[Film] Coups pour Coups, de Deran Sarafian (1990)

Louis Burke, un détective qui est connu pour avoir mis la main sur un des criminels les plus dangereux, infiltre un pénitencier pour élucider le meurtre inexpliqué de détenus, tous décédés de la même façon. Par la suite, il va apprendre que dans la prison il y a un trafic d’organes et que les condamnés à perpétuité ou à mort sont disséqués. Il y a des prisonniers brutaux et sanguinaires, des gardes corrompus et la direction corrompu et les membres du cadre corrompus sont impliquées dans le trafic.


Avis de Rick :
Je parle rarement de Jean-Claude Van Damme, et pourtant, un peu comme Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger, il a très tôt participé à ma cinéphilie lorsque j’étais jeune, étant un enfant des années 80. Et du coup, de temps en temps, j’aime en revoir certains avec nostalgie. J’aime beaucoup Bloodsport et Kickboxer par exemple, même encore aujourd’hui. Mais la nostalgie ne fait pas tout, et parfois, certains films, en les revoyant, nous couvrent de honte. C’était le cas lorsque j’avais revu Cyborg de Albert Pyun par exemple, ou Timecop de Peter Hyams. Deux films que je déteste. Coups pour Coups, sorti en France au début de l’année 1991, c’était un souvenir de gosse, un film que j’appréciais. Pas forcément un bon film, mais un film qui a un certain capital sympathie, et qui va à fond dans son côté série B, sans se soucier de rien, et qui du coup, même lorsqu’il flirte avec le nanar ou le navet, il le fait dans la joie et la bonne humeur. Produit par la Cannon au départ avant qu’elle ne fasse faillite, puis distribué par la MGM, nous ne sommes pas surpris en voyant un peu l’équipe derrière le film. Sauf au scénario, où l’on trouve un tout jeune David S. Goyer, qui n’a pas encore aidé Nolan a faire une grande trilogie (The Dark Knight donc), ni encore donné ses lettres de noblesses ni même d’adieu à Blade, ni livré le scénario de l’immonde Terminator Dark Fate. Voilà, c’est dit. Pour le reste, on est en terrain connu, avec Mark DiSalle à la production (il a produit Bloodsport, Kickboxer, L’Arme Parfaite, et même réalisé le premier Kickboxer), et Deran Sarafian à la mise en scène, habitué des B movies, puisqu’il signera par la suite Deux Doigts sur la Gâchette et The Road Killers avec Christophe Lambert, ou Terminal Velocity avec Charlie Sheen. Bref, Coups pour Coups, c’est l’histoire de Van Damme, ou Louis, flic Québécois (idée de génie pour excuser son accent, le Québec, c’est un peu la Belgique non pour les States ? haha) qui arrive au commissariat en souriant et où tous les collègues le saluent (véridique), qui se retrouve à devoir infiltrer une prison pour résoudre une sombre histoire de meurtres.

Rien de bien neuf, les flics qui s’infiltrent en prison, on en a déjà eu. Beaucoup, et Coups pour Coups ne va pas amener d’originalité. Encore récemment, Stallone et Schwarzenegger étaient tous les deux en prison dans Evasion, et même s’ils n’étaient pas flics, le concept était finalement relativement le même. Stallone y avait déjà fait un tour en 1989 d’ailleurs avec Haute Sécurité, et y refera un tour avec Kurt Russell, la même année, pour Tango et Cash, et là pour le coup, ils étaient deux, et tous les deux flics. Bref, Van Damme arrive en prison, et doit en quêter, et il comprend rapidement que les gangs sont séparés suivant les origines. C’est subtil oh oui. Et forcément, comme Van Damme c’est un flic et qu’il a un grand cœur, dés le premier jour, il veut défendre Hawkins (Robert Guillaume), et se met les latino à dos. Il pourra heureusement compter sur ses coups de pieds retournés, des détenus pas toujours doués, ainsi que deux ou trois clichés pour s’en sortir. Il devra d’ailleurs affronter à un moment Al Leong, tête inoubliable des seconds rôles de méchants dans le cinéma US de tout bords, puisqu’on l’aura vu dans Die Hard, Les Aventures de Jack Burton, L’Arme Fatale, Los Angeles 2013, Double Dragon, Le Flic de Beverly Hills 3, Last Action Hero, Rapid Fire, Dark Angel et j’en passe. Pas toujours crédité, mais toujours là quand il faut un méchant asiatique avec une vraie tête marquante. Au-delà de tout ça, Coups pour Coups accumule tous les clichés du genre. Les différents gangs, les prisonniers qui ont des faveurs de la part des gardiens, ceux qui peuvent vendre des renseignements ou même des femmes, des gardiens pas toujours tendres, le compagnon de cellule au départ méchant mais finalement plutôt sympathique, sans oublier le complot, les grands méchants cachés dans l’ombre depuis le début, la fille qui doit aider notre super flic et va succomber à ses charmes Belges, des meurtres très violents et un psychopathe qu’on envoie dans la même prison pour se débarrasser de ce brave Van Damme qui ne faisait que son travail.

Coups pour Coups ne va pas réinventer la formule. Il n’en a jamais eu la prétention de toute façon. Il veut juste être divertissant et permettre à Jean-Claude de donner quelques coups de pieds retournés dans la face, ce qu’il fera, avec plaisir, et pas qu’une fois, dés qu’il en a l’occasion en fait. Tout en lui faisant subir tout ce que tout héros doit subir une fois en prison, y compris bien entendu le passage en isolement, tout nu avec ses muscles humides bien en valeur devant la caméra, et avec son éclairage bleuté typique de ses années là (et je l’aime bien moi cet éclairage bleuté). Mais Coups pour Coups livre un divertissement plutôt solide, même s’il flirte extrêmement souvent avec le nanar, comme notamment dans ce final, et tout simplement avec son méchant, introduit dés la scène d’ouverture, un tueur nommé le Sandman, surjoué par Patrick Kilpatrick (un gars qui a une gueule, et qui a souvent tendance à en faire trop, après tout, il avait commencé chez Troma avec Toxic Avenger). Un méchant qui en fait trop, et qui en plus, se relève toujours, peu importe les blessures. On pourra lui tirer dessus, le jeter dans les flammes, non, il se relèvera encore et toujours pour s’occuper de ce pauvre Jean-Claude. Au point que ça en devient très drôle par moment. Tout est over the top, tout est cliché et prévisible, mais il se dégage quelque chose du métrage, cette envie de bien faire de la part de l’équipe, qui est plutôt salvateur, même si la nostalgie et la découverte du film à l’époque doit clairement aider dans son appréciation aujourd’hui. Mais en soit, en le prenant pour ce qu’il est, c’est un petit divertissement sympathique.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un film de prison rythmé
♥ Des moments flirtant avec le nanar
♥ Van Damme et ses coups de pieds retournés
⊗ Très classique et prévisible
⊗ Rien de neuf dans la formule
⊗ Pas mal de petits défauts
note2
Coups pour Coups, c’est Van Damme infiltré en prison, avec tous les clichés du genre, et un grand méchant qui en fait toujours un peu trop. Rien de neuf, rien de transcendant, mais court et rythmé, pile ce qu’il faut pour 1h30 pas prise de tête.



Titre : Coups pour Coups – Death Warrant

Année : 1990
Durée :
1h30
Origine :
U.S.A.
Genre :
Action
Réalisation : 
Deran Sarafian
Scénario : 
David S. Goyer
Avec :
Jean-Claude Van Damme, Robert Guillaume, Cynthia Gibb, George Dickerson, Art LaFleur, Patrick Kilpatrick, Joshua Miller et Abdul Salaam El Razzac

 Death Warrant (1990) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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