Un agent secret se révolte contre ses supérieurs qui terrorisent la population avec leurs tueurs androïdes.
Avis de John Roch :
Onze titres de champion du monde dans trois catégories et six organisations, quinze fois champion national sur quatre continents. Tel est le palmarès de Don Wilson, considéré à son époque comme le plus grand champion de kickboxing au monde. Une réputation qui n’échappe pas à Roger Corman qui, après avoir lu un article sur Wilson, décida de l’engager pour tourner Bloodfist. Le film fut un hit des vidéo-clubs, enfantera 7 suites (non, ne comptez pas sur moi…) et lança la carrière de Don « The Dragon » Wilson au cinéma. Le kickboxing, chez PM Entertainment aussi on aime ça et il ne faudra pas bien longtemps avant que Richard Pepin et Joseph Merhi ne mettent le grappin sur l’acteur et le fassent signer un deal de trois films au départ proposé à Loren Avedon (Karate Tiger 2 et 3, The King of Kickboxer) qui a refusé car il voyait plus grand. Parmi ces trois métrages se trouve donc Cyber Tracker, il ne faudra pas chercher bien loin pour l’inspiration puisque le métrage est un rip off de Terminator avec une louche de Robocop. C’est aussi une production PM pur jus avec ce que cela apporte d’action, de cascades et surtout, surtout… d’ explosions ! Il y a aussi un scénario, comme toujours chez PM écrit sur un coin de nappe à la va-vite histoire de combler entre deux trucs qui pètent.
Dans Cyber Tracker, Don « The Dragon » Wilson fait partie des services secrets, rayon garde du corps, c’est aussi un homme triste depuis que sa femme la quitté et depuis, il se met des mines avec Agnes 4000, l’assistante vocale de son appartement. Mais ce n’est pas important, c‘est la touche dramatique PM qui aime faire souffrir ses héros. Ce qui importe, c’est son nouveau job (ça fait 3 mois qu’il est en poste) : protéger un sénateur qui est la cible d’un groupe terroriste qui n‘apprécie pas que l’homme d’état ait informatisé la justice. Dans le futur de Cyber Tracker, la justice est effectivement faite par les Trackers, des cyborgs programmés pour rechercher et exécuter les criminels. Don fait du bon travail, si bon qu’il empêche le sénateur de se faire fumer. Ce dernier lui rend bien en lui accordant sa confiance et lui dévoile qu‘en vérité, c’est un méchant qui travaille pour un autre méchant. Forcement, en bon héros qui se respecte, Don il n’est pas d’accord et se fait accuser d’un crime qu’il n’a pas commis et se retrouve avec un Tracker aux fesses mais pas que car Richard Norton, chef de la sécurité du sénateur, a lui aussi bien envie de lui en coller une paire pour la simple et bonne raison qu’il est jaloux. Don s‘associe donc aux terroristes qui ne le sont en fait pas pour rétablir la vérité et empêcher les méchants de… faire un truc. On ne le saura jamais, un truc avec des robots c’est clair mais quoi, allez savoir, peut être que la réponse est dans la suite. C’est bien du PM ça, le scénar on en a rien à carrer, tant qu’il y a de l’action, le reste…
L’action justement, il n’y a pas photo, nous sommes bel et bien chez PM et sa générosité en la matière. Bastons, gunfights et bagnoles qui font des vrilles s’enchaînent à un rythme plus que satisfaisant dans un déluge de flammes car des explosions, il y en a plein. De l’entrepôt, au stand de hot dog, que ce soit justifié ou non, ça pète de partout dans une orgie pyromane dont seuls Richard Pepin et Joseph Merhi ont le secret. Mais malgré toute l’affection que l’on peut avoir pour ce genre de films, il faut reconnaître que l’ensemble est assez mou. Ce n’est pas très bien réalisé, ça manque de dynamisme et quand ça tente de l’être, le montage part par instants en vrille pour des scènes incompréhensibles. Parfois c’est un peu limite, comme le combat final pendant lequel le chorégraphe des combats a du prendre congé, le moment tant attendu entre Don « The Dragon » Wilson et Richard Norton se résumant essentiellement à un concours de qui reste debout après une grosse tarte dans la tronche. Quant au tracker, ce cyborg au système endocrinien colérique recouvert de super alliage plus imperméable que tout composé métallique connu au milliard de microprocesseurs individuels recouverts de substance polymorphe nucléaire qui agit comme protecteur tout en offrant une flexibilité totale, il dépasse toute perception ou déduction systématique analytique et technique. Vous n’avez rien compris ? Moi non plus, c’est juste pour dire que c’est la machine à tuer parfaite si ce n’est que, visiblement, le calibrage de visée est un défaut de fabrication. Le tracker, vous lui mettez un calibre dans les mains, il touche tout sauf Don « The Dragon » Wilson. Ou bien est-ce pour cause de facilité scénaristique, c’est fort possible car toute machine de guerre invisible qu’il soit, Don il en envoie tout de même trois à la casse sans sourciller. Il faut dire que Don « The Dragon » Wilson ne les bouge pas tant que ça les sourcils, il joue pas très bien tout comme l’intégralité d’un casting de seconde zone venu toucher le chèque, la palme revenant à Richard Norton et son regard perdu dans l’horizon, attendant qu’on lui dise quoi faire dans des moments rigolos parce qu’en plus on se marre bien devant Cyber Tracker et ses effets spéciaux à base de morphing, ses dialogues parfois hallucinants de nullité et sa touche d’humour qui fait parfois mouche. Du pur PM Entertainment donc. Si vous avez cette fibre nostalgique de ces films de vidéo-clubs, Cyber Tracker a tout du spectacle attendu qui remplit aisément son contrat, en un peu mauvais et mou de la mise en scène tout de même. Pour les autres, on va pas se mentir : ça risque de piquer un peu le cerveau…
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le rythme ♥ De l’action ♥ Des explosions ♥ Parfois, c’est rigolo |
⊗ Ça joue pas très bien ⊗ C’est pas très bien réalisé, et plutôt mou ⊗ Les effets spéciaux, ils font mal aux yeux ⊗ Le scénario qui ne prend même plus la peine d’ expliquer les choses |
Quand PM Entertainement mélange Terminator et Robocop, ça donne Cyber Tracker, un film généreux en action et en explosions. Il y a tout le reste aussi mais on a l’habitude : on est chez PM, tant qu’il y a de l’action, le reste… mais en un peu plus mauvais que d’habitude. |
Titre : Cyber Tracker
Année : 1994
Durée : 1h31
Origine : USA
Genre : PMator
Réalisateur : Richard Pepin
Scénario : Jacobsen Hart
Acteurs : Don ‘The Dragon’ Wilson, Richard Norton, Stacie Foster, Joseph Ruskin, John Aprea, Abby Dalton, Steve Burton, David Barnathan, Edward Blanchard