron Man, Kiss Kiss Bang Bang) interprète un jeune architecte plein d’avenir, un peu psychorigide, très irritable, pressé de rentrer chez lui car sa femme est sur le point d’accoucher. Zach Galifianakis (Very Bad Trip, Les Espions d’à Côté) joue le rôle du boulet de service, un apprenti acteur sans grand talent, qui semble tout prendre à la légère, que rien n’affecte. Et ça va être le monsieur catastrophe du film, celui qui va se casser la gueule, qui pète tout ce qu’il touche, qui fait toujours tout de travers. On pense bien évidemment à des films tels que L’Emmerdeur (1973) avec Lino Ventura et Jacques Brel, ou encore à La Chèvre (1981) avec le duo Pierre Richard / Gérard Depardieu. Bien entendu, tout y est ici plus actuel, car 30 ou 40 ans séparent ces films de celui de Todd Phillips, et l’humour semble s’être perdu en chemin. Le ressort comique du film va bien entendu tourner autour de l’antagonisme des deux personnages principaux, mais également sur les humiliations qu’ils vont subir. Bien entendu, époque oblige, on va avoir droit à tout un tas de blagues sur les gays, la drogue, le terrorisme, le sexe… Mais rien ne marche. Todd Phillips ne fait que reprendre des idées déjà usées jusqu’à la moelle sans jamais tenter d’apporter quelque chose de neuf au genre. Et une comédie où on ne rit pas, mais vraiment pas du tout, c’est long. Pire encore, Date Limite arrive à plusieurs reprises à être malaisant.
Certaines scènes sont tout simplement gênantes comme par exemple la scène de masturbation dans la voiture, ou encore la « correction » de l’enfant. On ne cesse de se demander tout du long si ce qu’on est en train de voir est censé nous faire rire. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas une comédie, et si c’est le cas, c’est juste raté. L’ensemble donne constamment cette impression de « forcé », et l’alchimie entre Robert Downey Jr et Zach Galifianakis ne fonctionne qu’en pointillé. Et malgré les 1h35 générique de fin compris que dure Date Limite, le temps semble long. D’autant plus que le scénario ne s’emmerde pas et va user de grosses ficelles pour faire avancer le récit, pour au final un résultat complètement plat, qui succombe aux bons sentiments plutôt que de partir sur quelque chose d’un peu méchant, histoire de rendre au moins son final un peu mémorable. Non, c’est prévisible, cliché, parfois poussif, pas même aidé par une mise en scène au final fainéante. On a l’impression de perdre notre temps, voire qu’on nous prend un peu pour des cons. Et ça pour un film, ce n’est jamais bon.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ C’est court | ⊗ Des gags qui tombent à plat ⊗ Des scènes gênantes ⊗ Mise en scène sans saveur ⊗ On se fait chier ! |
Après le succès de Very Bad Trip, Todd Phillips signe avec Date Limite un Road Movie des plus ratés, tentant vainement de nous arracher un sourire sans jamais y parvenir. C’est nul, pénible à regarder, mais il aura eu le mérite de me donner envie de revoir les comédies de Veber dont il semble clairement s’inspirer. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Date Limite fait référence à des films et séries : Entourage, Mon Oncle Charlie, Forrest Gump, Le Parrain, Un Ticket pour Deux, La Mémoire dans la Peau ou encore Very Bad Trip.
• Robert Downey Jr retrouve dans Date limite plusieurs acteurs avec qui il a déjà joué. En effet, il est déjà aux côtés de Juliette Lewis dans Tueurs Nés (1994), Jamie Foxx dans Le Soliste (2009) ou encore de Michelle Monaghan dans Kiss Kiss Bang Bang (2005).
• Dans le film, Robert Downey Jr. et Charlie Sheen font référence à la drogue. Il s’agit de clins d’œil « amusants » lorsque l’on sait que les deux hommes ont eu des problèmes suite à la consommation de drogues dans le passé.
• Comme à son habitude, le réalisateur Todd Phillips fait une apparition dans son propre film. Il joue ici le copain du personnage de Juliette Lewis. Il porte également une fausse moustache comme dans chacun de ses caméos.
Titre : Date Limite / Due Date
Année : 2010
Durée : 1h35
Origine : U.S.A
Genre : Mais que c’est nul…
Réalisateur : Todd Phillips
Scénario : Alan R. Cohen, Alan Freedland, Todd Phillips
Acteurs : Robert Downey Jr, Zach Galifianakis, Michelle Monaghan, Jamie Foxx, Juliette Lewis, Danny McBride, RZA, Matt Walsh, Brody Stevens, Jakob Stevens