[Film] Dark Breed, de Richard Pepin (1996)

Chargé de retrouver six astronautes mystérieusement disparus, un homme se trouve confronté à de menaçantes créatures.


Avis de John Roch :
Si le petit monde de la série B est rempli de rip off qui surfe sur les succès du moment, certains producteurs ont été plus malin et n’ont pas attendu les futurs cartons histoire de dégainer les premiers. Le cas le plus célèbre est sans aucun doute Carnosaur , produit par un Roger Corman qui n’a pas attendu Jurassic Park pour inonder les vidéo club de ce film avec des dinosaures qui a cartonné, sorti 5 mois avant le film de Steven Spielberg. Daté de 1996, Dark Breed lui joue dans la catégorie des sous-Alien, pas étonnant puisque le quatrième opus mettant en scène les Xenomorphs qui envahira les écrans l’année suivante commençait à faire parler de lui et d’un script se déroulant sur terre. Pas besoin d’attendre la Fox pour ça, qui en plus ne le fera pas, Dark Breed se charge de faire crasher des Aliens sur terre, avec des explosions et des cascades car c’est produit par Joseph Mehri et Richard Pepin et chez PM Entertainment, on produirait un drame intimiste que ça n’empêcherait en rien de tout faire péter dans un déluge de flammes et d’action.

Dans Dark Breed, on retrouve en tête d’affiche Jack Scalia qui a tourné une demi douzaine de films produits par PM, pour Wes Craven (Red Eye), Abel Ferrara (New York, deux heures du matin) mais dont le rôle le plus connu est celui de Nicholas Pearce dans la série Dallas (il se tape Sue Ellen et meurt après une bagarre avec JR). Jack est ici un agent secret du gouvernement qui est appelé sur le site du crash d’une navette spatiale dans laquelle se trouvait son meilleur ami et son ex femme. A peine arrivé il découvre que l’équipe d’astronautes est contaminé par des parasites extra-terrestres qui ramènent avec eux des œufs pour envahir le monde. Les scénarios d’habitude chez PM, on s’en tape tant ce n’est qu’un prétexte pour remplir les métrages entre deux explosions mais ici, il y a un effort qui a été fait pour non seulement inclure un maximum d’ Alien dans ce film estampillé PM, mais aussi pour donner quelque chose d’un peu plus consistant. Pour comprendre cela, il faut parler des dark breed, parasites aliens qui après avoir trouver un hôte le contrôle et atteint sa forme finale après 96 heures d’incubation. Sauf que le contrôle n’est pas permanent, ça bouffe de l’énergie et il arrive que parfois, les dark breed s‘endorme, rendant à l’hôte le contrôle de son corps le temps qu’il recharge les batteries. Ça donne un petit coté dramatique à l’histoire et le métrage se révèle même être touchant le temps d’une scène. Dommage que ce ne soit pas plus exploité que ça, les astronautes passant leur temps libre à écouter de la musique en faisant pour ainsi dire rien. Ce petit coté dramatique est courant chez PM, des productions dans lesquelles mine de rien on aime faire souffrir ses héros. Mais pas le principal cette fois car si l’ex-femme de Jack Scalia est aussi parasitée par un dark breed, c’est par un gentil qui nous explique qu’en réalité, la race alien a évolué avec le temps pour devenir de gentils extra-terrestre à l’exception de ceux qui ont débarqué sur terre. Pour le reste, on a un émule de face hugger, un alien qui dans sa forme finale est d’une laideur sans nom au point que le réalisateur ne le montre pas dans toute sa splendeur (et c’est très bien comme ça), des miniguns lances grenades fixés sur des harnais corporel et la Weyland Industrie est ici remplacée par une branche secrète du gouvernement qui, je vous le donne dans le mille, veut les créatures et leurs œufs vivants.

Mais ce que Dark Breed gagne en (petite) profondeur de scénario, malgré un rythme toujours aussi bien géré, il le perd en action. Mais quel action! Dans Dark Breed, l’arme de prédilection de l’armée c’est les bazookas, dégainés pour tout et n’importe quoi tant que ça fait tout péter et certaines scènes valent le détour pour leurs cascades tel cette scène où Jack Scalia est traîné sur une antenne satellite décrochée d’une camionnette lancée à toute allure sur une autoroute. Le métrage contient aussi son lot de déflagrations, de fusillades, de mandales dans les mâchoires, de véhicules qui explosent,la mise en scène est tout à fait honorable et le métrage n’oublie pas son coté horrifique en basculant parfois dans le gore. On ne le redira jamais assez, une production PM rend heureux les amateurs de séries B d’action et les habitués des vidéo clubs seront aux anges devant un film qui encore une fois se regarde avec autant de plaisirs qu’à l’époque. Pour les autres, malgré un casting qui s’en sort fort honorablement, un scénario avec quelques bonnes idées qui reste néanmoins un rip off d’Alien et de l’action a gogo, ça restera un film avec des acteurs de seconde zone aux décors pseudo-futuristes pas très heureux et aux effets spéciaux pas très joyeux. Il n’est cependant pas interdit de voir au-delà de son statut de B movie pour avoir les yeux émerveillés devant ce qui reste une production d’ une société qui représente ce qu’il y a eu de plus explosif dans les années 90. Pour PM: Ahou Ahou Ahou !

LES PLUS LES MOINS
♥ De l’action
♥ Des explosions
♥ Un scénario avec de bonnes idées…
♥ Des cascades qui valent le détour
♥ Le rythme
⊗ Pas assez d’action
⊗ Pas assez d’explosions
⊗ … pas assez exploitées
⊗ L’alien est moche, les effets spéciaux aussi

Quand PM Entertainment fait son Alien, ça donne Dark Breed. Un film qui sacrifie peut être un peu trop l’action pour un scénario qui certes reste un rip off mais qui apporte quelques bonnes idées, mais tout les ingrédients qui font une bonne série B de la société de production la plus explosive des années 90 sont bien là.



Titre : Dark Breed
Année : 1996
Durée : 1h44
Origine : USA
Genre : Alien: la huitième explosion
Réalisateur : Richard Pepin
Scénario : Richard Preston Jr.
Acteurs : Jack Scalia, Cindy Ambuehl, Jonathan Banks, Gregg Brazzel, Carlos Carrasco, Josh Clark, Robin Curtis, Angelo Di Mascio Jr., George ‘Buck’ Flower
Dark Breed (1996) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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