
Récemment divorcée, Nathalie attend le retour de ses enfants dont son mari Tim avait la garde pendant le week-end. Alors qu’elle commence sérieusement à s’inquiéter, Tim arrive seul, grièvement blessé après avoir été impliqué dans une affaire de trafic de drogue. Les enfants sont aux mains des ravisseurs. C’est du moins ce que pense Nathalie…
Avis de John Roch :
Olaf Ittenbach s’est fait un nom dans l’ultra gore Allemand avec Black Past et The Burning Moon, deux œuvres déjà costauds en gore. Il explosera avec Premutos qui n’avait rien à envier à Braindead du moins coté gore, sur tout le reste c’est une autre histoire. Ce qui est appréciable chez Olaf Ittenbach, si on le compare au tout venant de la production du genre à commencer par l’autre fer de lance de l’ultra gore allemand, Andreas Schnaas, c’est qu’il a un minimum le sens de la mise en scène. Car en plus d’étaler des atrocités à l’écran, il essaie de réaliser, de monter, d’écrire, bref de faire un film qui tient un minimum la route en s’essayant à plusieurs sous-genres : le survival (Riverdale), le sous-Une Nuit En Enfer (Legion Of The Dead), le faux documentaire (Familienradgeber) ou encore un mélange de film de loup-garou et de boucle temporelle (Chain Reaction) et des choses un peu plus atmosphériques (Garden Of Love). Tous ont en commun du bon gros gore qui tâche confectionné par le réalisateur lui même, qui peut décevoir sur beaucoup de choses mais jamais sur ce point. Dard Divorce n’échappe pas à la règle, et si il se trouve être moins craspec que d’autre pour cause d’abandon de la surenchère de barbaque et de tripaille déballées, il est sans aucun doute son film le plus vénère, et le plus ambitieux en terme d’écriture.
Avec Dard Divorce, Olaf Ittenbach ne délaisse pas totalement l’horreur, le film tient du torture porn alors à la mode à cette époque, mais lorgne plus du coté du thriller. On suit le calvaire de Nathalie, alcoolique en instance de divorce avec son mari, Tim, à qui elle réussit à sucrer la garde de ses enfants lors d’un prochain passage chez le juge. C’est justement pendant le supposé dernier week-end du papa que celui-ci ne répond plus au téléphone mais apparaît plus tard mourant, confiant à son ex-femme que ses enfants ont été kidnappés. Pourtant lorsque la police arrive, plus de corps et pas une trace de sang pour prouver la véracité des propos de Nathalie. Une menace de mort plus tard (le dard du titre), elle reçoit la visite d’un homme à la recherche d’une mallette contenant un million de billets et une autre remplie de cocaïne, que Tim aurait fauché après avoir tué une bande de malfrats. Elle réussit à échapper aux griffes de son agresseur mais tombe sur un autre homme qui est aussi à la recherche de l’argent et de la drogue, mais selon lui Tim s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Les deux agresseurs vont successivement torturer Nathalie pour savoir où se trouve leurs biens, mais qui a raison et qui a tort dans cette histoire, surtout que Nathalie continue à affirmer qu’elle a vu son mari mourir dans ses bras. Avec Dard Divorce, Olaf Ittenbach s’essaie à l’intrigue à tiroir et vu le genre de film auquel on a à faire, on reste dans un petit budget avant tout à voir pour le gore, le réalisateur réussit à créer le suspense et à tenir en haleine jusqu’à une conclusion attendue mais tout de même un peu grosse. Mais globalement le script tient la route, on sent un véritable effort dans l’écriture, des personnages bien développés et une montée progressive de la tension.
Bien sur tout n’est pas parfait, tourné entre l’Allemagne et les USA, Dard Divorce n’échappe pas au syndrome carte postale parfois assez étrange comme ce moment où Olaf Ittenbach balance une série d’images de fast food capturées pendant son road trip, et comment ne pas évoquer un mixage sonore à la rue dans les dernières minutes du métrage. Il y a également celle qui était sa femme à cette époque , Martina (ex)Ittenbach, qui ne joue pas très bien et n’a clairement pas les épaules pour ce rôle, tout comme les gamins que l’on voit finalement que trop peu pour s’en plaindre au contraire du reste du casting (mention spéciale au second agresseur) qui contrebalance un acting en dent de scie. Ceci dit Dard Divorce est un Olaf et question gore le film n’est donc pas le plus fou de sa filmographie, mais le plus vénère sans aucun doute. Le gore dans Dard divorce est au service du scénario et non le contraire. Olaf Ittenbach tient à son histoire et si on est loin du gore fest de ses débuts, le métrage réserve son lot de moments cradingues aux effets spéciaux soignés. Par rapport à ses autres méfaits, Olaf Ittenbach soigne sa mise en scène et surtout son montage pour livrer des scènes gores qui surprennent par leur brutalité. Nathalie se fait amputer de quelques doigts (de mains et de pieds), se fait défoncer la tronche à coup de poing et de marteaux, un gamin se fait découper à la tronçonneuse entre autres moments qui culminent dans un massacre à la pelle incroyable. Les effets spéciaux sont impeccables pour une production du genre, le script aussi, il n’y a aucune raison de bouder ce Dard Divorce qui confirme que Olaf Ittenbach est un cinéaste qui a toujours voulu faire du cinéma. Extrême certes, mais du cinéma quand même.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Du gore extrême et brutal ♥ De vrais efforts dans l’écriture ♥ On sent la volonté de sortir du gore pour le gore (mais c’est gore) ♥ La mise en scène et le montage tiennent très bien la route |
⊗ Une conclusion un peu grosse ⊗ L’acting en dent de scie ⊗ Le mixage sonore qui part en vrille sur la fin |
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Dard Divorce n’est peut être pas le métrage le plus gore de Olaf ittenbach, mais sans aucun doute son film le plus vénère, et le plus ambitieux en terme d’écriture. |
Titre : Dard Divorce
Année : 2007
Durée : 1h22
Origine : Allemagne
Genre : Olaf
Réalisateur : Olaf Ittenbach
Scénario : Olaf Ittenbach
Acteurs : Martina Ittenbach, Daryl Jackson, Jaymes Butler, Barrett Jones, Kamary Phillips, Gideon Jackson, Henora Jackson, Kami Esfahani, Christopher Kriesa, Torsten Mühlbach