Tom vit peinard à promener les touristes pour des safaris. Mais une de ses expéditions tourne mal, et il finit dans le lac des hippopotames. La cause de cet affront a un nom : Slim, son cousin, de retour au bercail. Et puisque Slim apporte avec lui de l’argent bien précieux pour entretenir son bus touristique, Tom est bien obligé de le supporter en temps qu’associé. Et puis ce cousin arrive au bon moment, puisque l’infâme trafiquant d’ivoire Ormond projette d’exproprier les villageois pour bâtir un vaste parc dédié à la traite des animaux sauvages. Motivés par leur amitié pour un médecin dénonçant ces pratiques, Tom et Slim vont devoir passer à l’action, non sans déplaisir.
Avis de Cherycok :
Nouvelle séance nostalgie avec une nouvelle critique d’un film du duo Bud Spencer et Terence Hill que j’ai vu et revu et re-revu dans ma tendre enfance. Mais quand j’y réfléchis, je me rends compte que ces critiques se ressemblent un peu toutes. Est-ce parce qu’au final, les films du duo se ressemblent tous un peu ? Que les personnages qu’ils incarnent sont au final toujours les mêmes et qu’il n’y a, à quelque chose près, que le décor qui change ? C’est fort possible, très fort possible même. Et pourtant le fan que je suis ne s’en lasse pas. Que voulez-vous, quand à 9 ans vous mangiez une banane en même temps que Bud Spencer dans Banana Joe, que la conséquence de la scène des fayots dans On l’Appelle Trinita était de courir vers votre môman pour lui demander de faire des haricots à la tomate pour le repas du soir pour faire comme le célèbre blondinet, ou que vous êtes capable 30 ans après de ressortir par cœur les dialogues de Deux Super Flics, on est quelque part perdu pour la cause. Oui oui, je suis sûr que d’autres fans se reconnaissent là, hein pti denis ? Mais bon, plaisir régressif, alors on se marre en voyant Bud Spencer casser des mâchoires et Terence Hill faire le fourbe même si Cul et Chemise ne fait pas partie de leurs meilleurs films.
Ce coup-ci, c’est Italo Zingarelli à la barre, producteur des deux premiers Trinita et de Maintenant on l’appelle Plata, mais qui a peu d’expérience en matière de réalisation. Heureusement pour lui, c’est la 13ème collaboration du duo, le travail a donc déjà été mâché et la formule bien connue pour lui. En gros, on prend les mêmes personnages que d’habitude, c’est-à-dire un personnage bougon, un peu soupe au lait, pas toujours très fute-fute et bien bourrin pour Bud Spencer, un personnage fûté, espiègle, dragueur, un peu fouille-merde, et dans la facétie pour Terence Hill. On change juste le décor pour les amener ce coup-ci en Afrique du Sud avec tout ce que cela comporte d’animaux sauvages et de peuples autochtones. On colle en grand méchant très caricatural dans sa méchanceté, incarné par le boxeur professionnel Joe Bugner (comme pour Kallie Knoetze pour Capitaine Malabar dit La Bombe). On l’affuble de sbires aux têtes et carrures toutes plus improbables les unes que les autres. On pond un scénario où le méchant de l’histoire va chasser les populations locales pour faire son business (Attention on va s’facher, On l’Appelle Trinita, Banana Joe, …) et en bons samaritains qu’ils sont, vont venir à leur secours notre duo préféré Bud Spencer et Terence Hill afin de faire passer aux méchant capitalistes l’envie de recommencer. On colle une musique qui rentre bien dans la tête et qui n’en sort plus (dont une interprétée par Bud Spencer lui-même). Sans oublier bien entendu, parce que c’est l’essence même de leurs films, de la bonne grosse bagarre à base de claques dans la gueule et de croche-pattes bien sentis.
Une recette simple, qui ne dépaysera personne, dans laquelle règne une bonne humeur générale nous donnant l’impression d’être devant un film estival. Et le public a répondu présent puisque Cul et Chemise a cumulé chez nous lors de sa sortie en 1979 pas moins de 2.2 millions d’entrées.
Pourtant, objectivement, le film est moins marquant que les fleurons de la filmographie de nos deux comparses. La réalisation en elle-même est très moyenne, on a l’impression que Bud Spencer et Terence Hill sont parfois un peu livrés à eux-mêmes, et leurs aventures manquent au final un peu de piquant. Tout y est pourtant. Le film ne perd pas de temps en nous collant une bagarre d’entrée de jeu ; les bastons vont d’ailleurs être très régulières et toujours funs ; les gags sont en général bien cons mais c’est justement pour ça qu’ils nous font rire ; Il règne une bonne humeur générale et c’est bon enfant malgré des gros mots lors de certaines répliques (le public visé est quand même assez jeune, soyons honnêtes) ; les scènes cultes sont légions : le combat de regard, le repas de bouffe interminable, le safari, la scène du casino, … Mais on a cette impression qu’il manque quelque chose comparé à des Deux Supers Flics, On L’Appelle Trinita, Salut l’Ami Adieu le Trésor ou encore Attention on va s’Fâcher, sans qu’on arrive réellement à savoir quoi.
Cul et Chemise est sans doute le film du duo aux plus forts messages : celui du trafic des animaux sauvages et celui du néo-colonialisme qui sévit dans le pays via le tourisme et l’économie. Par contre, le réalisateur ne s’attarde que peu sur tout le contexte politique du pays, à savoir l’apartheid en vigueur lors du tournage en 1979 en Afrique du Sud, se contentant réellement d’une seule réplique « le nouveau clivage n’est plus entre blancs et noirs, mais entre riches et pauvres… ».
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Plutôt bien rythmé ♥ Les bastons rigolotes ♥ Le duo d’acteurs, inimitable ♥ La scène du repas |
⊗ La sauce prend moins ⊗ Mise en scène moyenne |
Cul et Chemise a beau ne pas faire partie des meilleurs films du duo Bud Spencer / Terence Hill, il n’en demeure pas moins un très agréable divertissement nostalgique et complètement régressif. A réserver aux fans. |
Titre : Cul et Chemise / Io Sto Con Gli Ippopotami
Année : 1979
Durée : 1h45
Origine : Italie
Genre : Pim Pam Poum
Réalisateur : Italo Zingarelli
Scénario : Barbara Alberti, Amedeo Pagani, Italo Zingarelli
Acteurs : Bud Spencer, Terence Hill, Joe Bugner, May Dlamini, Dawn Jürgens, Malcolm Kirk, Ben Masinga, Les Marcowitz, Johan Claude, Kosie Smith